Jeux d'enfants

Chapitre 3 - PDV Eren

Cette nuit-là, on n'avait pas dormi.

Pas du tout.

Partagés entre la joie de rester ensemble et la peur de se séparer, c'était impossible de s'endormir.

Au matin, dès que ma mère fut levée, on alla déjeuner. Vers 10 heures, Kenny (l'oncle de Livai) arriva.

On le fit entrer, puis s'assoir à table.

- Bonjour, monsieur... ? Commença ma mère.

- Kenny. Je m'appelle Kenny, répondit l'homme.

- Vous êtes donc l'oncle de Livai, n'est-ce pas ?

- Oui. Bon, où est-il d'ailleurs ? On doit partir.

- En fait, il souhaite rester avec mon fils, Eren.

- Quoi ?

- Ils sont de bons amis et ne souhaitent pas se quitter.

Livai et moi, cachés derrière la porte, écoutions la discussion.

- Si vous voulez, je peux garder votre neveu et m'en occuper jusqu'à votre retour, reprit ma mère.

- Je m'installe au Mur Sina. J'ai trouvé un travail mieux qu'ici.

- Voulez-vous que je garde Livai ? Il sera heureux. Je m'en occuperai comme si c'était mon fils. Vous n'aurez rien à me donner, je paie tout. Vêtements, nourriture...

- Il vient avec moi.

- Pourquoi le prendre avec vous ?

- J'ai fait une promesse à sa mère.

- MENTEUR !

Livai ouvrit la porte d'un coup, et se plaça devant son oncle.

- Tu t'en fichais d'elle ! Cria mon ami.

- Et puis quoi encore ?

- Alors pourquoi tu n'as jamais pris de ses nouvelles ?! Hurla Livai.

- J'étais occupé !

- Et quand tu as vu sa dépouille ? Tu n'as rien dit ! Tu m'as laissé avec elle !! Pour survivre, je t'ai suivi, mais je me rends compte que c'était à moitié une erreur !

- A moitié ?

- Si j'étais resté avec maman, je n'aurais jamais rencontré Eren !

- On s'en va.

Il prit Livai par le bras.

- Au revoir, madame. Merci pour le rafraîchissement.

- Attends ! Rends-moi Livai !

Il m'envoya un coup de pied dans le ventre. Je m'effondrai, mais je n'étais pas K.O. Ma mère se précipita vers moi.

- LIVAI ! JE TE RETROUVERAI ! Hurlai-je.

- EREN ! Aide-moi !! Je t'aime...

Je le regardai.

Ce n'était pas de l'amitié.

Mais de l'amour.

Des larmes perlaient sur mes joues.

- Moi aussi... Livai... lançai-je avant de m'évanouir, à bout de forces.

- EREN !

C'était les derniers mots que j'entendis de lui.

Quand je me réveillai, j'étais dans mon lit, allongé.

Je me levai, allai à la fenêtre et lançai :

- Livai, je jure de te retrouver, où que tu sois... je te le jure sur ma vie !!

Et même si ça doit prendre 10 ans, je ferai tout pour t'avoir avec moi.