J-52

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Il me semblait pourtant que mon cœur fermait automatiquement ses frontières face à l'amour, mais j'avais du me tromper...

La journée de la veille c'était déroulée comme je l'attendais, ennuyeuse, déprimante, mais si il y a bien quelque chose auquel je ne m'attendais pas, c'était lui. Son sourire m'était resté en tête toute la journée, et encore plus le soir, lorsque le ciel c'était assombrit pour laisser les étoiles envahir la nuit. Mes yeux reflétaient la lumière des astres, tout aussi ronds que moi, mais tellement loin. Ils s'étaient ensuite clos, afin de laisser l'obscurité prendre part dans ma vie, car la lumière ne dure jamais très longtemps. 

Deuxième jour au lycée. J'espèrais encore que celui-ci serait meilleur. J'avais attaché mes boucles brunes épaisses en une sorte de chignon, en laissant simplement quelques petites mèches s'échapper. Un vent léger dégageait le soleil naissant des quelques nuages présents. La traversée de l'allée fut un peu moins périlleuse que la veille, si bien que la "pause toilette" ne fut pas obligatoire. Je m'était installée dans ma salle de cours de la matinée, près de la fenêtre. Elle était mon seul échappatoire, et, a mon humble avis, ma seule amie. Les rire n'avaient pas cessés, au contraire. Les mur vibraient des moqueries de mes camarades. Je regardais les branches des arbres s'agiter. Ils étaient si gracieux, tellement libres. J'était perdue dans les méandres de mes pensées, si bien que je n'ai pas vu mon voisin arriver. 

Lui.

Il avait ouvert la bouche, pour me parler, mais moi aussi il me semble, car je manquais d'air. Il avais commencé par se décrire. Il s'appelait Chad. Quatre lettres qui se répétaient en boucle dans ma tête. Il était tellement gentil. J'oubliais les autres, jusqu'à ce qu'un rire résonne dans mes oreilles. Je tournais la tête, afin d'observer la masse d'esprits similaires qui m'entouraient. Ils me regardaient, ils nous regardaient, en souriant méchamment. La honte s'était emparée de moi si précipitamment, je ne ressentait plus aucune joie. Je ne répondait plus à Chad. Ça y est, la lumière avait cédée sa place à l'ombre. Mais il ne semblais pas s'en rendre compte. Il devait être le genre de personne que tout le monde aime, respecté et admiré. Est-ce qu'il les entendait, les rires, les moqueries, mes pleurs?

La matinée n'était pas vraiment rose, et à la pause, les larmes avaient déjà commencées a brouiller ma vue. Je les essuyaient du dos de la main, mais mes yeux bleus étaient déjà légèrement teintés de rouge. 

A chaque regard dédaigneux qui m'était adressé dans les couloirs, la membrane de mon cœur rétrécissait, alors que lui battait toujours plus fort, et, dans ces moments là, j'aurais bien aimé qu'il explose. 



Les courbes de mon coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant