Sophie était maigre. Squelettique, les yeux vide d'espoir... Le crâne chauve,vêtue de vieux vêtements crades. Elle était seule. Sa mère était morte, son père aussi. Gazés comme de vulgaires insectes. Cela faisait déjà un mois qu'elle était ici. un mois qu'elle vivait dans l'horreur du camps où régnait une odeur qu'elle ne pourrait jamais oublier. Celle de la chair humaine en train de brûler.
De plus, elle avait un emploi des plus déplaisants. Mais bon au moins elle était vivante. Elle devait rafistoler des vieux uniformes de combattants allemands mort à la guerre. Ils étaient infesté de poux de crasse.Elle eu une pensée noire. Au moins ses bourreaux souffraient aussi.
Chaque jour était pour elle un nouveau défit. De la peur. Très tôt le matin,c'était l'appel. Des heures et des heures debout, quelque soit le temps. Ce n'était pas tellement différent de ce qu'elle faisait déjà au camps de Drancy mise à part que l'appel était beaucoup plus long vu que l'effectif des personnes enfermées à Auschwitz été beaucoup plus élevé. Et pendant cet appel, certaines personnes étaient sélectionnées et on ne les revoyait jamais. Après ce long moment, ils devaient aller travailler. Les SS passaient beaucoup surveiller et si quelqu'un avait le malheur de faire la moindre faute, il servait d'exemple et était exécuté. Il y avait beaucoup de morts. Mais pas seulement ceux tués par les SS. Devant les baraquements, il y avait des piles de cadavres rongés par les rats les plus énormes que la jeune fille n'avait jamais vu. L'odeur était insupportable. Au début, elle était horrifiée par la vue de temps de morts. Mais au fil des semaines, comme pour les autres, elle passait à coté sans y faire attention, les yeux dans le vide, comme si elle passait à coté de simples lampadaires. Elle s'était endurcis. Peut être s'était-elle refermée sur elle même. Ou pire, on lui avait enlevé son humanité en la réduisant au simple statut de simple esclave. Une pauvre chienne comme elle entendait souvent de la bouche des doyennes. Bien qu'elle ne parlait pas le polonais, certaines femmes qui étaient bilingue lui avait traduit et elle savait reconnaître plusieurs mots. Elle connaissait par contre déjà l'allemand vu qu'elle l'avait étudié.
Les insultes fusaient de tous les cotés, des coups de fouet et des hurlements les accompagnaient. Chaque journée était plus dur que celle de la veille, chaque journée, ils perdaient un peu plus de leur humanité.Sophie travaillée comme quotidiennement et les SS comme à leur habitude patrouillaient derrière les ouvriers. Une femme eu le malheur de s'endormir deux minutes sur sa machine à coudre. Cela suffit pour que les SS l'empoignent violemment. La pauvre femme, à moitié réveillée ne comprenait même pas ce qu'il se passait et n'eu jamais le temps de comprendre car une balle venait de se loger dans sa tête et fit gicler une quantité énorme de sang la faisant tomber dans un sommeil éternel. D'une certaine façon, beaucoup de personnes l'enviait... La vie était tellement insupportable ici. Enfin, était-ce une vie ? Non. C'était bien l'enfer, ils étaient déjà comme mort. Mais ils souffraient. Cette pauvre femme la, venait sans soute de sortir de l'enfer pour un monde meilleur.
Les SS partirent en laissant le corps baignant dans une flaque de sang pourpre et visqueux. Ils durent travailler le reste de la journée avec la présence du cadavre, ce qui rendait Sophie très mal à l'aise. La chaleur de la journée avait fait ressortir les odeurs de la chair en putréfaction, ce qui donnait des hauts de cœur à la jeune fille qui s'empressait de les ravaler de peur de finir comme la femme. Elle était jeune et avait toujours eu du caractère. Elle ne voulait pas mourir, elle gardait espoir pour une vie meilleure et pour que tout cet enfer s'arrête. Le soir, une fois rentrée au baraquement, Sophie reçut une faible portion de pain rassis. Il y a encore quelques temps, elle aurait jeter le bout de pain loin, rien que de le toucher l'aurait dégoûtée. Elle aurait criée ''c'est hideux ! C'est infesté de vermine''. Aujourd'hui,elle dévorait le bout de pain à pleines dents comme un a animal qui n'aurait pas manger depuis des semaine durant un hiver rude. Elle ne savait même plus quel goût le bon pain chaud et croustillant pouvait avoir. Elle n'avait plus que le goût de l'humidité et de la moisissure...Pourtant, chaque jour avant son enlèvement, elle prenait au petit déjeuné du pain chaud avec de la confiture,mangeait de bons sandwichs avec ses meilleurs amis... Elle ne savait même plus si c'était elle, la belle jeune fille qui riait, qui courrait vers la grande cabane en bois avec ses amis, qui avait de belles formes, de beaux cheveux brillants, de beaux yeux étincelant de joie... Oui ça avait été elle mais elle ne l'était plus. Elle avait changé, ce n'était plus elle, mais l'ombre d'elle même. Les poux la rongeaient de partout. Beaucoup de femmes avaient attrapé le Typhus ou le Scorbut. Le Scorbut, une affreuse maladie qui fait tomber les dents une a une. Sophie avait découvert cette maladie avec horreur. Chaque matin en se réveillant, elle vérifiait que toutes ses dents soient bien en place et espérait que ses cheveux repoussent. Mais rien. Son crane restait lisse.
Le jour suivant, il y eu encore des exécutions... Encore des cadavres. Des cadavres étaient même entassés devant les baraquements, tellement il y en avait. Généralement ceux là n'était pas brûlé. Ils restaient ici à pourrir jusqu'à ce que la chair laisse apparaître doucement les os. Les rats rongeait les restes. Une odeur abominable emplissait les baraquements, ce qui rendait la vie encore plus insupportable. Sophie se surpris elle même à ne pas ressentir de tristesse en passant à coté de la colline en putréfaction chaque matin. Son humanité était en train de lui échapper. On la lui prenait, on lui faisait voir et vivre des choses qui n'avaient pour but que de la détruire. La détruire, la rendre à l'état d'animal en détresse avant de, en quelques sorte la délivrer.
Ce matin là,les doyennes comme à leur habitude les tirèrent des bas-flanc à l'aide de grand cris et de coups de fouet qui claquaient dans tous les sens. On les fit courir avec de lourds sabots en bois qui partaient tout le temps des pieds. Ils devaient aller comme ceci jusqu'à la place de rassemblement sous une pluie glacée et pénétrante. On leur fit ensuite porter de lourdes bûches de bois et faire des aller retour en courant. C'était horrible. Il fallait en même temps faire attention à ne pas perdre les sabots, ne pas se tordre la cheville avec sous peine de se prendre d'énormes coups de fouet et faire attention à ce que les bûche ne glissent et ne tombent pas par terre. Elles étaient en plus tellement encombrantes ! La pauvre jeune fille qui jadis se plaignait de son sac de cours... Encombrant disait elle ? A côté des bûches, portait son sac était de la rigolade. Elle regretta cette époque ou elle devait seulement porter ce fameux sac.
Après des heures a faire des aller retours, on les fit se rassembler sur la place d'appel. Sophie se demandait à quoi rimait tout cela. Pourquoi leur faire porter des bûches jusqu'à épuisement ? Elle eu très vite la réponse. Les doyennes se mirent à sortir des femmes et des hommes des rangs pour les rassembler. Il y avait des personnes extrêmement maigre, des personnes très faibles par rapport aux autres... Ceux qui avaient flanché un bon nombre de fois pendant le calvaire des bûches. A chaque fois qu'une doyenne passait devant la jeune fille, son cœur s'emballait, la panique la submergeait. Mais extérieurement, on ne voyait qu'une statue, le regard figé et vide de toute émotion. Une enveloppe sans âme... Elle avait changé.Beaucoup trop changé. Elle ne pleurait plus ou tout du moins elle ne le montrait pas. Elle ,e parlait presque plus, elle était presque inactif, non plus guidé par cette volonté flamboyante en elle mais par l'instinct de survie.
Les personnes sélectionnées furent emmenées vers l'énorme bâtiment surplombé de l'énorme cheminée d'où sortait cette épaisse fumée grise et cette odeur si inquiétante, à l'aide de gracieux coups de fouet. Sophie ne savait pas exactement ce qui allait leur arriver là-bas,mais elle savait qu'ils n'allaient jamais en revenir. Pour eux c'était la fin. C'était la porte de sortie vers la paix. Leurs souffrances allaient cesser, ils allaient enfin trouver le repos après avoir autant souffert.
Les parents de Sophie aussi avaient fini dans ce bâtiment sinistre pour ne jamais en revenir. Ils lui manquaient énormément. Elle voulait les retrouver mais dans le train qui la conduisait elle et ses parents a Auschwitz, ils lui avait fait faire une promesse. ''Quoi qu'il nous arrive, quoi qu'il se passe, promet nous que si nous ne survivons pas et que toi tu survis, promet nous que tu feras tout pour vivre et aller vers la lumière d'un monde meilleur''. Elle avait promis. Ces paroles raisonnaient chaque jours dans la tête de la jeune fille et quand elle avait envie de tout abandonner, de mourir, lui faisait reprendre raison. C'était la phrase de la survie, celle de la résistance.
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Une Amitié Bouversée
Historical FictionPendant la seconde guerre mondiale, la France n'est pas épargnée par l'occupation Nazi. Jean, Marie, Anne et Sophie doivent apprendre à vivre sous le régime de Vichy et l'ennemi. Mais cela deviendra plus difficile encore quand Marie et Sophie, tout...