Au secours, je vais avoir un gosse !

Prenez ma place, je vous en conjure !

PO-SI-TIF ! 

Je ne peux pas y croire. Ce test est positif, ce n'est tout simplement pas possible. Je ne peux pas y croire, je n'ai jamais eu un seul petit problème avec ma pilule, mais comment cela peut-il être possible ? Je ferme les yeux, désespérément. Quand je les ouvre, je les pose à nouveau sur ce fichu test de grossesse qui m'annonce cette fatidique nouvelle. Je ne sais pas ce que j'espérais en fermant les yeux, le test n'allait pas devenir négatif comme par magie.

Je me laisse tomber dans le canapé, et de nouveau, je ferme les yeux. Je ne peux toujours pas y croire, ce n'est pas concevable. Moi, enceinte ? La bonne blague ! Même moi j'ai du mal à y croire, alors je n'imagine même pas la réaction de ma famille quand je leur dirais. Ils ne me croiront pas de toute façon, je pense même qu'ils penseraient à une bonne blague de ma part, ils s'écrouleraient même certainement de rire tellement cette blague est drôle. Je peux les comprendre, moi qui déteste les enfants...

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Quand j'ouvre les yeux à nouveau, la nuit est en train de tomber. J'ai du m'endormir. Et depuis quelques bonnes heures déjà. Je regarde l'heure à ma montre : 22h30. Oui, effectivement j'ai plutôt bien dormi, même si cette petite sieste improvisée et non voulue n'a pas été de tout repos. Je repense encore à ce fichu test que ma main à abandonnée sur le sol près du canapé. Je le regarde désespérément. Je le fixe. Je reste comme une débile à fixer un test de grossesse dont le résultat ne changera jamais. Nous ne sommes pas dans un Walt Disney ici. Je soupire et je m'extirpe de mon canapé si moelleux... 

Je me dirige vers la cuisine, et prend un yaourt. Certainement la seule chose que j'arriverai à ingurgiter pour le moment. Je n'ai pas faim, mais je vais avoir besoin d'un minimum de force pour supporter tout cela. Que faire désormais ? Je n'y connais rien à tout ça moi. Je dois allez où en premier, que dois-je faire ? Si seulement j'avais suivie la grossesse de ma soeur, je me serais peut-être sentie un peu moins stupide. Et là, mon bac + 6 ne me servira jamais... 

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10h00. Je dois absolument appeler ma soeur. Cela fait maintenant deux bonnes heures que je suis réveillée et que je tourne en rond dans mon appartement comme un lion en cage. Je ne sais pas ce que je dois faire. Je ne sais pas par où commencer. Qui dois-je aller voir ? Que dois-je faire ? Il faut vraiment que j'appel ma soeur, elle est passée par tout ça elle, elle sait. Je souffle un bon coup et je prend mon courage à deux mains, je n'ai vraiment pas le choix...

- Allo, Liz', c'est moi. J'ai... j'ai besoin de toi. Il faut absolument que je te vois, ce matin, s'il te plaît...

- Ok... Je vais venir. Je te rejoins au Starbuck dans une demi-heure... Dit-elle en soupirant.

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Je suis à la terrasse du Starbuck depuis déjà une demi heure. Ma soeur ne devrait normalement plus tarder, elle, contrairement à moi, n'est jamais en retard lors de nos rendez-vous. Une chose que je lui envie un peu, personnellement, je suis toujours en retard et cela ne changera jamais. C'est ainsi depuis des années, on ne change pas les bonnes vieilles habitudes.

Je la vois arriver, bien habillée, bien coiffée. Et je dois avouer que pour une fois, c'est moi qui suit un peu à la ramasse. Je ressemble à une jeune racaille de 16 ans vêtue comme je le suis. Et encore, je suis gentille car même ma soeur ne me reconnait pas au premier coup d'oeil. Il est vrai que me voir en jogging, sweat à capuche et lunette de soleil alors qu'en plus, le temps n'est vraiment pas top, c'est rare. Je ne sors jamais de chez moi sans être correctement vêtue et apprêter ... Alors imaginez le choc qu'elle à en me voyant ainsi accoutrée... 

- Anouk ! Je ne t'avais pas reconnu ! Tu es malade ?

- Liz', merci d'être là. Non, je ne suis pas malade. Enfin si. Une maladie assez grave et en plus, cette maladie ne se soigne pas. Du moins, si mais non. Enfin, c'est compliquée Liz'...

- Nouk', tu commences sincèrement à me faire peur, tu vas me dire ce qu'il se passe ? Et enlève ces fichus lunettes de soleil !

Je m'exécute révélant des yeux rouge vif d'avoir trop pleurée sur mon sort d'énervement et de tristesse. Que vais-je faire de ma vie maintenant avec un truc pareil dans le ventre ? Ma vie est gâchée, c'est pas possible autrement. Je baisse les yeux quelques instants. Que vais-je devenir au juste ? Mes pensée s'égarent... 

* Non, ce n'est pas possible. Je ne peux pas être mère. Je n'ai pas du tout la capacité à être mère. Ma soeur oui, mais moi, pas du tout. Et pour plusieurs raisons. Je haïs les gosses au plus haut point. Ca bave, ça pleure tout le temps. Ca hurle comme la nuit. C'est une usine à caca en prime et ça pue, il faut bien l'avouer. Ca vomit. Bref, c'est pas possible, les gamins ce n'est vraiment pas ma came. C'est impossible, je ne les supporte vraiment pas. Comment pourrais-je en avoir un ? En élever un ? Vous pouvez me le dire ? De plus, mon métier me prend tout mon temps, j'adore ce que je fais et il est hors de question qu'un petit être m'empêche de travailler. Et pour finir, j'ai autre chose à faire que de m'occuper d'un gamin. En plus, être grosse, énorme, ressembler à un ballon de baudruche ce n'est vraiment pas pour moi. J'aime ma silhouette svelte. Avoir des vergetures, un ventre énorme, et une sale tronche, non non et non ! Et si je le redonnais à ma soeur ? Elle sait comment faire elle...

- Anouk ! Tu m'écoutes au moins ? 

- Ouais...

- Bah apparemment pas. Bon alors, accouche à la fin !

- Bin, justement Liz', j'accouche dans neuf mois...