Les courbes de mon coeur

Tristesse

Comment savoir quoi dire, alors que chaque petit mot exprimé de travers peut changer une vie...

La semaine traînait, comme si l'attirance qu'elle portait au weekend n'était pas suffisante. Le premier jour, le jeudi, j'avais espéré que quelqu'un me parle, sincèrement et amicalement, mais ce n'étais pas arrivé. Je ressassait sans cesse les rires, si aigus que mes oreilles saignaient, ou si graves qu'ils arrêtaient mon cœur. Je laissait ma tristesse s'échapper de mon corps, par mes larmes.

Et puis il y a lui, qui à enchanté mon cœur, le temps d'une nuit seulement. J'avais rêvé comme Eluard. J'avais rêvé de la courbe de ses yeux, mais celles de mon corps m'avaient vite ramenées à la réalité. Pourquoi les gens rejettent-ils systématiquement la différence?

Mes parents n'ont pas posés de questions, de toute façon, ils n'auraient rien pu faire. Je n'était pas vraiment proche d'eux. J'était même surprise qu'ils connaissent encore mon nom.

Le seul endroit ou je me sentais libre, c'était le club d'écriture. J'était moi, et aucune des deux autres personnes ne m'avait jugées. J'y avais été le vendredi, car la nuit qui gagnait mon cœur avait besoin de sortir, de crier sur le papier. Il déversait à l'encre noire des flots de mots, d'émotion, il appelait à l'aide. Mais comme ma voix ne lisait pas mes lignes, j'était la seule à voir mes souffrances.

Je m'étais allongée sur mon lit le soir même, pitoyable. Le petit amas de fibre que constituait ma peluche m'avait été d'un grand réconfort. C'était la seule personne à qui je pouvait confier ma peine.

Ce soir là, j'était sortie dans la nuit. L'obscurité ne me laissait apparaître les vagues contours des bâtiments. J'était seule, je me faufilais dans les rues pentues et étroites. Les lumière artificielle de la ville n'éclairaient plus. J'était arrivée devant le fleuve, la lune reflétaient son âme dans les détritus des homme. Et je m'était dit, qu'un jour, j'en ferai partie.