Un jour mon prince viendra

2- Sur les traces de la princesse

  La seconde fois qu'il l'avait croisé, c'était à cause (ou grâce ?) de son grand frère.

Le grand frère d'Amar est un grand roi du désert. Il côtoie souvent les souverains du Royaume-Unis, d'Espagne et de Monaco.

Oui, rien que cela.

Et en ce jour, une banale réception mondaine est organisée en l'honneur de l'anniversaire d'Horia. En effet, elle prend 10 ans aujourd'hui : 21 juin, jour du solstice d'été.

Toutes les femmes sont vêtues de leurs plus beaux apparats, et les hommes de leurs plus beaux smokings. Les paillettes, les volants, les motifs, prolifères dans la salle de bal, et tous les regards sont rivés sur la famille royale présente : Abbes, le roi, associé au lion, Amar, prénom d'origine indienne attribué à celui qui entraîne, commande, et Horia pouvant signifier la sirène.

Ils sont tous les trois sur des trônes surélevés, Abbes au milieu, à sa droite Amar et à sa gauche sa princesse. N'étant pas encore mariés, les femmes ont mis en valeur leurs attribues par des décolletés plongeants et des robes moulantes et courtes, espérant attirer sur elle l'attention des deux souverains.

- Abbes, tu as ramené mon cadeau ?

- Oui, c'est ce que tu vois !

 Sourit le roi. Amar, pas mis dans la confidence, dévisage ses semblables puis la foule dans l'espoir de comprendre, et c'est quand il croise les cheveux de feu d'Ester qu'il comprend.

- Qu'est-ce qu'elle fait ici Horia ?

La petite sourit malicieusement

- Eh bien ne te fâche pas Amar ! Sa famille, enfin son père était déjà prévu sur la liste d'invité, nous avons juste accordé sa demande de faire venir sa fille !

Amar fronce ses sourcils.

- Contes-tu en faire ta femme Abbes ?

Le concerné lui lance un regard avant d'exploser de rire

- Non

Est la seule chose qui arrive encore à sortir de sa bouche. D'un petit signe de l'index, Amar fait venir le responsable de la sécurité présent à sa gauche et lui montre discrètement la jeune femme rousse, positionnée contre un pilier, un verre à la main, écoutant distraitement un homme lui parler. L'homme hoche de la tête signifiant qu'il a repéré la cible et tend une oreille vers le prince.

- Je veux toutes les informations que tu peux avoir sur elle ainsi que sur sa famille.

Sans répondre, le responsable de la sécurité hoche furtivement de la tête et s'éclipse en marche arrière, disparaissant derrière un rideau de velours rouge, disposé près d'une tenture.

- Que veux-tu savoir sur elle ?

Demande Horia

- Tout

Sa réponse est sortie du pus profond de son âme avec une facilité déconcertante, ce qui laisse perplexe son frère et sa sœur. Amar n'ajoute rien mais prend en note de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Abbes décide de lancer la musique et se prête au jeu lassant de danser avec des femmes, les hommes, bien que vieux, faisant de même avec Horia.

Amar se dirige discrètement - du moins il essaye - vers Ester, qui regarde toujours le même endroit, sois le pot d'hibiscus placé proche d'elle. Sa robe kaki et son blazer blanc tous deux unis contraste avec les tenues clinquantes des autres femmes. Ses cheveux lâchés appellent la main d'Amar qui voudrait replacer les mèches rebelles derrière ses oreilles, et l'unique bijoux présent, un collier portant un pendentif en forte de goutte possédant une pierre de grenat vert, pend au creux de son cou, attirant subtilement le regard sur son décolleté, appel au pécher.