10. Arrêt de travail.

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Il est entré dans une rage folle. J'ai essayé de le canaliser, de le calmer, mais ça sait avéré pire. Comme l'autre jour, il sait défendu en me donnant un autre coup de poing dans le bras et en me poussant. Bien sûr, je n'ai pas insisté ! Je me suis reculée. Il m'a regardé avec des yeux pleins de rage et de colère. Je ne reconnaissais plus mon fils. Je croyais le connaître, je pensais que c'était un gentil p'tit gars, mais je me suis trompée. Sur toute la ligne. Nous n'avons pas dîner ce soir là, il est resté dans sa chambre. Quant à moi, je me suis enroulée dans la couette Star Wars d'Harrison. Je suis vraiment une mauvaise mère.

*

Je ne me suis pas réveillée le lendemain matin. Je ne voulais pas voir mon fils et je ne voulais pas allée travailler. J'ai donc fait semblant de dormir jusqu'à 7h30, soit après le départ de mon fils. Ça ne me ressemble pas, je n'ai jamais fait ça. Cependant, Harrison a fait comme si je n'existais pas. Tant mieux.
Je me suis levée et habillée. J'ai bu un café et j'ai finis de me préparer. Je ne vais pas bien, vraiment. Je vais aller chez le médecin. Je ne sais pas s'il pourra faire quelque chose, vue que je suis certainement dans ma ''mauvaise période'' à cause de ma bipolarité. Ce n'est pas grave, j'ai besoin de sortir.

''Je vous arrête 2 semaines. Vous êtes épuisée.''

''Quoi ?! Mais non ! Changer mon traitement, mais ne n'arrêtez pas !"

''N'insistez pas, sinon j'en rajoute une.''

Je lui ai expliqué que je ne voulais pas car, je ne toucherais pas mon salaire au complet. Il m'a expliqué à nouveau que j'étais en dépression. Qu'il m'arrêtais que deux semaines, mais il pourrait augmenter si mon état ne sais pas amélioré d'ici la fin de mon arrêt. J'ai eu droit à des nouveaux médicaments aussi. Avant de partir, je me suis décidée à lui dire que j'avais mal au bas du dos. Il m'a donc prescrit des sortes de patch en me conseillant de rester coucher. D'éviter les trajets. J'ai quitté le cabinet pour me rendre à la pharmacie et puis, à mon travail. Je n'ai pas prévenu Alain que je serais absente aujourd'hui. Il va voir que je suis arrêtée !

"J'ai personne pour te remplacer ! C'est pas gagner.''

''L'intérim, ça existe.'' répondis-je avant de partir.

Pendant que j'étais en voiture, j'ai téléphoné à mes beaux-parents. Je sais que ce n'est pas bien, mais je ne pourrais pas leur demander ce service en face. Je veux qu'ils prennent Harrison chez eux quelques temps. Je ne peux pas m'occuper de lui comme je le devrais, je ne peux plus. Il a besoin qu'on s'intéresse à lui, c'est pour cela qu'il sera mieux chez ses grands-parents. Ce n'est pas définitif bien sûr, simplement provisoire. Je préfère me guérir et qu'il se calme, au lieu qu'on continue comme ça et que l'un de nous face une connerie. C'est mieux pour lui et pour moi. Bien sûr, elle a accepté en me demandant si ça aller. Je ne suis pas entrée dans les détails, j'ai simplement expliqué que je n'étais plus en état de subvenir à ses besoins et qu'il serait mieux chez eux. J'ai raccroché ensuite, puis j'ai continué ma route vers l'hôpital. Je veux le voir, le sentir, le toucher. Lui parler.
Quand je suis arrivée dans sa chambre, j'ai baissé la barrière côté fenêtre de son lit pour me coucher à ses côtés. Ce n'était pas facile vue qu'il a un lit à une place et qu'il prend justement toute la place... Mais je me suis débrouillée ! J'ai posé ma tête sur son torse. J'étais bien, vraiment bien.

''J'en peux plus Harrison. Je suis au bout du rouleau.''

Comme je le faisais depuis 12 ans, je me confiais à lui. J'ai hormis le sujet de son fils, bien sûr. Il est conscient de ce que je dis, je ne vais donc pas dire que Junior est devenu violent. C'est de ma faute après tout. C'est moi sa mère, c'est à moi de l'élever. J'ai mal joué mon rôle de maman, j'en suis consciente. Je ne pensais pas que c'était aussi dur.

''Tu sais, j'ai toujours espéré que tu te réveillerais. Je ne me suis pas trompée ! Je savais que tu ne me laisserais pas tomber. J'ai levé la tête vers lui. Je t'aime. Je ne te le dirais jamais assez.''

J'ai posé mes lèvres sur les siennes, passionnément. Je savourais ce moment qui n'appartenait qu'à nous. Il m'a terriblement manqué, je ne le dirais jamais assez ça aussi. C'est bien le seul qui m'aide à tenir le coup actuellement. J'aurais peut-être fait une grosse connerie s'il n'était pas là. Comme ça m'est déjà arrivé il y a 7 ans, j'avais envie de me suicider. Entre mon fils qui faisait des siennes, le boulot, les factures à payer, Harrison dans le coma... J'ai failli perdre pied. Cependant, j'ai pensé à Junior. Il n'a pas de père et il n'aurait plus eu de mère. J'ai terriblement souffert de la mort de mes parents, je ne veux pas qu'il connaisse ça lui aussi. J'ai remonté la pente et je suis restée forte, jusqu'à aujourd'hui. Sauf que, je n'irais pas jusqu'à à me donner la mort. Je me dis que tout ira bien dans quelques mois, quand Harrison sera à la maison. Junior apprendra à connaître son père et inversement. Nous formerons une belle famille heureuse, comme j'en ai toujours rêvé. Pour l'instant ce n'est pas gagné, mais j'espère qu'un jour...

''Heureusement que tu es là, tu sais. Je ne sais pas si tu te rapelles de ce que je t'ai dis il y a sept ans, mais c'est pareil aujourd'hui. Comme il y a quelques années, tu seras le seul à savoir que je ne vais pas bien. Comme à chaque fois, d'ailleurs.''

En général, personne ne remarque quand je ne vais pas bien. Personne à part Harry ne connaissait mes intentions de mourir. Enfin, soit ils sont vraiment aveugles, soit ils s'en foutent. Je ne sais pas exactement. J'essaye d'envoyer quelques petits signes pour qu'ils comprennent, mais rien. J'essaye de leur dire également, mais quand je parle je n'ai pas l'impression qu'ils mesurent la gravité de mes paroles. Ils ne m'écoutent pas en fait. Quand je dis ''ils'', je parlent essentiellement de la famille d'Harrison. Je vois Mark et Terence rarement. Nous sommes un peu moins proche depuis l'accident et maintenant, ils ont une vie de famille. D'ailleurs, je ne sais même pas s'ils sont au courant pour Harrison. Je devrais les appeler, ça me ferait peut être du bien aussi.

J'aimerais vraiment parler à quelqu'un. Mais à quelqu'un à qui mes problèmes intéressent. Harrison est là, mais je ne sais pas ce qu'il pense vue qu'il ne peut pas parler. Il ne peut donc pas me répondre, alors j'ai l'impression de parler à un mur. Ce n'est pas de sa faute, mais j'ai besoin de quelqu'un qui me réconforte avec des gestes et des paroles. Quelqu'un qui me ferait comprendre qu'il m'aime également. Actuellement, je n'ai pas l'impression d'être aimé. Pas même par mon fils.

[TERMINÉE] Tome 2 : Brisons les lois.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant