Ma plume, solide fierté bâtie sur des années de complicité. Elle est passée de ses lentes boucles maladroites à une finesse personnelle taillée par la force de l'habitude.
Mon amie, ma collègue, source de mon art premier.
J'ai failli la perdre récemment.
Une prise de conscience qui a fendu jusqu'aux frondaisons de mon âme.
Douleur cinglante.
Peur étouffante.
Colère. Envers moi même, envers le monde.
Perte de la confiance, fuite de l'espoir.
J'ai failli perdre ma plume et cette idée me terrifie, car sans elle je perds mon identité, ma fonction vitale.
T'imagines tu vivre sans cœur battant dans ta poitrine ? Ma plume, c'est l'organe qui pompe ma conscience, qui insuffle mon énergie vitale.
Il y a quelques temps, la panique et l'effroi.
Incapable d'écrire.
Incapable d'ajouter un peu de vie à Spontanéité en gonflant son être de nouvelles lignes.
Incapable d'avancer une fiction qui devrait être terminée.
Incapable de relire les mots douloureusement tapés sans les trouver mauvais.
Incapable d'inventer, imaginer, créer, personnifier, rassurer, exprimer.
J'avais perdu ma plume et avec, ma lueur de joie.
Je sombrais dans la peur lorsque j'ai compris.
Quelques mots inscrits sur un papier dansaient devant moi. Et j'en étais l'auteure. Je n'ai jamais perdu ma plume. J'avais perdu foi en moi.
Remarquable différence à nuancer, mais si importante à préciser.
Doucement, la foi revient. Timide, un peu. Ma plume est entre mes doigts, impatiente. Elle a tant envie de danser.
Cette nuit, je tâche d'encre le papier vide de doute.
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Spontanéité
SonstigesRecueil imprécis, improvisé. Recueil plein de mots pas forcément ordonnés. Recueil de l'intérieur de ma tête. Recueil d'impatience, parce que mes projets sont longs à venir. Recueil d'attente. Recueil tout simplement. [TW : pas de thèmes particuli...
