Point de vue de Princesse :
Récit du Jour-J
Il faut que je lui dise. Il faut que...
Putain, ma Panda je t'aime. Les mots se font rares et je suis nerveuse. Cette après-midi n'en finit pas. Je veux prendre ta main et te dire « tout va bien ».
La pluie au dehors me sourie et m'accueille, mais je ne connais que le contact dur et froid de la fenêtre. Celui de la triste réalité, ta main n'est pas là, et ne reviendra peut-être pas quand j'en viendrais aux aveux.
Panda, mais qu'ais-je fais ? Un si simple geste que de s'enfiler des verres, et une telle conséquence. Perdre le soutien osseux de panda, le rappel de mes mains sur ses hanches, ma tête qui s'abrite au creux de sa clavicule. Perdre. C'est un verbe auquel on s'habitue, un verbe qu'on accepte, en ayant la défaite logée dans notre gorge et notre ventre. Mais perdre panda, c'est une douleur infâme, qui n'a pas d'abris, elle se loge partout. Elle mord à sang et tranche nos membres, tire nos cheveux et frappe la mâchoire. Cette douleur là, personne n'en sait les conséquences. C'est une douleur obscure, que de perdre Panda. Et cette douleur, me tailladait doucement le corps comme une forte prévention.
Toi : Un soucis, princesse ?
Moi : Aucun. ( Je t'aime. )
Toi : Tu ne me parles pas depuis ce matin.
Moi : Si je n'ai pas envie de parler. (Je ne veux pas lui faire du mal, qu'est ce qu'il me prend ? J'ai peur. Je tremble. J'ai. Peur.)
Toi : ...
( Ah. Tu me prends la main. Je ferme les yeux. Ta main, elle est là, chaude et douce. )
Toi : Princesse, ça ne te ressemble pas. Parles-moi.
( Je laisse quelques larmes couler, je laisse sa main, et je lui dis. )
Moi : Je t'ai trompé Panda. Je ne le voulais pas. Je t'assure, je...
Mais Panda. Tu t'es énervée. Mais Panda, tu aurais dû tourner la tête. Tu l'aurais vu. Tu aurais pris le volant du bout des doigts, agilement, puis avec frayeur, viré à droite.
Cette soirée là, j'étais clairement bourrée. Et le soucis, c'est que ce conducteur, l'était aussi le jour-j. Je t'aime. Je t'assure.
J'aurai passé des journées loin de toi si tu le voulais, me serais mise tous les jours à tes pieds si tu le préférais, aurais essuyé tes larmes et embrassé tes sourires.
Mais je veux remuer les conducteurs bourrés et les infidèles crevés jusqu'à ce que chaque fourmillement du sang dans leur veines leur aurait semblé insupportables. Je veux que tous sourires paraissent suspects ; Tout amour surfait ; Toute haine, habituelle et toute douleur, surveillant leur cœur comme des sentinelles.
Mais Panda. Le choc a brisé et déplacé les os. Le sang a voltigé et dansé dans un dernier espoir, une clôture macabre du spectacle.
Tu es morte ce jour là.
Tu m'as laissé.
Je suis morte ce jour là, avec toi.
Je t'ai laissé.
Mais, une de nous a le cœur qui, jour et nuit, bat, pour l'autre. Une de nous deux, pour les autres, est en vie. Mon âme rejoint la tienne. Mon âme aime la tienne, et depuis le départ, nos destins se sont embrassés. Laquelle des deux vit ? Laquelle des deux meurt ? Une question trop simple pour notre amour qui voit au-delà et jamais ne se meurt.
Tout a une fin.
Sauf nous.
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Panda
Short StoryRécit et poésie, l'histoire d'elle et l'histoire d'elle. Nos deux Elles, qui ont tenté d'être Une. L'alien.