PROLOGUE

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Cour du Roi-Soleil, Versailles, 1682.

« Le Roi ! » cria devant l'assemblée un valet richement vêtue.

Les nobles de la France s'inclinèrent devant un homme majestueusement habillée, d'or et de bleu. A sa droite se trouvait la Reine, une magnifique beauté froide, qui foudroyait du regard, je suppose, les maîtresses du roi Louis. Cela me rassurais un peu de savoir qu'il n'y a pas qu'en Transylvanie, que les mœurs des nobles étaient plus que douteuses. Un homme était en retrait, d'une beauté singulière dotée d'yeux bleus, qui pouvait aisément concurrencer les saphirs. Il croisa mon regard et le soutins avec dédain. Ah les français, toujours aussi fières et imbus d'eux mêmes. Même si, je l'avoue, cet homme pouvait être fière de lui, vu son allure et sa beauté. J'avais bien entendu étudié les Bourdons, cette famille régente qui procurait frayeur et admiration, et je savais très bien qui était cette personne qui avait su attirer mon regard, comme une abeille attirée par le miel. Le Prince Philippe D'Orléans, frère du Roi, et surement l'une des personnes les plus élégantes et gracieuses personnes de la cour du Roi. Et bien entendu, il était suivit par le Chevalier de Lorraine, son fidèle caniche, qui en cachette lui suçait son muscle royale. Je lui souris, espérant le voir réagir. Mais ce fut son chien qui lui tira la manche, pour le garder vers lui. Mais j'étais sur de moi, ce soir, j'allais passer une bonne soirée.

Mon père, le Prince Vlad Tepes, souhaitai faire une alliance avec le plus puissant royaume d'Europe, dans le but de renforcer sa création : l'Ordre du Dragon. Les nobles les plus influents de l'Europe de l'Est s'étaient ralliés à sa cause, et je riais d'avance de la tête du souverain des Français, lui qui prônait le catholicisme, entendre une pareille demande, de la part d'un monarque protestant. Nous autres, n'étions pas à la botte de Rome et, à vrai dire, le but de mon cher père, était d'anéantir le Pape, pour ainsi régner à sa manière et stopper les attaques contre son royaume. Vous me direz qu'il s'agissait d'une ambitieuse stratégie, mais je n'y voyais rien d'autre que de la trahison. Il trahira le roi de France dès que ce dernier aura le dos tourné, s'il lui venait à l'esprit d'entrer dans l'Ordre. J'avais été élevé de cette manière : trahis avant que l'on ne te trahisse. Cela traduisait bien l'estime des Transylvaniens. Mes frères aînés avait échappé à cela. A vrai dire, je ne faisais pas partis de la famille royale. Je n'étais qu'un orphelin que Mon Seigneur le Roi avait récupéré dans une hospice. J'avais été caché aux yeux de tous pendant de longues années, obligé de me nourrir de concoctions sensées améliorer mon métabolisme et ma force. Jusqu'au point où la nourriture que tous les hommes consommaient ne puisse plus me sustenter. Je fus forcé de boire du sang. Humain. J'étais capable à moi seul et sans arme, de terrasser une armée de cent hommes les plus expérimentés, et par cela, j'étais devenu le gardien du Royaume. J'ai hérité du territoire que les Turcs avaient envahis quelques années plutôt, tuant et pillant, massacrant la Reine et la fille de Vlad.

Vous vous demandez qui je suis ? Pourquoi vous n'avez jamais entendu parler de moi ? Que l'histoire n'a pas retenu mon nom ? Et bien, je ne puis répondre à ces questions car moi-même je n'en connais pas les réponses. Je ne connais de mon passé que ce que mon père m'a dit, et je pense que vu ses antécédents, je peux me permettre de douter de la véracité de ses propos.

Je m'appelle Haryon. Et je suis un monstre. 

MEET ME HALFWAY- LS - LIVRE IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant