L'ange noir Damon (Spin-Off de Black Angels tomes 1 et 2)

Chapitre 39

Qui n'a pas connu l'absence ne sait rien de l'amour

Les quatre mois suivant mon départ

La vie continue. Toujours sans elle à mes côtés. Je continue mes missions au gré des endroits où elles me mènent. Je passe d'Etat en Etat sans vraiment prendre le temps de visiter, sans vraiment prendre le temps de profiter de l'endroit où je me trouve. J'arrive à avoir des nouvelles régulièrement de la part de son père. Elle semble s'être adaptée à sa nouvelle vie d'étudiante. Elle suit ses cours avec Storm, qui a pris la même filière qu'elle. Cela lui permet de mieux garder un œil sur elle. Elle paraît heureuse. Enfin je l'espère. Parce que moi, ce n'est toujours pas le cas. Son absence me pèse de plus en plus.

Ma nouvelle mission a lieu à Indianapolis dans l'Indiana. Surveillance d'une compétition d'Indy Car sur l'un des plus célèbres circuits automobile des Etats Unis. Le bruit est tellement intense qu'on nous distribue des bouchons d'oreille dès l'arrivée. Mes yeux sont partout, mon flair de détecteur à emmerdes est activé.

Sauf que ce soir là, je commets ma première erreur. Je fais ma première connerie. Pour les beaux yeux d'une gonzesse qui ressemble trait pour trait à ma beauté. Même teinte de cheveux, même couleur d'yeux, même silhouette. C'est elle sans être elle. Pourtant, malgré cette petite voix qui me supplie de ne pas succomber, je le fais. Je succombe pour seulement un moment avec cette fille. Je succombe parce que je suis faible d'être loin de ma beauté. Je succombe parce que je suis un connard invétéré.

L'affaire est réglée rapidement. Je l'emmène derrière les camions de transport des voitures de courses, dans un endroit un peu reculé et à l'abri des regards. Je m'adosse contre une remorque, enfile une capote et elle s'agenouille, face à moi. Dès l'instant où elle commence, je sais que je fais une connerie. Parce que ce n'est pas elle. Putain qu'est ce que je fous?! Qu'est ce qu'il me prend? Pris d'un soudaine lucidité, je termine mon affaire vite fait, me retire, enlève la capote que je balance dans une poubelle puis referme mon jean.

Au moment où j'allais me barrer sans me retourner, elle me sort son petit numéro de charme qui malheureusement n'a aucun effet sur moi. Je lui fais comprendre gentiment que je ne fais pas dans les relations suivies, qu'elle et moi c'était juste le coup d'un soir et me casse. Je retourne près des tribunes et reprend ma place. Non sans ressentir une putain de culpabilité.

Je me couche ce soir là avec un profond désarroi. Comment j'ai pu faire ça? Comment j'ai pu en arriver là? J'ai l'impression de revenir à l'époque où je me comportais comme un connard, bien avant de la connaître. Quand je me tapais des filles dont je ne me rappelais jamais le prénom. Quand je leur demandais de dégager de ma chambre dès j'en avais fini parce que je ne voulais dormir avec aucune d'elle.

Elle me manque. Tellement que j'étreins l'oreiller comme si je la serrais elle dans mes bras. Son parfum me manque. Son foulard! Je me lève, cherche dans mon sac et le trouve. Il porte encore quelques effluves de son parfum mais l'odeur commence à s'évaporer. Il ne reste plus rien. J'avais un peu d'elle avec moi et là c'est comme si tout s'envolait. Cette fille ce soir déjà. Puis son odeur que je commence à ne plus sentir.

Je ne sais pas ce qu'il me prend, mais je recommence. Toujours le même scénario. Une fille qui me tourne autour, moi qui ne cherche pas plus loin. Juste une histoire de baise facile, une histoire de cul d'un soir. Sans attaches. Mais avec des putains de remords à chaque fois. Comme si je me punissais moi même. Comme si je faisais tout ça pour qu'elle me quitte. Parce que je ne la mérite pas. Je ne la mérite plus. J'aurai pas du faire ce que j'ai fait. J'aurai du être plus fort que ça et rester auprès d'elle. On serait sûrement heureux aujourd'hui. Et moi je ne serai pas en train de faire toutes ces putains de conneries pour me punir.