43. Explications.

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Je me suis réveillée avec un Harrison derrière moi. Ayant toujours très mal à la tête, je me suis retournée pour être encore plus dans ses bras. Ma tête était désormais contre la sienne et mes doigts étaient entremêlés dans les siens. Alors que je commençais à me rendormir, j'ai senti des lèvres humides se poser sur mon front. J'ai réouvert les yeux, pour voir l'homme que j'aimais me fixer avec un sourire sincère. J'ai souri également, avant de passer mes mains sur son visage. Il m'a alors embrassé la main, toujours avec ce même sourire. Nous sommes restés silencieux, avant qu'il me demande comment je le sentais.

''J'ai une petite migraine, mais ça va passer. Je l'ai cherché...'' sur ce, j'ai détourné le regard.

Il a foncé les sourcils en me confirmant que oui, je l'avais cherché. Je me suis excusée ne sachant pas quoi dire. J'évitais toujours de le regarder.

''Ce n'est pas à moi que tu devrais demander pardon, mais à ton fils. Cette fois, je l'ai regardé dans les yeux. En silence. Carrie. Pourquoi tu as fait ça ?"

"Je ne sais pas Harrison... Dis-je en secouant la tête. Je voulais simplement faire un tour à la base, pour me changer les idées. Je suis donc allée au cimetière, puis je le suis arrêtée dans mon ancienne maison.''

Harrison me regardait fixement, il était très attentif.
La dernière fois où je me suis rendu dans la maison de mon enfance, c'était avec lui. La première fois où je suis allée au cimetière. Depuis que j'ai mon permis de conduire, j'y vais tous les ans avec mon fils. Nous passons devant la maison de mes parents, mais je ne me suis jamais arrêtée. Cette fois-ci, je me suis avancée. Une femme légèrement plus vieille que moi est sortie, la nouvelle résidente. Ma tante a déménagé. Je lui ai expliqué qui j'étais et elle a accepté que je rentre. Une fois à l'intérieur, une vague de douleur m'a submergé. Malgré les changements de déclarations et un mur en moins, je nous revoyais tout les trois. Je me suis rappelé des souvenirs auxquels je n'avais plus pensé depuis toutes ces années. Des souvenirs comme des moments banales devant la télévision, des repas, mais surtout quand j'ai appris que j'allais être grande sœur. Sans m'en rendre compte, j'ai laissé quelques larmes s'échapper.

''Vous... Vous voulez voir le reste de la maison ?" me demanda cette femme assez gênée.

J'ai essuyé mes larmes en acquiescant. Je l'ai donc suivis à travers le reste des pièces de la maison : bureau, salon, salle à mangé, cuisine, salle de bain du rez-de-chaussée, puis l'étage. Tout me semblait plus petit, je ne sais pourquoi. Je n'ai pas tellement grandit en 15 ans. À l'étage, se dressait trois salles de bain, trois chambres, un autre petit salon, puis une autre pièce où se tenait toute la collection d'objets du cinéma de ma mère. Tous les objets ont été vendus aux enchères, je n'ai rien perçu. Je crois que je me suis faire avoir. Après tout, je n'avais que 14 ans.

''Hmm... Ça m'embête de vous dire ça, mais si un jour vous souhaitez déménager, je vous prierez de me contacter pour la maison.'' dis-je un peu gênée.

''Ce n'est pas dans nos projets prochainement, mais si on change d'avis vous serez la première au courant.''

Je l'ai remercié, puis elle m'a demandé où étais ma chambre. C'était celle du milieu, à droite de celle de mes parents et à gauche, du coup, de celle de mon petit frère. Je n'ai pas voulu qu'elle l'ouvre. Elle n'a pas insisté.
Pour changer de conversation, je lui ai demandé si elle avait trouvé des objets pouvant nous appartenir dans le grenier ou la cave. Sa réponse fut négative. J'ai enchaîné avec les anciens propriétaires, donc ma tante. Elle ne sait pas ce qu'elle est devenue, elle sait juste qu'elle a mi la maison en vente et qu'elle et son mari l'ont racheté.

''C'est étrange, mais avec tous ce qui sait trouvé ici je n'ai rien récupéré. Non pas que je ne voulais pas, mais je n'ai pas pu. Je ne sais pas ce que ma famille a trafiqué avec les biens de mes parents.''

''Je suis désolée.''

On sait souri, puis nous sommes retournées à l'étage. Elle m'a proposé une collation, mais j'ai refusé. Nous avons échangé nos coordonnés et je suis partie en la remerciant. Après ça, j'ai roulé sans trop savoir où aller. Je ne voulais pas rentrer. J'ai allumé une cigarette, puis une fois au centre-ville je me suis arrêtée à Leclerc. J'ai fais le plein d'alcool. Deux mecs m'ont interpellé à la sortie, avec leurs faux-sourires. Ils avaient environ mon âge, je pense. Ils ont vue que j'étais seule avec de l'alcool, donc forcément ils se sont approchés. Ils ont dû comprendre que j'étais sans défense.

''Alors ma jolie, on va boire un coup ?" m'a demandé l'un d'eux, les mains dans les poches de sa veste en cuir.

''C'est simplement pour des invités, chez moi.'' répondis-je en retourant à ma voiture.

C'est l'excuse classique, mais je ne savais pas quoi répondre d'autre ! Je n'étais pas à l'aise. A ce moment, je me suis demandée ce que je foutais là au lieu d'être avec mon fils. Ils ont continué de me suivre en demandant s'ils étaient invités, je n'ai pas répondu. Ils étais assez loin derrière, donc j'ai accéléré le pas pour arriver à ma voiture le plus vite possible. Je suis montée en posant mes courses, et j'ai démarré le contact. Je n'ai pas regardé ces hommes.
Pour être seule, je suis allée m'isoler dans un coin tranquille ou il n'y avait personne. Une voiture devait passer toutes les 2 heures. Ce n'était pas trop intelligent, j'en suis consciente, mais je voulais oublier tout ça. J'ai ouvert ma bouteille de vodka, de whisky, puis j'ai laissé l'alcool envahir mes pensées. Je ne me souviens plus de grand chose, à part que j'ai vomis et que j'ai dormis. À mon réveil, je n'étais vraiment pas bien. J'ai pris l'air, puis une fois un peu mieux j'ai pris le chemin inverse pour retourner chez moi, retrouver mon fils.

[TERMINÉE] Tome 2 : Brisons les lois.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant