Au nom du Pamplemousse

Dans le journal de Morgane

Jeudi 12 Mai

Aujourd'hui on a enterré Hélène.

Je me sens coupable. Je suis partie avant la fin. Et je lui ai pas dit au revoir.

J'arrive toujours pas à parler.

Ça m'excède.

Parce que je peux pas hurler et que je suis furieuse. 

Furieuse d'être aussi impuissante face à un monde impitoyable et cruel. 

Furieuse de pas m'être rendu compte combien ma vie était belle. 

Quoique c'est pas si mal d'être muette. Je n'ai pas à répondre aux condoléances de toutes les personnes qui se sentent obligées, les yeux remplis de pitié, de me présenter leurs plus "sincères" condoléances pour respecter les us et coutumes. 

J'exagère, il y en a qui sont vraiment triste et réellement désolés. 

Je suis rendue à un stade où il m'est impossible de voir le bon côté des choses. Je suis trop occupée à m'apitoyer sur mon sort.

 La seule chose qui m'apaise c'est de dormir au REFUGE et de marcher près de la mer.

Lundi 16 Mai

Mutisme

1. Définitions.

a) Le mutisme est une absence complète de langage, en l'absence de toute cause organique.

b) On distingue des formes de mutisme de mutisme primaire (enfant qui n'a jamais acquis le langage) et secondaire (disparition du langage chez un enfant ayant antérieurement parlé).

Le mutisme primaire renvoie à une non-acquisition du langage, évoluant dans un cadre d'audimutité, ou plus souvent associé à d'autres troubles : surdité congénitale, aphasie, déficit intellectuel sévère, trouble grave de la personnalité (notamment état autistique).

Le mutisme secondaire peut être total (l'enfant ne parle jamais) ou électif (l'enfant parle dans certaines circonstances). Il peut être passager, ou durable. Le plus souvent involontaire, il obéit généralement à des mécanismes psychopathologiques inconscients.

2. Formes cliniques.

Le mutisme total.

Il est souvent secondaire à une situation traumatique : deuil, séparation, violence, etc.

D'installation soudaine, il ne dure le plus souvent que quelques jours ou quelques semaines. Il peut être suivi d'une période où l'enfant se remet progressivement à parler, d'abord à voix basse et chuchotée. En dehors de rares contextes de simulation, ce mutisme total d'origine émotionnelle relève de mécanismes psychopathologiques inconscients proches de la conversion hystérique. Une approche psychothérapiqueest donc indiquée. Dans quelques cas cependant, un mutisme total d'apparition relativement soudaine peut aussi être le premier signe d'un état psychotique de la seconde enfance.

Le mutisme électif

Il est plus fréquent et souvent plus durable. Selon ses circonstancesde survenue, on distingue :

-Le mutisme scolaire apparaît lors de l'entrée en maternelle ou à l'école primaire. L'enfant ne parle ni à ses camarades, ni a ses enseignants. Il est alors important d'apprécier le retentissement à la fois sur l'intégration au groupe et sur l'efficience scolaire. Il faut notamment savoir distinguer les cas où l'intégration au groupe est franchement perturbée avec un véritable retrait, signe de pathologie précoce de la personnalité.

-Le mutisme intrafamilial est plus rare. Il est très électif, dans le sens où il s'adresse essentiellement à telle ou telle personne de l'entourage, alors que l'enfant parle généralement au moins un peu avec d'autrespersonnes.

Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Jean-Pierre Dumont, Philippe Dunezat, Maryline Le Dez-Alexandre, Jacques Prouff 

J'ai fait des recherches sur le mutisme.

Maman est venue me voir. 
Elle m'a dit qu'il fallait quand même que j'aille voir un spécialiste. Un psy'. Et qu'il pourrait m'aider. Je n'ai rien contre. J'y suis déjà allée avant. 

Seulement je vois pas comment on pourrait m'aider.