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"-Tu ne sors pas ?
-Non, je ne vais pas en cours.
Il répond comme si tout était normal.
-Et pourquoi ça ?
Je le questionne, pas si sûre de vouloir une réponse à ma question.
-C'est pas encore tes affaires.
-Quoi mais.."

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que Jake ferme la portière à ma place et démarre a une vitesse incroyable. Je reste là, debout, seule pendant plusieurs minutes. "Pas ENCORE tes affaires."... Ça veut dire quoi ça ? Un jour, ce sera mes affaires ? De quoi parle-t-il ? Tout s'embrouille dans ma tête, et j'ai de plus en plus de mal à croire qu'il n'est pour rien dans "l'affaire du Feu"..

La sonnerie retentit et me tire, comme à son habitude, de mes pensées. Je me dirige vers le grand portail et rentre dans l'enceinte scolaire. Je marche lentement, et à la place de me diriger vers ma salle de cours je me rends au toilettes. Non pas que j'ai une petite envie mais rien que l'idée d'être assise à copier un cours d'histoire me déprime, alors être un peu en retard ne me gênera pas tant que ça. J'arrive dans la pièce qui est couverte du sol au plafond de petits carrelages rose fluo et jaunes poussins. Vive les goûts du principale, c'est affreusement laid. Je m'approche d'un des lavabos et relève la tête.

Oh. Mon. Dieu. Je suis horrible, on dirait que je sors de la seconde guerre mondiale ! Je n'avais même pas fait attention à mon apparence après que Jake m'ai soigné.. J'ai quelques bleus et pansements par-ci par-là, des cernes monstrueuses et toujours ce même chignon depuis le matin de la rentrée. Autant vous dire que ce n'est pas beau à voir.. Mes vêtements sont ceux que Lise autrement dit Madame la maman de Jake, je ne sais plus trop comment l'appeler, enfin bref, mes vêtements sont ceux qu'elle m'a prêter. Ils ne sont pas moches, au contraire, mais je ne me sens pas bien dedans, ce n'est pas mon style et ça se voit je pense. En plus, ils sont un peu trop grand.

Je me passe un coup d'eau sur le visage comme pour donner un peu d'énergie et je sors la trousse de maquillage que j'avais de mon sac, qui d'ailleurs est maintenant troué. Je mets simplement du correcteur sur mes cernes, du mascara mais quand même un peu de blush pour ne plus avoir l'air d'une morte vivante. Je sors ensuite ma brosse et m'attaque au chignon, si l'on peu encore appeler la chose "un chignon" et m'en refait un digne de ce nom. Après un quart d'heure je ressors enfin des toilettes, moins moche qu'au départ.

Je monte la quarantaine d'escaliers qui mènent au troisième étage puis j'avance vers la salle dans laquelle je devrais être. Arrivé devant la porte, je regarde rapidement mon téléphone pour surveiller l'heure. Mauvaise nouvelle, j'ai un nouveau message qui provient d'un numéro masqué. Je sens le stresse monter en moi et décide finalement de ne pas l'ouvrir. Il faut que j'aille en cours, j'ai besoin d'oublier les évènements de ces deux derniers jours quelque temps et là c'est la seule possibilité, bien qu'une autre solution n'aurait pas été de refus.. Je toque à trois reprises sur la porte en bois face à moi et entre sans attendre de réponse.

À mon entrée, le prof' me toise du regard et puis dis simplement : "Espérons qu'arriver en retard ne devienne pas pour vous une habitude.. Votre place vous attend." Je vais m'y assoir, lassée de sa remarque, mais une pointe de bonheur apparaît  lorsque je me rends compte que je n'aurai pas de billet de retard, pas de punition ni d'heures de colle. Encore heureux, c'est seulement la première semaine !

Après avoir déballé mes petites affaires, je tente tant bien que mal de suivre le cours d'histoire, sûrement la matière que je déteste le plus. Mais mon cerveau n'est pas de cette avis, il préfère penser aux événements de ces derniers jours. Parfois, j'aimerais pouvoir me mettre en mode pause, me déconnecter quelque temps de la réalité et oublier les problèmes que la vie peu engendrer. Ouais, j'aimerais.
Et c'est avec le moral faible que mes yeux se ferment...

L'amour brûle les cœursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant