Chapitre 15

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Le lendemain matin, Mira se réveilla un peu engourdie, la main sur quelque chose de dure. Elle cligna des yeux pour visualiser la chambre et trouva près d'elle, son faux fiancé étendu près d'elle avec sa main bandée sur son torse. Elle leva faiblement la tête et évalua les dégâts les yeux ronds. Le lit ressemblait à un vrai champ de bataille. Elle se souvenait parfaitement d'avoir bougé et encore bougé avant que l'apollon au corps imposant ne l'immobilise contre sa volonté. Et c'est comme ça qu'elle avait fini par cesser de bouger comme une anguille. Elle se souvenait encore quand sa main était passé subtilement sous sa taille pour venir l'entourer.

- Je n'ai plus d'autre choix que de vous immobilisez. Avait-il dit contre ses cheveux en désordre.

Mira se détestait d'avoir réagi ainsi. Elle était persuadée qu'il voyait ça pour la première fois. Son magnétisme sexuel qui s'émanait de lui ne faisait aucun doute sur ses capacités pour endormir ses conquêtes après avoir fait l'amour. Alors Mira en conclu qu'elle était la première femme à l'avoir exténué d'une autre manière bien moins excitante. Mira n'avait montré aucun signe de résistance. Elle s'était timidement laissé aller contre lui sans pouvoir résister à la protection que cet homme lui avait offert. Et si son cœur s'était mit à battre déraisonnablement, un autre événement s'était produit dans la nuit. Alors qu'elle venait tout juste de fermer les yeux pour s'endormir enfin, le Duc s'était mit à parler dans son sommeil. Puis brutalement, sa prise s'était resserrée autour de sa taille. À la faible lueur de la lune pleine, Mira avait vu son visage se tordre de douleur, comme s'il essayait de vaincre le mal. Le cœur serré elle avait tout tenté pour qu'il se calme. Elle avait d'abord essayé de le secouer ou bien se défaire de sa prise féroce, avant de poser sa main sur sa joue rugueuse. Dès lors, ses mâchoires avaient cessé de se contracter et sa respiration était redevenue peu à peu normal.

Très sensible, Mira avait laissé couler une larme avant de reposer sa tête sur son oreiller.

Mira s'arracha aux souvenirs de cette nuit en exhalant un soupir.

Quand elle reporta son attention sur lui, Mira sursauta quand elle découvrit qu'il avait les yeux ouverts. Il semblait figé, encore légèrement endormi. Son regard se perdit dans la chambre puis sur les grandes fenêtres.

- Quelle heure est-il ? Demanda-t-il alors surpris.

- Euh et bien je dirais huit heures ou un peu plus.

Il tourna sa tête vers elle en la considérant avec perplexité.

- Nous ne sommes pas encore la nuit ? Je ne me suis pas réveillé ?

- Non. Vous avez seulement fait un cauchemar.

Sa main qui reposait sur sa taille glissa le long de son dos puis leur contact se brisa quand il se redressa d'un bon. Mira dut s'efforcer de garder ses yeux sur son visage pour ne pas réétudier son corps fabuleux et intimidant.

- Je ne vous ai pas fait mal ? S'empressa-t-il de demander d'un voix presque blanche. Je ne vous ai pas étranglé ?

Elle assimila ses deux questions avec beaucoup de mal.

- Bien que je vous ai donné l'envie de le faire en bougeant une bonne partie de la nuit...non vous ne m'avez pas étranglé. Dit-elle en se questionnant à son tour.

Pourquoi semblait-il si affolé ?

D'un bond, il se leva.

- Pourquoi vous ne m'avez pas réveillé lors de mon cauchemar ? Demanda-t-il sur un ton d'accusation.

Mira se redressa à son tour.

- Et bien je vous ai secoué mais rien n'y faisait alors je vous ai caressé la joue et vous, vous êtes calmé.

Ses yeux d'acier qui jusque-là ne reflétaient que colère et mystère...devinrent soudain perdus. Il l'a regardé sans un mot puis se frotta la joue embarrassé. Ses sourcils se crispèrent tandis qu'il ramassait son pantalon.

- Prenez votre temps pour vous lever je vais prendre douche. Dit-il précipitamment en quittant la chambre.

Mira se laissa tomber sur son oreiller. Elle avait bien senti la pièce se charger d'électricité sans qu'elle ne puisse comprend pourquoi. Cet homme était une tempête à lui-même. Devait-elle s'en soucier ? Après tout elle était là que pour une semaine.

Mira décida de se lever et d'accueillir le petit-déjeuner apporté par l'un des membres du personnel en parfaite fiancée. Pendant un instant elle prit plaisir à jouer son rôle.

Elle s'installa confortablement sur la chaise et tenta de résister à l'envie de soulever les cloches en cuivres. Il revint en se frottant les cheveux avec une serviette, énergiquement.

- Pourquoi vous n'avez pas commencé sans moi ?

- Parce que je suis poli. Répondit-elle en haussant des épaules.

Il était tendu, crispé. Il s'approcha d'elle et souleva les cloches.

- Que désirez-vous manger ?

- Les tartines, je veux des tartines.

Mira se mordilla la lèvre en prenant quelques tartines de pain grillé.

- Laissez-moi vous aider. Que voulez-vous dessus ?

De nouveaux, des papillons se mirent à danser dans son bas-ventre quand ses doigts effleurèrent les siens.

- De la confiture.

Il s'appliqua à les tartiner sans lui offrir un regard.

- Merci beaucoup.

Il s'installa à son tour et le déjeuner commença dans un lourd silence. Mira n'en pouvait plus de ses changements d'humeur et décida de lancer une conversation.

À ses risques et périls.

- Je suis désolé d'avoir bougé autant cette nuit.

Il secoua de la tête les sourcils froncés.

- Ne soyez pas désolé. C'est à moi de m'excuser.

Mira reposa sa tasse de lait et planta son regard de le sien. Il semblait si sincère qu'elle en était troublée.

- Je ne vous ai pas aidé à vous sentir à l'aise. J'ai été odieux avec vous. Je vous ai poussé dans cette mise en scène sans me soucier de votre état de santé.

Désarçonnée, Mira papillonna des cils.

Il but une gorgée de son café sans la quitter des yeux.

- Nous allons donc repartir de zéro. Attention Mira...je ne vous promet pas d'être un partenaire idéal. Je suis homme qui s'énerve facilement.

Mira grimaça.

- Je l'avais remarqué.

Il soupira.

- Je suis désolé. Alors ? Vous êtes d'accord ? Nous repartons sur de bonnes bases ?

Incapable de résister, comme si un magnétisme la poussait dans le monde obscure de cet homme ténébreux, Mira tendit sa main en signe de paix.

- Marché conclu.

Surpris pas son geste, il tiqua et serra sa main.

- Après le déjeuner nous partons en ville. Annonça-t-il en se levant. J'ai des coups de fil à passer. Soyez prête dans trente minutes.

Un bouleversant chantageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant