Chapitre 15

656 28 4
                                    

Point de vu Eren :

Eren était toujours à moitié allongé sur la table de la cuisine, le souffle saccadé et les mains encore tremblantes. Il ne pleurait plus, mais il sentait ses anciennes larmes sécher le long de ses joues rougies.

La tristesse avait été oublié pour laisser place à la stupeur.

"Bordel... c'était quoi ça ?"

Il se demandait comment il avait pu ressentir une excitation aussi soudaine et aussi sourde et un orgasme aussi vif en l'espace de quelques secondes.

C'était la première fois qu'il avait éprouvé autant de plaisir, jusqu'à en réclamer d'avantage et qu'il avait gémi aussi bruyamment.

Mais ce qui l'intriguait le plus était sans aucun doute le gémissement qu'avait extériorisé son colocataire. C'était une lamentation de pur plaisir, vu le ton de sa voix et l'expression de jouissance la plus totale qui imprégnait son visage pendant ce bref instant.

La raideur de son membre s'était calmée et Eren pu donc se relever, bien qu'avec un peu de difficulté. Il avait mal à la tête et il sentit la semence encore chaude qu'il venait d'expulser couler entre ses jambes.

Il avait, au fond de lui, dans son inconscient le plus profond, le minime espoir que c'était lui à avoir procurer cette once de plaisir chez Livaï.
Mais son conscient rejetait cette pensée, de sorte à ce qu'elle soit comme inconnue pour le brun.

Ce dernier marchait en s'appuyant aux murs, il avait du mal à marcher, sa vue étant encore embrumée.

C'est là qu'il entendit des soupires et des gémissements provenir de la salle de bain.

Le garçon écarquilla ses yeux et tout son corps se stoppa net.

"C'est pas possible..." pensa le plus jeune.

Je suis insignifiant pour lui. Il n'en a rien à foutre de moi. Je ne suis rien pour lui. Je ne suis qu'un gamin. Tout un flot de pensées négatives envahirent le jeune garçon, ne le laissant pas réfléchir à ce qui pouvait être la vérité.

En effet, Eren était persuadé que les deux amants étaient en train de faire l'amour dans la salle de bain. C'était impensable pour lui qu'un homme puisse gémir de la sorte en se touchant.

Il s'imaginait donc, à contre-cœur, Livaï éprouver bien plus de plaisir avec le blond qu'il ne l'avait éprouvé dans les bras d'Eren il y a quelques minutes.

Il était persuadé que son colocataire se faisait pénétrer aussi fort par son amant pour oublier ce qu'il venait de ressentir avec lui.

Ce dernier fut prît d'un chagrin amer. Il se rua dans sa chambre en trébuchant et se cognant contre les murs. Il ne prit même pas le temps de fermer sa porte ; il sortit un sac de sport de son placard et y enfila quelques affaires, sans vraiment réfléchir. Il se vêtit hâtivement d'un gros pull et de ses baskets, sans s'occuper du fait qu'il soit encore dégoulinant et nu sous son jogging.

Il couru vers la porte d'entrée, son sac sur l'épaule et une tonne de désespoir sur le dos.

Il tomba à cause de ses lacets défaits et fit tomber le vase qui se trouvait sur un petit meuble. Il se blessa les mains et le torse avec des grands morceaux de porcelaine tranchants. Sa bouche laissait échapper d'indénombrables sanglots, comme s'il était un enfant.

Il avait l'impression de toujours pleurer, il se sentait faible et mal aimé, et il pleurait comme il n'avait jamais pleuré auparavant : il souffrait profondément sans en savoir vraiment la raison.

Il se détestait, il haïssait Livaï, il maudissait son corps, ses désirs et ses plaisirs.

Il était sur le point de sortir lorsqu'il se retourna brusquement.

"J'TE HAIS LIVAÏ, DU PLUS PROFOND DE MON CŒUR !! J'ME CASSE VU QU'APPAREMMENT J'SUIS DE TROP ICI !! TU VAS PLUS JAMAIS ME REVOIR, TU DOIS ÊTRE HEUREUX ! Y'AURA PLUS PERSONNE POUR T'EMMERDER PENDANT QUE TU TE FAIS BAISER COMME UN PUTAIN DE PROSTITUÉ !!!"

Il entendit des pas dans le couloir mais ne voyait rien à cause de la brume que formait ses larmes dans ses yeux émeraudes, éteints de toute lueur de bonheur ou de joie. Tout reflétait chez lui le désespoir.

Il claqua la porte de toute ses forces et partit en courant le plus vite et le plus loin qu'il pouvait. Il voulait fuir cet homme pour ne plus jamais le revoir.

____________________________________________________

____________________________________________________

Room-mate matters [Ereri/Riren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant