-Chapitre 34.

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Je me tourne vers mon frère, de nouveau énervée. Mais pour qui se prend-il bon sang ? Comment peut-il croire qu’il a le droit de m’emmener partout, ou il veut juste pour qu’on ai une discussion !

-Isaac, je..

Il me fait signe de me taire et me tend une lettre, je fronce les sourcils en l’interrogeant du regard mais il me fait signe de l’ouvrir. Je prends la feuille dans mes mains et la déplie. Un page blanche recto verso remplie de phrases apparait alors sous mes yeux. Je reconnais l’écriture d’Isaac ;

« Ma sœur,

Je voudrais te dire tant de choses, m’excuser tant de fois pour ce que j’ai pu te faire mais je ne suis pas l’homme le plus doué de la terre pour s’exprimer sur cela. Néanmoins je fais faire un effort, pour toi, pour moi, pour nous. Parce que tu le mérite et que je ne veux pas te perdre. Dès que j’ai posé les yeux sur toi, quand tu étais dans ton berceau je me suis senti obligé de te protéger. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais à mes yeux c’était évident, c’était comme une mission. Certes, il y avait Tyler, mais c’était un garçon, je n’avais qu’à lui expliquer comment se défendre il allait y arriver. Pour Keira, il y avait Chrys je savais qu’il serait toujours là pour elle, leurs lien si fort le montrait. Kyle et Cole étaient eux aussi des garçons, ils allaient emprunter le même chemin que moi. Mais toi, pour toi je ne voyais personne pour te protéger aussi bien que moi. J’étais ton grand frère et tu étais ma petite sœur. C’était comme ça, alors j’ai fait de mon mieux. Quand tu es tombé, je t’ai relevé. Quand tu perdais ton nounours en peluche, je te le faisais oublier en faisant des grimaces. Je te donnais toujours une part de gâteau discrètement quand maman ne le voyait pas, parce que tu n’aimais pas tes légumes. J’ai toujours pris ta défense à l’école quand on a essayé de t’embêter ou même quand tu as perdue tes amies. Je t’ai toujours soutenu quand tu avais des bonnes notes. Je t’ai toujours poussé quand tu étais sur la balançoire chez Papy et Mamie en Allemagne. Puis, j’ai du entrer au collège et j’ai du me résoudre à te laisser seule à l’école primaire. J’avais constamment peur qu’il t’arrive quelque chose, mais tu as su bien te débrouiller. Quand tu es entrée en sixième ça a été un soulagement de pouvoir t’avoir enfin de nouveau sous mes yeux pour te surveiller. Je sais dit comme ça, ça fait un peu psychopathe, mais tu es ma sœur, je ne vois pas meilleure façon de prouver qu’on tient à quelqu’un en étant toujours là pour lui. Bref, je savais que la première année tout allait bien se passer. Je te revois encore, émerveillée, toute petite avec tes deux couettes et ton petit sac à dos noir. L’année suivante j’ai commencé à montrer les crocs, tu devenais plus proche des garçons et c’était ma dernière année au collège, la dernière ou j’allais pouvoir te protéger. Je me suis juré de faire passer un test à tous les garçons dont tu serais proche. Au final il n’y en a eu que trois, et heureusement pour moi tu étais assez timide pour ne pas être proche de beaucoup d’entre eux. Mais tu as tellement évolué et en seconde je savais que je n’allais pas pouvoir agir comme avant. Parce qu’avant tu aimais que je sois la pour toi, j’étais en quelque sorte ton repère. Et ça me faisait du bien, de me sentir important pour quelqu’un. Je suis l’ainée de vous tous, et maman et papa m’ont un peu délaissé dès que vous êtes arrivés. J’avais des responsabilités plus importantes que vous, alors voir que tu m’accordais toute l’attention que je voulais, ca me réjouissais. Mais tu commençais à moins accepter les conditions que je te donnais, à t’énerver parce que je te surprotégeais. A ne plus me parler de tout ce que tu ressentais, de tout ce que tu faisais la journée, avec qui tu trainais à l’école. Tu t’éloignais, tu t’éloignais et j’avais mal. Je n’ai jamais vraiment accepté ça. Quand j’ai compris que tu ne t’éloignerais pas de Calum, après cette dispute dans la voiture j’ai pris peur. J’avais tellement peur que tu souffre, pour moi les hommes te voulaient uniquement pour te baiser, c’est bête je sais, mais comme j’étais comme ça je n’arrivais pas à imaginer un garçon autrement. Quand tu t’es réveillé et que je t’ai dit que Calum était parti, qu’il t’avait abandonné et que personne ne savait ou il était allé je t’ai mentis. La vérité c’est qu’après que vous ayez couché ensemble j’étais dans le couloir pour aller pisser et j’ai croisé Calum. Celui-ci était tellement triste, il avait les yeux rouges, mais il devait se dépêcher. Il m’a tout expliqué, qu’il devait rentrer à New-York chez son père, il voulait t’en parler mais il n’a pas pu car il n’avait été mis au courant que quelque heure auparavant et il ne voulait pas gâcher ta soirée. Alors il m’a demandé de te remettre une lettre, ou il t’expliquait tout. Je lui ai dit que je te la donnerais et j’ai commis la plus grosse erreur de ma vie. J’ai rangé ma lettre dans ma poche, et je t’ai ramené à la maison. Pendant que tu dormais j’ai brulé la lettre et j’ai supprimé et bloquer Calum de tes réseaux sociaux. Puis quand tu t’es réveillé, tu connais la suite.. Je détestais tellement Calum pour avoir réussi à te faire tomber amoureuse de lui. Au fond je savais que ce n’était pas un mec mauvais, mais je détestais le fait que tu aille chercher de la protection chez un autre homme que moi. Je ne veux que ton bonheur Luna, mais tu me mettais de coté de plus en plus, j’étais en colère et j’ai déconné, je l’assume. Je savais aussi qu’il se demanderait pourquoi tu ne répondais pas, alors j’ai surveillé le courrier, et effectivement 10 autres lettres sont parvenues. Je les ai toutes interceptées et elles ont toutes subit le même sort que la première, brulées. Puis je crois qu’il s’est résigné. Je te voyais tellement triste mais tu allais de nouveau vers moi alors j’étais content. Je ne sais pas comment j’ai pu penser ça, c’est horrible. Le temps est passé et tu allais mieux, mais quand tu as voulu aller étudier à New-York j’ai eu un mauvais pressentiment. Je ne pouvais pas t’en faire part, ça aurait été tout t’avouer et tu m’en aurais voulu jusqu’a ma mort. Donc je t’ai laissé partir, je me suis convaincu que c’était une grande ville et qu’il y avait quasi zéro chance que tu le rencontre, mais il faut croire que la chance n’était pas de mon coté et qu’on a voulu me punir de mon ignoble trahison, puisque tu l’as retrouvée et que tu as appris. Pas besoins de repasser les deniers événements, ils sont encore bien frais dans ta tête je suppose. Je tenais juste à m’excuser ma sœur, si j’ai pu te blesser, ma première intention n’étais pas celle la, je te le jure. Je voulais juste que tu redeviennes mon petit ange qui me serrait si fort dans ses petit bras pour me prouver à quel point il m’aimait et ça à foiré. Je suis une merde Luna, et je me suis détesté chaque jour à partir du moment où j’ai appuyé sur ce fichu briquet. Mais je ne peux pas revenir en arrière, même si je le voudrais tant. Alors je peux juste te demander une chose, c’est ton pardon. J’ai besoins de ton pardon, parce que je ne peux pas vivre sans t’avoir à mes coté. Je te promets que je ne te referais jamais ça, je te promets que j’accepterais tes choix. Je te promets que je ne casserais pas la gueule à ton mari le jour de ton mariage, je te promets que même si tu auras quelqu’un je serais encore ton grand frère toujours la pour toi. Toutes ces choses sont de véritables promesses que je tiendrais jusqu’à ma mort. J’en fais le serment. Plus de conneries, juste de la maturité. Voilà ce que je peux te proposer, tant je suis désolé. Il ne te reste plus qu’à choisir, mais surtout n’oublie jamais que je t’aime.

Le défi de ma vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant