Le choix ( Laurmani/Halsey,LaurenJ)

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Je me lève en m'étirant, je n'aime pas le matin et je hais devoir commencer une journée de travail. Surtout que mon emploi ne me plaît pas. Concernant mon couple, j'ai dû faire des choix professionnels et j'ai pris les mauvais. Morose, je sors de mon lit, tandis que ma compagne dort sagement. Depuis un moment je n'arrive plus à aller vers elle. Pourtant je l'aime, mais la vie, mes choix nous ont éloigné l'une de l'autre. J'ai tout sacrifié pour elle, pour qu'elle réussisse, et conclusion elle part la plupart du temps en tournée et elle passe des heures avec ses collègues, m'oubliant totalement. Le sacrifice a une couleur amer et il nous force à en vouloir à l'autre. 

Je ne fais pas de bruit en sortant de la chambre. Je suis déçue malgré tout qu'elle ne pense pas à se lever avec moi. Moi je le fais cet effort, je peux me lever à quatre heure du matin pour elle. Mais encore une fois, c'est ainsi, je passe après et elle ne voit pas que ça me fait du mal. Elle est enfermée dans son monde parfait et moi je suis dans celui du désespoir. 

Je me dirige d'un pas las dans la salle de bain pour prendre une douche froide et me réveiller comme il se doit. En enlevant mon débardeur nocturne, je me regarde dans la glace et ce que je vois me déplaît. Mon regard est froid, mon visage fermée et des cernes ont pris lieu d'habitation sous mes yeux. Cette vie me tue de l'intérieur et pourtant je reste, imaginant que demain sera meilleur et que mon amour de jeunesse réalisera notre situation. Mais ceci n'est qu'un espoir et j'ai appris que l'espoir ne fait pas tout, que c'est juste un fantasme irréel. Je me dépêche d'aller sous la douche. Comme toujours, je suis en retard. Mon patron ne me renverra pas pour autant, pourtant ce n'est pas une raison valable pour ne pas être à l'heure. 

Une fois lavée, je m'habille et file dehors pour me trouver entourée de la population New-Yorkaise. Au début cela m'avait fait bizarre tout ce monde, cette agitation, et d'être incognito. Cependant l'habitude est venue au fil des mois et à présent j'aime ce mode de vie. Un point positif dans ma vie, ce n'est pas mal je trouve.

Je cours jusqu'au métro évitant de justesse les piétons et les enfants qui marchent sans conscience de ce qui les entoure. Arrivée sous terre, je cesse ma course pour reprendre un peu ma respiration. Tous les matins, c'est le même cinéma, je me trouve dans cette foule anonyme et je prends le métro pour me rendre à mon travail. Par moment, je croise les mêmes visages et à part un sourire, on n'échange rien, on reste des étrangers. Et cela me convient parfaitement, l'envie de découvrir que des gens ont une meilleure vie que moi ne me tente point. Je patiente quelques minutes et j'entre enfin dans ce train de ville. Comme toujours, je ne m'assoie pas, je reste debout en me tenant à une barre. Mes yeux se ferment durant le trajet, je repense à ma vie d'avant et à mes projets. Je voulais être connue, voir mon nom s'afficher sur des pancartes, voir mon visage sur des affiches et vivre pleinement ma vie. Mais au lieu de ça, je travaille dans un cabinet médical en tant que secrétaire et je garde le peu d'argent qu'il me reste à la fin du mois. Une vie pathétique. Ma compagne, elle, voyage à travers le monde, elle donne des spectacles, elle s'amuse tout le temps et elle a réalisé son rêve. Et cela grâce à qui ? A moi. J'ai brisé mes rêves pour les siens. C'était une idée qui m'avait plu, car pour moi, je lui prouvais mon amour mais à présent c'est un doux regret. Ne peut-elle pas me donner une chance de réussir ? Non, ce serait trop lui demander.

Je sors du métro, je dois encore marcher quelques minutes, des minutes qui m'amènent vers mon enfer. Être enfermée dans ce cabinet me donne la nausée, voir ces gens malades me rends amer. Le médecin est pourtant gentil, c'est un ami de mon père, il m'a offert une chance d'avoir un travail donc un salaire. Le rêve qui se transforme en une vie sans joie. Quel désastre. Je veux qu'un élément vienne changer mon train train, je veux que le sourire me revienne, un sourire franc et sincère, je veux mordre la vie à pleine dent. 

OS Lauren Jauregui Où les histoires vivent. Découvrez maintenant