Chapitre 2

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Je la regarde s'éloigner un peu dubitative .Ok... ça lui passera avant que ça me reprenne , comme disait ma grand-mère ! Je m'apprête à quitter l'université sans me presser. Je veux profiter un peu du soleil avant la tombée de la nuit. Avec un peu de chance. Je vais commencer à repérer un peu les rues et les quartiers. En flânant , je repense à l'attitude curieuse de Mira. J'ai bien vu à quel point elle a mal réagi à l'évocation du nom des Jung. Est-ce que je m'imagine des choses ? C'est peut-être moi qui vois des signes partout...De toute façon , je serai bientôt fixée ! Je dois me présenter ce soir chez eux pour le job. Je suis impatiente de découvrir où vivent les Jung et quel personnes ils sont...

Le temps de repasser au motel et de commander un taxi , quand je débarque chez les Jung , le jour est tombé depuis longtemps. Je sors ma valise du coffre et je règle le taxi. Je le regarde s'éloigner un instant. Lorsque je passe les grilles de l'impressionnante propriété je demeure figée.Je m'attendais à tout sauf à ça ! Un imposant manoir se dresse devant moi . C'est beau mais , comment dire... Je préfère les nids plus chaleureux ! 

Le vent se lève brusquement , joue dans les feuilles des arbres et produit des sons vraiment peu rassurants. Le bruit de l'eau qui s'écoule de la fontaine ajoute une touche flippante à cette atmosphère oppressante. 

(OK ! je n'ai pas peur du tout !)

Je frissonne et jette un œil par-dessus mon épaule. Le parc est plongé dans l'obscurité. Je discerne à peine mes pieds. Je fouille dans mon sac à la recherche de mon portable. Je compose le numéro de mon contact chez les Jung. La tonalité persistante résonne à mon oreille. (Allez soyez sympa ! Répondez ! )

Je réessaie à plusieurs reprises. En vain . Quand je lève les yeux vers le ciel , j'aperçois de gros nuages noirs qui couvrent la lune. Au loin , un hurlement de loup me fait sursauter comme jamais! Ça ne peut pas être un loup. Il n'y a pas de loup dans cette région ! Si...?

Je raccroche et me laisse guider par les lumières qui éclairent les fenêtres. Si ça continue , je vais vraiment me faire des films ! Le lieu se prête facilement à ce genre de délires. J'agrippe la rampe du superbe escalier en pierre qui mène à la double porte d'entrée. En gravissant les marches , je ressens l'étrange impression d'être épiée. 

(C'est ridicule...)

Il n'y a personne. Je promène à nouveau un regard circulaire autour de moi pour m'en assurer. Rien à signaler... Une fois en haut , j'étouffe cette angoisse qui m'étreint le cœur. Un crissement.Mon souffle s'accélère.Je fais volte-face.

(Est-ce que quelqu'un me suit ? )

Mais je ne vois personne. Juste les ténèbres et moi... Je gagne la porte et m'apprête à frapper , mais un nouveau frisson me parcourt. J'hésite . En plus , il n'y a aucune sonnette pour se faire annoncer , seulement une espèce d'anneau dans une bouche de gargouille.

(On dirait que les propriétaires affectionnent le folklore un peu glauque. Hé ho ! On est en 2017 les amis ! Plus au moyen-âge !)

A ce stade , je suis plus que fébrile . Un curieux pressentiment s'empare de moi et je me demande si je ne ferais pas mieux de rebrousser chemin . J'inspire une grande goulée d'air. J'enroule mes doigts autour du grand anneau froid et je frappe trois coups. Le bruit semble se répandre comme un écho a l'intérieur des murs. Après plusieurs longues minutes à poireauter comme une idiote , je m'apprête à toquer une seconde fois.

Pas besoin... La porte s'ouvre en me faisant sursauter et je me retrouve soudain prisonnière d'un regard noir magnétique. Je ne le connais pas. Je ne l'ai jamais vu. Mais il y a quelque chose de fascinant...(Et d'intimidant!)

L'aura de ce mec est  vraiment mystérieuse. Un brin oppressante , même. Il ne prononce pas un mot et reste là , à me fixer avec un air d'ennui profond. Il attend peut-être que je prononce , ou un truc dans le genre... ( Bonjour l'accueil !)

Je racle ma gorge. Je suis subitement anxieuse et j'ai les main moites. En plus , je n'ai pas l'habitude de côtoyer d'aussi beaux garçons... Son air insupportable n'enlève absolument rien à son charme et son corps semble sculpté dans de l'acier trempé. Tout , chez lui , respire le danger.


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