Chapitre 7

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Cela faisait déjà une journée que Marie était dans le train. L'air était extrêmement lourd. Ils étaient entassés les uns sur les autres. Le wagon était rempli d'urine et d'excréments, rendant l'odeur totalement insupportable. L'odeur de transpiration venait également s'y mêler. Marie avait très mal aux jambes. Ils ne pouvaient pas s'asseoir et ils essayaient de ne pas tomber les uns sur les autres à la moindre secousse. La jeune fille somnolait debout, sursautant à la moindre petite chose. Il faisait maintenant entièrement nuit. On ne voyait strictement rien dans le wagon. Personne ne parlait.C'était le silence complet. Pesant... Marie finit par s'endormir debout, elle n'en pouvait plus. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, l'aube pointait seulement. Elle était par terre entre les jambes des autres personnes, allongé dans les excréments. Le train commençait à ralentir. Le train attaqua la jeune fille de plein fouet. Sa respiration s'accéléra à vu d'œil. Elle ne pouvait rien voir à travers les planches de bois composant la structure du wagon. Seulement quelques rayons de lumières parvenaient à passer au travers. Percevant son agitation, plusieurs personnes l'aidèrent à se lever temps bien que mal. Marie les remercia et tenta encore une fois d'apercevoir l'extérieur. Elle remarqua que l'air était légèrement plus frais que d'habitude et vu la durée du trajet elle en déduit qu'il ne se trouvaient très probablement loin de la France. Ils étaient dans un autre pays. Mais lequel ? Aucune idée. Le train s'arrêta enfin totalement. Ils furent déchargés très violemment par des doyennes très féroces. Ils se retrouvèrent sur un très grand quai. Marie se retourna et étudia les lieux. Ils étaient rentré dans un autre camps beaucoup plus grand que le précèdent par une énorme porte surmontée d'une tour de briques rouges. La voie ferré se divisait en plusieurs voie pour rejoindre différents quais. Elle reconnu vite ce qui ressemblait à des baraquements. Ici, il y en avait un grand nombre, largement plus qu'a Beaulne la Rolande. Plus loin, un bâtiment gigantesque surplombait le camps, menaçant. Une grande cheminée crachait une épaisse fumée sans interruption. Une odeur peu commune régnait dans le camps. Une odeur qui la marquerait à vie. Elle ne savait pas pourquoi à ce moment même.

Les doyennes firent se regrouper les femmes entres elles, les enfants de moins de douze ans entre eux et également les hommes entres eux. Les SS qui étaient arrivés peu après les doyennes scrutaient les nouveaux arrivants avec une regard rempli de mépris et de haine. Les doyennes commencèrent à sortir certaines personnes des différents groupes.Les personnes âgées furent vite mise à l'écart ainsi que les jeunes enfants. Les personnes faibles et malades les rejoignirent également. On les fit partir en direction du bâtiment cracheur de fumée. Marie les regarda passer, ses yeux remplient de tristesse.Elle ne savait pas exactement ce qui allait leur arriver mais elle avait le sentiment qu'elle ne reverrai jamais ces personnes. Une fois le tris et le pointage terminé, les hommes et les femmes furent conduite violemment chacun de leur côté par des doyennes dans leurs baraquements. Marie découvrit avec horreur les piles de cadavres en décomposition qui s'entassaient à coté des baraquements. L'odeur de charogne était insoutenable. De gros rats,les plus gros que Marie ai vu de sa vie, allant du noir luisant jusqu'au gris et au marron grouillaient dans les cadavres, rongeant les os et la chair des dépouilles. Un bon nombre d'insectes énormes prenaient parti au festin. Il y avait un ombre incalculable de gros cafards noir et gras qui volaient un peu partout ainsi que des mouches. On pouvait même voir des asticots dans certaines plaies béantes des cadavres, sans doute dues aux rats. Le spectacle était horrible. Marie n'arrivait plus à respirer, elle restait bloqué là,les yeux horrifiés. Mais une doyenne la poussa brusquement dans le baraquement. Elle fut soulager de ne plus voir cette scène d'horreur. Elle étudia vite les lieux. Comme à Beaulne la Rolande,il y avait des bas-flanc superposés sur deux étages. Dedans, il y avait des paillasses en paille. La paille était moisie et rempli de vermine. Il y avait aussi des petites fenêtre devant certains bas-flanc au rez de chaussée. Certaines étaient cassée et laissaient rentrer l'air froid de l'extérieur. Comme il faisait encore doux, ce n'était pas un problème. Mais l'hiver ? Ils allaient geler. Les doyennes désignèrent des bas-flanc pour chaque personne. Ils n'avaient pas le droit de choisir. Par chance, Marie se retrouva à un bas-flanc en hauteur. Les rats ne pourraient pas venir l'embêter c'était déjà un bon point. Les femmes eurent ensuite le droit à une très faible portion de pain rassis. Mais elles commençaient à avoir l'habitude. Elles eurent aussi de l'eau croupie.

Une Amitié BouverséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant