Chapitre 23

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Pov Iliana

Il nous manque deux nouveaux tabourets, la nouvelle peinture devrait arriver demain et Charley va bientôt ajouter de nouveaux cocktails sur la liste.

Concentrée, je remontais dans l'aile principale, tapotant ma cuisse de l'index, réfléchissant à vive allure.
Bria avait suggérée un système de relaxation d'après combat, grinçant toujours les dents à l'idée qu'une inconnue du Cercle puisse pénétrer à sa guise à l'intérieur du Free Fight.
L'entrepôt qui longeait la rue allait être en vente dans quelques jours et je n'avais que très peu de temps pour qu'une décision finale de sorte de mes bureaux.
Si toutefois, cette investissements pouvait nous être profitable.

Je vis une silhouette se détacher de l'ombre et un léger sourire se mît à fleurir sur mes lèvres.

- Mankind, félicitation.

Celle-ci m'adressa un hochement de tête presque imperceptible et s'avança avec la nonchalance qui la caractérisait.

- Je ne veux plus la voir ici pendant quelques temps.
- Et que t'a t-elle répondu ? -m'enquis-je en me doutant déjà de la réponse.
- Ma délicieuse compagne m'a gentiment dit de faire intimement la connaissance d'un certain objet dans un certain orifice.

Elle lui a rie au nez.

Résistant à l'envie d'en faire de même, je ne pu m'empêcher de lui sourire franchement.

- Nous avons donc trouvées un compromis... -continua t-elle en grognant. Au moindre signe de fatigue, à la moindre suspections de faiblesse... Je l'enchainerai au lit jusqu'à l'accouchement.
- Ça me paraît un bon compromis, en effet.

Devant son air stoïque, je rajoutai :

- Je la collerai comme une seconde peau en ton absence, promis.
- Pas trop près non plus. -s'exclama t-elle aussitôt, les yeux plissés. Deux ou trois mètres de distances suffiront largement.
- Entendu. -rétorquais-je avant de poursuivre mon chemin.
- Boss ?

La voix de Mankind m'arrêtait net.

- Hmm...?
- On vous surveille.

Sa voix posée annonçait un simple fait, et je compris immédiatement ce que cela signifiait : ma relation charnelle avec Hunter avait été suffisamment prise au sérieux par les boxeuses pour que Mankind en personne se charge de me mettre en garde.
Le visage inexpressif, celle-ci tourna les talons, disparaissant aussi vite qu'elle était arrivée.

Je ne pipais mot, me ressaisissant au bout de plusieurs secondes.

Quel merdier...


- Le compte est bon ?

Vérifiant une nouvelle fois la marchandise, j'hochai la tête à l'intention du vendeur, signant rapidement le reçu.

- C'est parfait, merci.
- Vous faites des rénovations ?

Je vis Bria se crisper, si légèrement qu'une personne lambda n'aurait jamais aperçu le raidissement de ses membres.

- Ça vous regarde ? -lâcha t-elle froidement.

Un ange passa puis l'homme se mît à déglutir.

- Bien sur que non, pardonnez mon indiscrétion. J'ai tendance à me montrer parfois trop curieux...
- En effet. -répondis-je simplement avant de commencer à déballer les immenses cartons recouvert d'épaisses protections plastique. Vous connaissez la sortie, Monsieur. Bonne journée.

Livide, celui-ci se précipita vers la porte sans demander son reste.

- Bria... qu'as-tu fait cette fois ci ? -soupirais-je en déballant les affaires.
- Rien du tout, boss : je me limais les ongles avec la pointe de mon couteau.
- Évidemment. Approche, j'ai besoin que tu me déroule le plan.
- Comme tu le souhaites.

Un froissement de tissu plus tard, celle-ci mon tendis une séries de fiches crayonnées, parfois rayées, saturées de notes et de pointes rouges.

- Ici, nous auront les lits de camps... Là, l'armoire, là-bas les chaises...

Mes yeux suivaient les trajectoires de l'esquisse et j'opinai lentement.

- Les gosses de Wynter sont d'accord pour travailler après les cours.
- Tu parles sûrement des jeunes de l'association...
- Ouais. Ça restes des momes mais une aide est toujours bonne à prendre. Bref, ils viendront ici de dix-sept heures à vingt-heures quinze. Cinq jours dans la semaine.
- Combien seront-ils ?

Le Free Fight avaient bon être sécurisé en dehors des combats, je ne voulais pas voir des adolescents insouciants traverser les allés ont séjournaient les boxeuses.

- Moins d'une dizaines : je ne supporte pas de faire du babysitting.

Un petit rire m'échappait.

- Tu n'as pas le profil pour.
- C'est ça, c'est ça... Hilarant.

Son expression s'assombrit soudainement.

- Tout ce changement... Ça aurait arrangé tout le monde à l'époque.

Mon sourire s'effaça.

"Où suis-je ? Quelle importance : la douleur m'accompagnera ou que j'aille.
Je sais que je suis immobile, je sent la douleur me ronger les os, un goût acide se propage dans ma bouche...
Une désagréable sensation de froid me mord la chair.

Le combat est finit. Depuis quand ? Des heures ? J'ai l'impression qu'il s'agissait de jours entier.
Un bourdonnement m'empêche de dormir : l'envie de lui hurler de se taire me fit trembler mais je redoute de quitter la noirceur.

- ... lourde ! Putain fais chier...

Hein ?

Mes sourcils se froncèrent.

- Ne t'avise pas de me claquer entre les doigts !

Je sentis alors mon corps être traîner puis soulever.
Du vent.
J'avais donc du quitter le ring.

- Ne crève pas bordel : tout ferme dans un quart d'heure. Tu entends ? Je pourrais te soigner à ce moment là.

Bria.

Un léger râle sortit de mes lèvres et je pu l'entendre jurer, ses bras réaffirmant sa prise.

- Fichu règlement debile... fichu...

Je la laissai divaguer, me laissant bercer par le ronronnement apaisant des voitures et la lumière pale des néons.

- Où habites-tu ?

Affaibli, je n'eus pas la force de faire bouger mes lèvres, aussi, je me contentai de grogner.

- D'accord, d'accord... Je vais te soigner à la maison : il doit me rester des bandages, un kit de secoure... Tu as une sale tête, tu sais ?

Nouveau silence.
Inquiète, celle-ci s'empressa de me questionner, usant de tout les stratagèmes possible afin d'obtenir la moindre réaction.

Fichu règlement."

- Il fut un temps au tout ça n'existait pas... -murmura t-elle, le regard vide.
- Tout finit par changer un jour... On finit par se réveiller, se regarder dans la glace et se voir complètement métamorphoser, quelque en soit le résultat.

Free Fight (tome 4) : HunterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant