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-Tu as pensé à te prendre un repas ? lui dis-je en entrant, les mains pleines.

En sortant de mon cours, je m’étais précipitée à la cafétéria et je l’ai dévalisée pour un repas commun car je craignais fort qu’elle est oubliée.
-Eh ? Ah ! Non…
Elle soupire désespéré de son comportement alors que je souris, au moins je ne les ai pas acheté pour rien.
-C’est la pire journée de l’année finalement, dit-elle avant de relever les yeux vers moi.
Son regard surpris et gêné me fait deviner qu’elle allait encore sortir une de ses paroles qui me fait tant rire.
-Nan, t’inquiète, j’ai apporté un tas de trucs. On fait comme au resto ?

Nous avons rapidement pris l’habitude de prendre des choses différentes pour tout gouter, trop curieuse des saveurs, nous mangeons chacune dans l’assiette de l’autre et c’est à peine si nous nous le demandons maintenant.
-Si tu veux… Tu sais que t’es pas obligé de faire ça, déjà que tu exagères avec Kouseki.

Comme je le pensais et c’est même pire car je suis sure qu’elle fait allusion à ma nouvelle profession improvisée. Je ris légèrement avant de reprendre, alors qu’elle m’aide à tout déposer sur l’ilot.
-Je le fais de bon cœur alors arrête ta fausse modestie, et j’exagère jamais avec elle. Elle est trop adorable pour que je la laisse se maltraiter, ok !

Elle ne répond rien, mais je comprends à son attitude qu’elle n’est pas d’accord avec moi ce que je ne comprends pas. C’est pourtant évident que Rini-chii l’est avec son petit corps d’enfant et son attitude tsundere*. On dirait la petite sœur parfaite, celle dont on pourrait facilement tomber amoureuse si on est un minimum siscon**. Je crois que si je n’avais pas connue Toto-chan, j’aurais craqué et je serais encore pire qu’aujourd’hui avec elle.
(*Tsundere : est un terme japonais utilisé pour définir une personnalité qui est au premier abord distante, hautaine, voire pimbêche, et qui devient affectueuse et tendre par la suite. (Définition Wikipédia)
**Siscon : est une personne avec un attachement exceptionnellement fort et probablement sexuel à leur sœur. Un des nombreux "complexes" japonais qui indiquent des sales types réels et des protagonistes doujinshi fictifs. (Traduction par Reverso d’un site anglais : http://definithing.com/siscon/ ) )

C’est donc normal pour moi de m’être improvisée photographe juste pour elle étant donné que Toto-chan ne veut jamais. Une fois je l’ai même supplié à genoux, mais elle m’a quand même froidement dit non, ça ma brisée le cœur et je l’ai boudée pendant deux jours. Je crois que dans tout ça c’est surtout moi qui aie été puni et c’est pour moi que ces deux jours ont été horrible.

Nous prenons chacune plusieurs trucs et nous les partageons sans un mot. Elle continue tout de même de travailler, plus précisément elle lit quelque chose de trop scientifique pour que j’en comprenne un mot. Je l’observe donc en silence et je la vois parfois me jeter quelques coups d’œil réprobateur. J’imagine qu’elle n’aime pas que je la fixe, mais que veut-elle que je fasse d’autre ? Il n’y a rien de plus passionnant qu’elle, ce n’est pas de ma faute.
-Tu veux bien arrêter, je n’arrive pas à me concentrer.
-Pff, tu n’as qu’à pas travailler quand je suis là, dis-je boudeuse avant de continuer enthousiasmé par une idée. Tu veux sortir ce soir ?
-Faire quoi ?
-Il y a un film au cinéma qui m’intéresse, mais seule c’est pas amusant.
-Pourquoi pas, ça va me changer les idées et me détendre.

Elle pose son regard inquiet sur moi alors que je ris de mon idée diabolique. Ça pour lui changer les idées ça va l’aider, mais elle ne va pas vraiment se détendre. Si seulement elle savait l’idée que j’ai en tête, je crois que j’aurai le droit à une grosse remarque comme quoi je suis horrible quand je lui fais ça, j’en presque suis sûre.

Intempérance EnivranteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant