Free Fight (tome 4) : Hunter

Chapitre 26

Pov Hunter

- Tu es trop brusque, ça te ralenti.

Cela faisait plus d'une heure trente qu'Iliana s'acharnait à rendre mes gestes moins "coincé qu'une huître pendant les fêtes" selon ses dires.
Avais-je l'air coincée ?

Je vais lui montrer à quel point je peux être douce... toute à l'heure, sur ce même ring.

- Concentre toi, tigresse. Je perds de précieuses secondes pour te rappeler à l'ordre.

Grinçant les dents, je tachai à faire en sorte que mes mouvements deviennent fluides.

Concentre toi bordel.

Usant de légères feintes et d'enchainements répétitifs, je laissai mon esprit se focaliser sur la portée de mes gestes, l'énergie que j'employai pour ceux-ci et la force que je devais restreindre.

- C'est ça... -murmura t-elle. Ressens tout.

Plus concentrée, je sentis la pression de mon dos s'alléger et concentra mes efforts sur l'avant de mes membres.

Moins brusque. Douce. Douce. Douce.

Presque involontairement, je sentis le rythme de mes mouvements s'accélérer, ce que je pensais jusqu'à là techniquement impossible.

Plus douce. Moins brusque.

- Déplace-toi, essaye de garder le cap en me tournant autour.

Tu aimerais ça, pas vrai ? -pensais-je avec ironie avant de m'exécuter.

- Range-moi ce sourire, féline. Tu es loin d'avoir le prestige que tu souhaites... Concentre-toi.
- Peste. -grognais-je avant de me focaliser sur mes gestes. Tu n'es pas aussi assurée au lit.
- On verra ça toute à l'heure... si tu réussie l'exercice.

Mon intérêt soudain pour la concentration se décuplait.

Il était hors de question que j'échoue.

Si l'odeur enivrante d'Iliana ne m'avait pas captivée, le délicieux et vertigineux décolleté de sa robe l'aurait fait.

Pourquoi de telles robes existent-elles ?  -me demandais en gardant ma main sur sa cuisse, défiant quiconque de venir me la prendre. Encore une invention démoniaque destiner à me rendre folle et faire s'échauffer les esprits... Si ce petit con au rictus niais continue de la regarder comme-ci elle était déjà nue sous lui, je lui refais le portrait après avoir éclater son front contre le comptoir en marbre. Je nettoyerai après.

- Tigresse ? -s'enquit Iliana en se penchant vers moi. Un problème ?
- Ouais. Tu tiens beaucoup à ton comptoir ?

Un sourire effleura ses lèvres et je les sentis se poser sur ma gorge.

- Hmm... assez, oui. Tu comptes provoquer une émeute en te bagarrant ?
- Pas si je fais vite.
- Sois sage, j'ai promis à Charley qu'il n'y aurait aucun accident.
- Charley ? -m'enquis-je aussitôt, ne tentant pas de cacher ma jalousie.

Un rire discret lui échappa.

- La barman.
- Et pourquoi le promets-tu une chose pareille ?

Je cru voir son expression se crisper pendant une fraction de seconde avant de retrouver sa neutralité.

- Je l'aide parfois.
- Hmm... -me contentais-je de répondre tout en continuant de fusiller l'imbécile du regard.

Il est suicidaire, je ne vois pas d'autres explications.

- Tu es tendue. -souffla t-elle en caressant ma nuque du bout des doigts.
- Bonsoir. -s'enquit alors l'homme en lui souriant.
- Elle est prise. -grognais-je en l'attirant vers moi.

Son regard se posait alors sur moi.

- Pas pour une petite danse, n'est-ce pas ?

Suicidaire et abruti, je rectifie.

- Pour toujours. -me contentais-je de répondre d'un ton qui ne laissais présager aucune courtoisie.

Me jugeant d'un regard amusé, celui continua délibérément sa progression vers Iliana, mettant toute ma bonne volonté à rude épreuve.

- Recule. - ordonnais-je en serrant mes poings.

Je le vis alors se pencher vers elle pour la saluer, et ma vision se teinta de rouge.
Bondissant sur mes pieds, je crochetai mon poing contre sa mâchoire et le jeta sur le sol.

- Je t'avais dit de reculer putain ! -rugissais-je, mes oreilles bourdonnantes et les lèvres formant un rictus méprisant. Ne t approche pas, ne la touche pas, ne la regarde pas et n'ose même pas penser à elle. -continuais-je avant de me baisser à sa hauteur. Tu as eus tord de me sous estimer... Je n'étais pas assez claire ? Tu as cru pouvoir réaliser tes fantasmes, pas vrai ? -fredonnais-je en penchant ma tête sur le coté, presque amusée par la blancheur cadavérique de son teint.
- Dé...désolé...
- Cette faculté à négliger la dangerosité des femmes est presque épatante... -déclarais-je tandis que la foule restait silencieuse. Tu as mis du sang. Là. -dis-je en lui montrant la tache écarlate qui était à ses pieds. Tu vas donc nettoyer, puis tu partiras en te souvenant que la femme que tu matais est la mienne... Nous sommes d'accord ?

Hochant frénétiquement la tête, l'homme gardait le regard rivé sur le sol.

- O...oui...
- Bien. -répondis-je en me levant. Où en étions nous déjà ? -m'enquis-je en observant Iliana.

L'air ébahis de son visage fut rapidement remplacer par des yeux embraser qui me firent presque rougir.

- Tu es...épatante. -susurra t-elle avant de sceller ses lèvres aux miennes.