S'il-te-plaît, tue moi.

Jacob

Il était seul, face à lui, l'imensité de la nuit. Sa cigarette en bouche il pensait.

Il avait toujours été un peu paumé, son père alcoolique ne l'avait pas élevé et sa mère battue ne parlait jamais. Elle lui caressait juste les cheveux lorsqu'il était venu le temps de se coucher. Il n'avait pas eu de frères, à son grand desespoir. Il aurait tant aimé pouvoir avoir un frère à qui parler, quelqu'un qui l'aurait soutenu, rien qu'un peu de famille pour réchaufffer son coeur meurtri. Mais la nature l'avait laissé seul et c'était peut-être mieux ainsi finalement. Qui aurait voulu une vie comme celle qu'il a reçu ?

Sa cigarette en bouche, il pensait. Et maintenant ? Qu'allait-il faire ? Bonne question. Les lampadaires s'éteignèrent. Il ne rentra pas. Pas ce soir là. Et pas les autres soirs non plus.

C'était décidé, il ne resterait pas comme ça indéfiniment. Pas tout seul. Pas perdu. Et il cria « Plus jamais ! ». Et seule la nuit l'entendit.

*

Le soleil se leva. Jacob dormait encore. Il avait bu. Il avait beaucoup bu. Et il se retrouva allongé dans un vieux cimetière sans même savoir pouquoi. Il s'y endormit et il dormait encore quand un homme arriva, poussa un juron et frappa Jacob du pied. C'etait sûrement le gardien mais notre jeune homme ne se reveilla pas pour autant. Le gardien ne voyant pas de réaction partit chercher un arrosoir qu'il remplit d'eau fraîche et il arrosa, agacé, l'homme encore ivre allongé à ses pieds. Alors Jacob sursauta et se relevant d'un coup frappa l'innocent arbre à droite du gardien qui s'éloignait quelque peu effrayé par la créatue violente qu'il venait de reveiller. Cette dernière retomba d'un coup, prise de migraines, elle poussa un cri de douleur. Mais le gardien était déjà loin. Tout comme ses parents. Tout comme la raison...