L'amour brûle les cœurs

12

Mes yeux demeurent toujours bien ouverts, pourtant mon réveil vient de sonner. Je vient de passer une nuit blanche à réfléchir à ce jeu et malgré tout, je ne perds pas espoir. Je suis forte, je vais m'en sortir, le problème est juste que je manque d'infos pour me sortir de la partie, alors je vais continuer à jouer, comme si de rien n'était. Je vais jouer plusieurs niveaux en essayant de récolter le plus d'infos possible, parce que je n'y connais rien sur tout ça finalement. Et je gagnerais, puis ma vie reprendra son cours normale. -Non ?

En attendant il faut quand même que je me bouge ! Je me lève toujours aussi péniblement qu'à mon habitude de ce fichu lit dans lequel je n'ai même pas dormi et me dirige vers la salle de bain. Je ferme la porte à clef après y être rentrée et retire mes vêtements, détache mes cheveux puis rentre dans la douche. L'eau est bien chaude et elle glisse sur ma peau, me faisant oublier un instant le chemin étrange que ma vie emprunte depuis la rentrée. C'est comme si les idées négatives s'évaporaient avec la buée, s'élevaient au plafond et ne retombaient que quand l'eau s'arrête. Mais cette douche a été trop courte à mon goût puisque à peine ai-je le temps d'oublier ma petite vie que je suis déjà sortie et sèche, la réalité froide me retombant brusquement sur les épaules. Je soupire que ce court moment de bonheur se soit terminé si rapidement puis après avoir enroulé une serviette autour de mon corps et l'autre sur ma tête, je trouve un peu d'énergie pour marcher jusqu'à ma chambre, ou plus précisément mon armoire. Je sors les vêtements nécessaires de celle-ci puis m'habille rapidement. Le reste de ma préparation se passe en un éclair et j'ai l'impression qu'en un battement de cils je me retrouve en cours, assise à côté de Louisa en physique, pour la première heure de la matinée. Cette dernière se tourne vers moi après avoir sortis sa trousse de son sac.

"-Tu sèches les cours la première semaine, toute une aprèm' ! C'est nouveau ?
Elle me demande, un sourire mi-amusé mi-sérieux scotché au visage.

-Vite vite, trouve une excuse.

"-Ben oui, je t'ai dis que j'me sentais pas bien.."
Je réponds en la regardant droit dans les yeux, sans montrer la moindre trace d'hésitation, en bonne menteuse que je suis.

"-... C'est pour ça que t'as les yeux rouges ?"
Me dit-elle, l'air beaucoup plus convaincu que deux minutes au paravant.

-Non, c'est plutôt parce que je n'ai pas dormi de la nuit.

"-Oui."
Je réponds simplement, d'une voix faible pour rendre mon mensonge plus réaliste.

"-Oh mon chat, il faut que tu te reposes ! Ça va ? Tu veux que je t'emmène à l'infirmerie ? Tu vas pas vomir ? Je t'amène chez toi si t'as besoin !"
Cette stupide créature soudain inquiète pour moi se met à me hurler dans les oreilles, me sautant au coup et attirant au passages quelques regards indiscrets, dont celui du professeur qui se veut insistant.

"-Chuuut Louisa !"
Je lui dis, pas que je sois très studieuse, simplement que je ne veux pas me faire virer de cours dès les premières semaines.
"Je vais mieux, t'en fait pas, sinon je ne serais pas venue."
Je reprends en souriant doucement.

Ma meilleure amie se contente de pousser un soupir de soulagement et de m'embrasser la joue. Oui, on est aussi proche que des sœurs, à vrai dire on passe tellement de temps ensemble que beaucoup de gens croient que nous avons vraiment un lien de parenté. Habituellement on se dit tout, on ne se cache absolument rien, ça me pince le coeur de devoir lui cacher mes problèmes d'en ce moment, mais si ça lui évite d'éventuels problèmes à elle aussi alors je n'hésiterai pas à le faire. Elle mérite d'être heureuse.

Le reste de la matinée se termine calmement, et presque aussi rapidement que lorsqu'elle a commencé.

La sonnerie de la dernière heure de cours retentit et après avoir rangé mes affaires, je sors avec Louisa mais mon prof m'appelle alors que j'allais franchir la porte. Je souffle, agacée, puis me retourne et affiche mon sourire le plus hypocrite à monsieur Larchale. Ce dernier commence à me parler de mon comportement lors de ce cours, qui il paraît, l'aurait déçu. Et c'est vrai, ce n'était pas approprié mais je n'y peux rien, ça n'était pas volontaire !

"-Mademoiselle, vous comprendrez que le fait que vous vous soyez vulgairement endormie sur votre table soit irrespectueux. Avez-vous lu le règlement ? Vous l'avez signé, ce qui signifie que..."

-Et bla-bla-bla. Quel con.

Puisque les paroles de monsieur Larchale ne sont qu'un discours ayant pour but de me faire comprendre que j'ai fait une erreur, chose que je sais déjà, je ne l'écoute pas. Dans tout les cas, j'aurai de bons résultats aux examens, peu importe mon comportement. Il me suffit d'écouter vite fait le cours pour avoir 18/20, j'ai beaucoup de facilités à l'école, ce qui fait que je m'ennuie et que mon comportement peu quelque fois être «irrespectueux». Mais bon, je ne vais pas vous mentir, cela ne m'atteint pas.

Je reporte mon attention sur l'encadrement de la porte et remarque sans stupéfaction que Louisa s'est échappée. Ouais, échappée, elle m'a abandonnée, -traîtresse. Je ris intérieurement du surnom que ma conscience lui donne. Non, je ne suis pas folle, du moins pas totalement. Enfin, je crois.

Au bout d'une dizaine de minutes, monsieur Larchale me relâche enfin. -Libérée, délivrée ! Pardon, excusez moi. Je peux enfin sortir de cette pièce. Je traverse le couloir maintenant vide mais soudain je ressens une pression sur mon bras et une force me tire dans ce qu'il me semble être un placard pour les ustensiles de ménages, la lumière est éteinte. Par réflexe, je tente de crier mais avant que quelconque sons ne sortent de ma bouche, une main se plaque sur celle-ci. Mon coeur ne cesse d'accélérer et en détresse totale et par manque d'autres solutions, je lèche la main. L'homme qui me retient relâche alors mon bras et ma bouche, j'en profite pour lancer un coup de pied dans la porte. Heureusement, celle-ci s'ouvre et je saute à l'extérieur sans même me retourner, par peur de perde du temps dans ma fuite. Après quelques pas de course seulement, la puissante main sert de nouveau mon bras et l'autre se plaque pour la seconde fois sur ma bouche, étouffant mes cris de détresse. En moins de deux, je me retrouve encore dans le cagibi, avec l'homme qui cette fois a pris soin de bien fermer la porte. Il s'est même placer devant, d'après le peu de chose que l'obscurité me permet de voir. Ma respiration est saccadée et mon esprit est brouillé par l'adrénaline qui s'est déversée dans mes veines. Je respire fort, les secondes paraissent des heures. Et l'homme prend la parole.

"-Bon sang, t'es difficile quand tu t'y mets ! J'ai vraiment besoin de te parler." Chuchote Jake, amusé mais sérieux.

À l'entente de sa voix, mon corps se détend. Ce n'est pas le Feu, j'ai eu tellement peur. -N'en soit pas si sûre.

"-Tu peux pas simplement venir me parler normalement, plutôt que de me séquestrer dans... le placard des femmes de ménages ?!"
Je chuchote aussi, bien que plus fort que lui, ne pouvant me retenir de rire sur mes derniers mots malgré mes efforts pour rester sérieuse.

"-Non, ils pourraient nous entendre ou nous voir."
Dit-il, reprenant soudainement son sérieux.
"Je sais que tu joues. Je joue aussi."

Mon esprit s'embrouille a une vitesse incroyable, je bafouille quelques mots incompréhensibles. Il n'est pas un ennemi, je me trompais. Voyant que je suis confuse, il reprend la parole.

"-Sur le toit du lycée, 18h. Viens seule, n'en parle pas."
Il déclare, avant de m'attrapé une fois encore le bras et de glissé sa main jusque dans la mienne, ce qui ne fait qu'augmenter mon incompréhension.

Il me tire hors du cagibi, se détache de moi et s'en va, sans même se retourner. Et moi, je reste là au milieu du couloir. Mon cerveau a semble-t-il déconné. Sans bouger, je ferme les yeux puis oublie tout. Je sais que c'est étrange, mais je me déconnecte deux minutes de la réalité.

Je respire un bon coup avant de réouvrir mes paupières, et pars retrouver Louisa, réfléchissant à cette étrange discussion avec le beau jeune homme.

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HELLO ♥️
Vous pensez quoi de ce chapitre ? Révélatioooons dans le prochain chap' ! 😋
J'espère que l'histoire vous plaît.

(Je précise qu'il est actuellement 2h59 du matin 😂)