Jeux d'enfants

Chapitre 1 - PDV Eren

Le jour où il est arrivé, il était maigre.

Pendant que je le regardais, mon coeur battait fort. Très fort.

Notre professeur nous a alors appris qu'il venait des bas-fonds, où règnent voleurs, arnaqueurs et tueurs.

- Présente-toi, a ajouté notre professeur.

- Je m'appelle Livai, a annoncé le nouveau, j'ai 10 ans.

Il ne souriait pas.

Il avait dû voir ou bien subir des choses dont aucun de nous ne pouvait imaginer. Jean, un autre élève devant lui, a demandé :

- Tu t'appelles Livai comment ?

- Livai, c'est tout.

- Tu n'as pas de nom de famille ?

- Cela suffit, Jean. Répliqua le professeur. Vous parlerez à la récréation.

Notre instituteur ajouta que Livai pouvait aller s'asseoir à côté de moi. Quand il s'assit, nos mains se frôlèrent légèrement, et on rougit tout les deux.

Que c'était-il passé ? Pourquoi mon coeur battait aussi fort ?

Pourquoi continuais-je à le regarder ?

Je devais me concentrer sur le cours, mais mes yeux ne voulaient pas. Mes yeux ne voulaient pas le quitter. 

Pas du tout.

Les cours se poursuivirent jusqu'à la récréation, où Jean attendait Livai pour lui "parler". Celui-ci sortit dans la cour, et Jean le plaqua contre le mur.

Je le vis agir, donc j'allai vers lui en criant :

- Hey, tu fais quoi là ?

- Tu vois pas où t'es aveugle, Jäger ? Me répondit-il.

- Pourquoi tu le bloques ? Je pense qu'il ne veut pas rester avec un abruti comme toi.

- C'est qui que tu traites d'abruti ? Demanda Jean, que j'avais visiblement réussi à énerver.

- Toi. T'es sourd ou quoi ? A répliqué Livai. Maintenant pars, sinon je te mets à terre.

- Ha ha ha! Essaye un peu pour-

Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase, qu'il était déjà au sol. Marco arriva, le releva, s'excusa et partit avec Jean. Jean avait le défaut d'être trop franc et de dire tout ce qui lui passait par la tête.

Ce qui nous valait pas mal de disputes.

Marco, lui était tout l'inverse. Il était assez timide mais c'était quelqu'un sur qui on pouvait compter.

Je me tournai vers Livai. Il se tourna et on se regarda pendant quelques secondes les yeux dans les yeux. Je le vis rougir, et sentis qu'il m'arrivait la même chose.

- T-Tu n'as rien? Lui demandai-je en bégayant.

- Non, ce... ça va. Merci. Mais pourquoi m'as tu aidé ?

- Je... en fait, quand tu t'es assis, en cours, je...

- LES ENFANTS ! Il faut retourner en classe !

C'était notre professeur.

Je regardai Livai, lui souris, et vis qu'il essayait de sourire. Mais une chose l'empêchait ; son passé.

Où étaient ses parents à présents ? Étaient-ils vivants ? Morts...                       

Comment le savoir ? Peut-être que Livai savait. Avait-il de la famille, comme des frères ou des sœurs ? Peut-être.

Mes pensées furent chassées par l'instituteur.

- Alors, Eren, tu es dans la lune ? Fais attention, tu as failli heurter Sasha.

- Oh, pardon Sasha. Je suis désolé.

- Ce n'est pas grave ! Tu viens ? Me souria-t-elle, un pain au curry dans les mains.

Sasha, elle adorait manger. Une fois, elle avait même apporté à manger en plein cours. Je la suivis et m'assis à ma place. Livai se plaça ensuite, et les cours reprirent.

Le soir, en sortant, j'annonçai à mon ami que j'allais le raccompagner jusque chez lui.

Il m'avoua que son oncle n'était sûrement pas encore rentré. Je lui proposai de venir chez moi pour faire les devoirs. Il accepta, et on partit en direction de chez moi. C'était bientôt les vacances de Noël. On était en décembre. Le 4.

Dans une semaine, exactement le 16, on commencerait les fêtes hivernales. Je souhaitais offrir un cadeau à Livai, pour fêter son arrivée ici, mais je ne savais pas ce qu'il aimait.

Alors qu'on marchait, un flocon de neige tomba, puis un autre. Il commença à neiger. Je jetai mon sac à terre et mon ami fit de même. On joua dans la neige, insouciants.

Cet hiver allait me marquer. Nous marquer.                                                        

Nous marquer à tout jamais.