Chapitre : 5

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J'avais beau me retourner dans tous les sens, le sommeil ne venait pas. La peur de revoir se visage dans mes rêves. Peur que se visage se transformerai en un monstre des plus laids me faisant mourir dans mon sommeil. Je n'avais jamais ressenti la peur, l'amour, la joie et je n'ai jamais aimé perdre mon temps dans les gamineries, pourtant, à cause de lui, tous se chamboulaient en moi faisant ressortir toutes ces émotions.

Je me décidais de sortir du dortoir, connaissant bien le règlement de cette école. Mais ce n'était pas comme si les règles m'importaient peu dans cette époque. L'air était frais, me procurant de temps en temps des frissons. J'avais entendu qu'une tour d'astronomie trônait quelque part dans cette école. Observer les étoiles s'est comme observer l'infinité de notre monde nous faisant sentir à la fois tout petit mais aussi tellement grand. Je suivais mon instinct qui ne tarda pas à m'emmener au lieu souhaité situait à l'extérieur sur le toit d'une des tours de l'école. Le vent était glacial, l'hivers n'allait pas tarder. Le ciel exposait par infinité des étoiles toutes plus brillantes les unes des autres. Je m'approchais du bord m'appuyant contre le petit muret. Mes pieds étaient glacés, je ne sentais plus mes mains, mais mon cœur était chaud. Je n'étais pas là depuis une semaine que tant de nouveautés se faisaient ressentir dans mon inconscient le plus profond. Soudain j'entendais comme un souffle près de moi, ce n'était pas le vent celui-ci soufflant à l'opposé. Je me retournais et me retrouvais nez à nez à un torse. Sûrement un préfet, mais cela m'importait peu, punissait moi tout de manière j'ai connu pire.

- « Lorsque l'on est en tort ne vaut-il mieux pas s'excuser pour ne pas aggraver la situation, n'est-ce pas la moindre des choses ? »

Il voulait la voir s'excuser, la voir se rabaisser, mais rien de tel. Elle leva son visage vers lui, aucune expression ne teintait celui-ci. Des yeux de marbres, une surface de pierre. Pendant quelques instants il fut surpris mais ne laissa rien paraître devant sa victime. Maintenant qu'il y repensait, depuis son arrivée, jamais aucune expression n'avait pris possession de ce visage. Maintenant que son visage était proche de sien il pouvait épier chacun de ses traits. Aucunes imperfections ne venaient s'attarder sur ce visage porcelaine. Des yeux d'un bleu foncée profond et froid et d'une longue chevelure foncée venait danser au rythme du vent et enfin cette légère bouche d'un rosé naturel. Le professeur ne pouvait avoir raison, comme cette fille sortant de nulle part pouvait tant lui ressembler. Il avait face à elle sa projection, elle dominait, pouvant même procurer des frissons, de la soumission par cette froideur qui en dégageait d'elle. Il était content, est-ce donc cela qu'il procurait face aux autres ?

Ils se regardèrent sans un bruit, sans un mouvement, puis Anna coupa tout contact.

- « Ne t'ai-je pas dit que ce genre de puérilité n'était qu'une perte de temps. »

Il continuait de l'observer cherchant par tous les moyens un point faible, mais rien de tel. Il avait face à lui une fille dénudée de toutes expressions, de sentiments.

- « Si tu ne souhaitais pas cette confrontation, il fallait juste que tu t'excuses. Je n'attendais que ça. »

- « Pourquoi m'excuserais-je d'autant plus face à toi, je ne t'ai pas offensé à ce que je sache, ce n'est pas toi la règle que j'ai offensée. », elle l'avait dit avec un rire narquois, elle se foutait de lui.

- « Je suis le maître sur cette école, tu as dû être mal informée à ce que je vois. Personne ne peut contredire, ni même refouler mes ordres. Ce que j'ordonne se doit être fait. Si tu savais ce que je pourrais te faire pour cette insolence. »

- "Je ne pense avoir été mal informée, je pense juste que cette information n'était pas d'une importance prix mondiale. Et puis vas-y tus moi, c'est se que tu souhaites au fond, non ? Je sais très bien de quoi tu es capable, on lit en toi comme on lirait un livre ouvert. »

La mâchoire de Jedusor se contractait de plus en plus ce qu'Anna remarqua d'aussitôt lui procurant un sourire faux. Elle l'avait mis en rage, elle était plus forte mentalement que lui, il ne tardera pas longtemps avant de vouloir la tuer et tout sera finit pour lui, lui seul finira par descendre à l'enfer. Pourtant cette dernière pensée lui procura de nouveau ce pincement au cœur.

Aussitôt, la main de Jedusor se fit senti autour du coup d'Anna la poussant contre le petit muret. Ses yeux de marbres avaient laissé place à la rage, la haine. Il ne pouvait se contrôler, c'était la première fois qu'il laissait transparaître se rage, et le fait que cela soit face à cette petite crapule l'énervait encore plus.

- « Vas-y, tus moi, tus moi, je sais que tu en as envi. Mais sache une chose, si tu me tus, tu mourras avec moi. » crachait-elle narquoisement.

Soudain une petite étincelle pris place dans ces yeux. Elle ne demandait que ça, qu'il perde son contrôle, qu'il paraisse tel un fou face à elle. Sa main sentie soudainement une douleur, comme si le contact sur sa peau le brûlait. Il lâcha prise, la libérant de son emprise de sa folie.

- « Qui es-tu ? » finissait-il par demander.

- « Comme toi je ne suis personne, un être de trop sur cette planète, non désirée par l'homme, chassée d'une raison de vivre. Mais contrairement toi je suis forte, je n'ai pas besoin d'une quelconque force diabolique pour dominer le monde. Tu es faible Jedusor, tu es un lâche, tu es l'ange déchu incarné. »

Anna laissa un Jedusor sombrant peu à peu dans la folie, la vengeance, la haine. Elle l'avait abandonné le regard dans le vide, la mâchoire contractée, et cette brûlure dans la main qui se répandait peu à peu dans son corps.

L'OrphelineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant