-On est arrivé.
La voix de Jérémy résonne dans le voiture pour la première fois depuis cinq minutes. Nous arrivons dans une rue où se dressent de sdizaines de pavillons de chaque côté de la route. Tout est vert : les pelouses sont tondues à la perfection et aucune feuille ne dépasse des buissons des rosiers. C'est une très belle résidence, à peu près similaire à celle dans laquelle je vis, à vrai dire.
Jérémy se gare devant une maison pleine de charme qui appartient, je le devine, à son ami. A peine le moteur coupé, il sort de la voiture, et claque la portière derrière-lui. Je reste un instant hébétée par son changement de comportement depuis le début du trajet. Tout se passait bien et puis, j'ai eu le malheur de poser une question. LA question qu'il ne fallait pas, visiblement.
Je sors à mon tour de la voiture et contourne le véhicule pour le rejoindre. Il ne m'adresse pas un regard et il avance jusqu'à la porte d'entrée. Je le suis rapidement, sans poser de questions. Je sais que ça n'arrangerait rien si j'ouvrais ma bouche, bien au contraire. Les larges épaules de Jérémy se déplacent rapidement et c'est vrai qu'en regardant bien, on peut facilement voir que la droite est plus affaissée que l'autre. Je me demande comment il s'est fait ça, puisque d'après ce qu'il m'a dit, le foot n'était qu'une excuse inventée pour ses parents.
Nous arrivons finalement au niveau de la porte d'entrée de la jolie maison. Jérémy arrête de marcher, et je fais instinctivement de même, me plaçant à côté de lui. Le brun redresse doucement la tête vers moi, liant son regard toujours aussi austère au mien.
-Tu es prête ? Demande-t-il soudainement.
-J'imagine que oui, répondis-je. De toute manière, je crois qu'il est trop tard pour faire marche arrière.
-On dirait bien, oui.
J'essaye de déceler ne serait-ce qu'une pointe d'humour sur son visage, en vain. On dirait qu'il s'est complètement fermé, qu'un mur de pierres s'est érigé autour de lui ne laissant rien paraître. Rien à part cet air froid, sévère et détaché.
Notre échange visuel est finalement rompu lorsque Jérémy reporte son attention sur la porte, avant d'y abattre trois grands coups. Quelques secondes plus tard, quelqu'un vient déjà nous ouvrir. Je déglutis en découvrant le garçon qui se tient sur le seuil de la porte. Seigneur. Il est du genre très intimidant. Ses cheveux bruns clairs sont placés de façon anarchique sur sa tête mais étonnamment, ça lui va bien. Ses grands yeux en amande sont d'un marron qui aurait le pouvoir d'intimer n'importe qui au silence. Sans compter que le type fait au moins une tête de plus que moi. De quoi rester paralysé.
-Salut, Noah.
-Salut, Jérémy, sourit le gars.
Le regard froid et – selon moi – ultra déstabilisant de ce dernier se pose sur moi. Ses fines lèvres s'étirent en un petit rictus.
-Tu nous as apporté de la compagnie, à ce que je vois. Comment tu t'appelles, ma Jolie ?
Cet après-midi, quand Jérémy décrivait ses amis en tant que mateur et que dragueur, je pensais qu'il exagérait. Mais il faut croire que non. Le dit Noah n'a eu besoin que d'une phrase pour trouver le moyen de me faire un compliment. Si on peut appeler ce genre d'appellaation « compliment ».
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Ne T'attache Pas
General Fiction" -Oh ! Mais qu'est-ce qu'il se passe bordel ! De quoi parlaient-ils, putain ? Je cris. Il ne répond pas et se contente de me fixer en reprenant sa respiration. Il contracte fermement sa mâchoire de temps à autre comme pour extérioriser sa rage. -Jé...