L'ange noir Damon (Spin-Off de Black Angels tomes 1 et 2)

Chapitre 59

Je ne suis pas prêt. Pas prêt à m'engager dans une relation. Pas prêt à me mettre avec une gonzesse dont je ne sais absolument rien. Mais elle. Putain, elle n'a pas l'air de vouloir le comprendre.

Pourtant, elle a réussi, encore une fois, à m'entraîner vers ce motel où elle a pris une chambre. De la baise, encore une fois. Elle sur moi. Moi sur elle. Du plaisir. Rien que du plaisir. Pas de sentiments. Rien. Ni de son côté. Ni du mien.

Oui elle est mignonne. Oui elle est bandante. Oui je prends mon pied avec elle, et visiblement elle aussi, mais ça s'arrête là. Il faut qu'elle le comprenne. Ce qui est loin d'être gagné.

Je ne peux pas la désigner comme mon plan cul. Elle n'est pas mon plan cul. Juste une gonzesse avec qui je passe du bon temps. Rien d'autre. Et ce n'est pas ma putain de gonzesse! On n'est pas en couple. Ni maintenant ni jamais.

Pourtant, alors qu'elle dort, j'hésite à me barrer. J'ai envie de le faire. Me tirer loin d'ici juste pour qu'elle comprenne qu'entre nous ce n'est qu'une histoire de cul. Et d'un autre côté, j'hésite. Car à chaque fois, c'est elle qui revient. C'est même limite flippant qu'elle arrive toujours à se trouver au même endroit que moi. Plus accro que ça, tu meurs.

Elle ne doit pas tomber amoureuse de moi. Jamais. Parce que moi je ne pourrais pas. Je ne pourrais jamais l'aimer comme Elle. Voilà que je commence à cogiter. Comme si je trompais ma beauté. Putain elle est toujours là, en moi. Gravée sur ma peau. Un tatouage que jamais je n'enlèverai. Pour la garder au plus près de mon cœur, même si elle s'en est éloignée depuis longtemps. Elle. Pas moi. Parce que pour moi, elle y est toujours et encore. Et c'est pas cette fille ou une autre qui réussiront à l'y déloger. Personne n'y arrivera.

Je ramasse rapidement mes fringues qui jonchent le sol et m'habille sans bruit. J'ai envie de me tirer loin de cette fille. D'aller boire une bière avec mes potes. Peut être même de baiser avec une nana à l'abri des regards. J'ai juste envie de m'éloigner d'elle parce qu'elle s'immisce dans ma vie sans que je ne m'en rende compte.

Bientôt, elle ne me lâchera plus. Ce qui est plus ou moins en train de se produire. Bientôt, elle voudra m'accompagner. Ce que je refuserai d'emblée. Bientôt. Non elle ne peut pas. Je ne veux pas. Putain je ne veux pas.

Je suis un mec libre. Je ne veux personne dans ma vie. Je ne veux avoir de compte à rendre à personne. Je tourne la poignée et ouvre la porte. Puis sans un regard derrière moi, la referme.

Je marche vers le centre ville et récupère ma moto qui était garée sur un parking. J'ai besoin de rouler. De me vider la tête. De ne plus penser à rien.

Je pousse la poignée de l'accélérateur à fond. Double. Roule au milieu des deux voies quand c'est possible. Besoin d'adrénaline. D'autres hurleraient à pleins poumons, moi c'est la vitesse qui me calme.

Elle a parlé de Shirley. Elle m'a posé la question en suivant les contours de mon tatouage avec son doigt. Elle n'avait pas le droit. Elle n'avait pas le droit d'y toucher, de le salir, de la salir. Comme si j'étais en train de la tromper. Comme si elle était encore dans ma vie et que l'autre s'y était introduite comme un venin. Elle ne devait pas.

Je n'ai pas répondu, me contentant de grogner et de durcir les traits de mon visage. Je ne veux pas lui parler d'elle. Ni de mon histoire. Je ne veux pas qu'elle sache que j'ai cette fille dans la peau jusqu'à la fin de mes jours. Que jamais je n'aimerai personne d'autre comme elle. Que jamais personne ne pourra la remplacer. Le repos post coïtal qui était sensé me détendre, me laisse un goût amer dans la bouche.

J'ai attendu qu'elle s'endorme puis je suis parti. Comme le connard que je suis. Encore et toujours.

En arrivant au chapitre, je salue les gars et monte prendre une douche et me changer. Je range les deux tee-shirts achetés dans mon sac puis redescend puis prendre connaissance des directives de ma mission.