Cela fait une dizaine de minutes que ce Perrier a quitté mon bureau, et je me demande encore qu'elle gourde je suis pour avoir oublié ce fichu document! Je me suis débrouillé tant bien que mal à lui illustrer mes idées pour la promotion de leurs produits cosmétiques aux États-Unis. Mais sans support vous imaginez que ce ne fut pas chose facile, surtout pour la réputation de la grande entreprise de publicité pour laquelle je travaille, je n'ose imaginer dans quel état ce mettra John s'il apprend cette faute assez grave.
Ceci dit, "Mr Perrier " me donne une "seconde chance" de le convaincre (comme s'il était celui qui tenait les ficelles...), et pour cela, il m'accorde un rendez-vous dans moins de deux semaines avec leur représentant juridique, parce que lui-même me semble tellement occupé ( notez l'ironie ici), de ce fait je dois être plus que convaincante, et j'y compte bien!Le reste de la journée ce passe avec une lenteur, mais abusée quoi, heureusement que ma très chère Awa m'a fait passer le temps avec son appel interminable pour me raconter sa soirée avec le "merveilleux " Edwards, a son récit on ressent les étoiles dans ses yeux, mais la connaissant on se demande pour combien de temps elles y seront...
Il est 17h50 quand je quitte nos locaux pour me rendre chez moi. Épuisé n'est pas le mot! Si ce n'était pas grâce à ce boulot que je gagnais de quoi mon louer cet appart' charmant dans l'Upper West Side, et m'offrir tout ces petites folies, je pense que j'aurais démissionné depuis bien longtemps...
À peine rentré à la maison, je ne perds pas de temps, je retire mes escarpins, les range, et inflige le même sort à mes vêtements, et me vêts simplement d'un kaba* qui m'a été offert par ma tante paternelle ,vivant au Gabon. Il est sans encombre, fluide et léger, tout ce dont j'ai besoin. Je mets mon répondeur en marche, et en même temps je me dirige vers ma cuisine américaine, histoire de voir ce que je peux bien manger.
-"Bonjour kat, j'aimerais que tu me rappelle quand tu recevras mon message, j'ai pas voulu te déranger en appelant au boulot, donc fais-le le plus rapidement possible. Bisous " résonne la voix de ma mère à travers la pièce. Je me demande que sera le reproche du jour, pensai-je en roulant des yeux.
-"Coucou sœurette, j'espère que tu es max de ta forme dit-elle en retenant un rire. Si maman t'appelle et te fait un sermon, ne m'en veux pas s'il te plaît, je ne pensais pas que ce serait un mauvaise idée de lui montrer ces vidéos ajoute-t-elle avec appréhension. Bisous, je t'aime!
Mon dieu! Quels vidéos à bien pu montrer cette gamine à ma mère ? Ma petite sœur Marion, du haut de ses 20 ans est assez spécial comme fille, elle est super énergétique, et agis le plus souvent sans vraiment réfléchir, ce qui a le don de me mettre parfois dans des sacrés situations, elle vit en France avec mes parents, elle aurait aimé continuer ses études ici aux États-unis comme moi, mais ma mère a trop peur de voir sa fille "s'égarer " comme moi je le suis. Et la je me demande qu'est-ce qu'elle a encore pu faire cette chipie!Après réflexion faite, je mise sur la simplicité et l'efficacité, je me suis fait des spaghettis carbonara. Ayant fini la cuisson, je prends mon plat et vais m'installer sur mon canapé blanc, que je recouvre d'un plaide au préalable, pour ne rien salir, et lance un appel video à ma mère.
-"Bonsoir maman" dis-je d'un ton jovial, dans le but de l'attendrir au premier abord.
-"Bonsoir kat, comment vas-tu ?
-"Très bien et toi?" Répondus-je
-"Ça peut aller... qu'est-ce qui t'arrive ?" Lança-t-elle passer par milles chemins. Souhaitez moi bonne chance!
-"Comment ça ? Je comprends pas ou tu veux en venir rétorquais-je en feintant l'innocence Si c'est à cause du fait que je t'appelle moins, je suis désolé, mais comprend moi-
-"Là n'est pas le sujet m'interrompit-elle brusquement. Je parle du fait que tu postes des choses sur les réseaux sociaux, où l'on te voit au bord de la vulgarité et de la débauche, mais enfin! Tu n'es plus une gamine kate, tu as 27ans, en prends-tu seulement compte? Toute ta vie tu ne vas pas être autant insouciante bon sang! Il est temps pour toi de construire une famille, te stabiliser-
-"STOP!!! la coupais-je à mon tour en criant , Je t'interdis de me parler de famille! Il n'en faut pas nécessairement pour être heureuse, et tu connais bien ma position sur le fait d'avoir un enfant et tout le blabla qui va avec" dis-je énervé et prête à envoyer valser mon plat.
-"Mais mon coeur, tu ne vas pas penser ainsi toute ta vie, il est tant que tu prennes de nouvelles et bonnes résolutions pour ta vie-
-"Je vais devoir te laisser" lui balançais-je sans prêter attention à ce qu'elle me disait.
Avant de fermer mon ordi, j'ai pu entendre son "je t'aime" plein de tristesse et de déception. C'est pas que je n'aime pas ma mère, au contraire ça me fait mal de la voir dans un état pareil, mais j'en ai marre qu'on me dise ce qu'il faut faire, comment je dois mener ma vie, car au final c'est cela qui me détruit plus qu'autres choses...N'ayant plus la tête à rien, je me levais telle une somnambule sans rien emporter avec moi, et me dirigeais vers mon lit, où je me recoquillais fébrilement sur moi, en essayant d'éloigner les monstres du passé...
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*Kaba: robe ample africaine, faite en pagne
Voilà pour ce deuxième chapitre, je sais qu'il n'y a encore rien de palpitant, mais ça arrivera.
D'ici là bisous bisous😘😘
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D'une nuit, à une vie...
General FictionUne femme pour qui la vie n'avait plus de secrets, et qui menait celle-ci comme bon lui semblait, au detriment de ce que pouvais bien penser ses proches, se voit confronté à une realité crus et sans appel!