Haine.

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La lumière devant les yeux, éclairant faiblement ton visage. Un rictus déforme tes lèvres.

Tu as passé une sale journée. Il est temps de profiter.

Le dos vouté, les épaules tendues, les doigts qui tapent frénétiquement sur le clavier, de façon désordonnée, quelque peu tremblante.

C'est une drogue pour toi.

Tu choisis un autre nom, tu deviens quelqu'un d'autre.

Anonyme.

Identité invisible.

Tu craches ta haine. Tu méprises, insultes, cries, frappes. Juste avec des mots.

Tu es un monstre.

Mais c'est virtuel, alors aucune importance.

Tu ne connais pas ces victimes que tu te permets pourtant de juger, alors tu te fiches de ce qu'elles pensent.

Tu évacues ta mauvaise humeur, et ce n'est pas sérieux, alors ce n'est pas grave.


Mais, de l'autre côté de l'écran, les larmes glissent sur sa joue. Puis le sang coule à sa place.

Bruit de chute.

Fin.


Les mots ont un impact plus puissant que toutes les armes du monde. Tu peux détruire une vie en quelques secondes. Tu peux tuer avec ton téléphone.

Tu te sens mal, concerné.e ? Il est grand temps de te stopper.

Tu t'en fiches ? Merci de rappeler par ton abjecte existence à quel point l'Humain est une ordure.

Le harcèlement coûte des vies. Mais pas seulement.


Ne sois pas la haine, il y en a déjà trop.

Ne sois pas la haine, celle que tu ne pourrais supporter.

Ne sois pas la haine que tu condamnes.

Ne sois pas la haine.



(Un texte plus travaillé sur le sujet est prévu)

SpontanéitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant