Chapitre : 2

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Le Poudlard Express était sur le point de partir, tous les élèves se ruaient les uns après les autres dans ces wagons d'un rouge éclatant. Un dernier signe destiné aux parents, un dernier câlin. Moi, d'un pat assuré, je me dirigeais vers le premier wagon que je croisais. J'avais pris l'habitude de faire ma rentrer seule, en tant qu'orpheline de naissance, et à vrai dire, cela ne m'avait jamais réellement dérangé. Je montais, le wagon était à moitié vide et m'installais dans le premier compartiment. J'étais à l'aise, même en étant nouvelle dans cette époque qui m'était inconnue. Après tout, si j'étais ici aujourd'hui ce n'était autre que pour répondre à la requête d'une mission donnée.

Petit à petit tous les compartiments se remplissaient, le mien devait se sentir bien seul. Mais cela m'arrangeait, la solitude était mon meilleur compagnon. Puis soudain la porte s'ouvrait accompagnée d'un bruit sourd. Un élève entra ce qui me procura un soufflement d'agacement, adieu la solitude avais-je pensé.

- « Comptes-tu rester là ? » demanda soudainement sur un ton dédaigneux le garçon au pas de la porte.

Je le regardais impassable, sans aucune lueur d'expression. Son regard était de même, ce qui mena à une confrontation visuelle qui me paraissait être une perte de temps.

- « A quoi bon continuer de se confronter de cette manière, cela ne mènera à rien, ce n'est autre qu'une perte de temps inutile à mon goût. »

Le garçon avait l'air du même avis que moi, sur ce, je m'empressais de lui faire comprendre que je n'avais pas l'attention de quitter ce compartiment et que si un de nous deux devaient partir se ne serait autre que lui. Il prenait finalement place sur la banquette face à moi sans jamais de nouveau lever un regard vers moi. De nouveau, j'observais par la fenêtre, le paysage qui ne cessait de défiler devant mes yeux. Puis soudainement, prit par surprise, le visage de ce garçon présent sans cesse dans mes rêves prenait forme devant mes yeux. Seul lui pouvait faire battre mon cœur, le reste du temps il était de marbre. Sur ce, inconsciemment je me retournais et plongeais mes yeux dans ceux du jeune homme face à moi, avant de prendre conscience que ce n'était autre que lui, celui qui m'avait vu grandir. Grand, fin, des traits de marbre, un regard bleu sans étincelles, une chevelure des plus noirs, mais un visage paraissant encore garçonnet ce qui ne lui enlevait en aucun son charme des plus irrésistible. Mais comment cela pouvait être possible, ce garçon lui ressemblait beaucoup mais qui ne connaît pas le terme de sosie.

...

Ma première année en tant que jeune élève de cet établissement perdu en plein Ecosse pendant la Seconde Guerre Mondiale. Accompagnée des premières années, j'observais les lieux qui pour sûre étaient époustouflant mais sans plus. Après quelques instants, nous traversâmes enfin la Grande Salle. Les petits poussaient des exclamations d'émerveillements face à ces décors, moi, je fixais devant moi toujours accompagné de ce regard de marbre que je me connais depuis toujours. Pourquoi je vivais reclus de toutes émotions, probablement que je n'ai pas connu le terme d'amour, celui qui permet de voir le monde dans toute sa gaieté, pour moi, tout étais de marbre, de gris et de noir mais cela ne me dérangeait pas, l'habitude ne cessais-je de me répéter. Mon regard croisait soudain celui du jeune homme, nous nous observâmes quelques instants d'un regard platonique puis la voix du Directeur prenait place dans l'enceinte des lieux. Après que tous les premières années passèrent, le directeur prononçait mon nom puis mon prénom tout en articulant sur chaque syllabe. Je m'approchais du tabouret sans un quelconque enthousiasme.

- « Mais que voilà, notre chère voyageuse du temps venue sauver le monde des sorciers d'une terrible menace. Impatient de vous rencontrer, l'étais-je. Voyons vois, que vous lui ressemblais, une haine tout aussi terrible vous envahi mais vous appris à vivre avec c'est ce qui vous différencie. Je vous aurais envoyé sans problème à Serpenatrd pour votre réussite dans votre mission, mais votre âme est une réelle âme de Serpentard c'est donc avec tout légalité que je vous envoie à ... »

- « Serpentard ! » s'exclamait la voix du choixpeau ce qui menait à un tonnerre d'applaudissement du côté de la maison des verts et argenté.

Je me dirigeais vers cette table accueillie par quelques filles de mon âge.

- « Druella ! » s'exclamait la fille à ma droite me tendant une main dont je ne pus que répondre.

- « Tu viens de Beauxbâtons ? Tu es donc bilingue ? » me questionnais cette fois-ci la fille positionnée en face de moi.

- « Oui. » ma réponse était courte mais me paraissait claire, ce qui suffisait en tout cas à rendre ces gens émerveillés de savoir que mon anglais était aussi bon que mon français. A vrai dire, j'ai toujours su parler anglais, comment cela se faisait-il, jamais je ne l'ai su. Un miracle de la vie pourrait-on dire, pourtant chez moi, ce mot n'existe pas.

Je tournais ma tête vers la place où était présent le jeune homme du compartiment, mais celui-ci n'y était plus comme volatilisé. Mon cœur ressentait comme un petit pincement de ne pas pouvoir plonger mes yeux de nouveau dans les siens, il était ici la seule personne qui me donnait l'illusion de connaître quelqu'un. Surprise de ce ressentis anormale, je retournais aussitôt à mes occupations, celle d'élaborer un plan.

L'OrphelineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant