Dans le journal de Morgane

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Mardi 10 Mai

Je n'arrive pas à y croire. J'ai ouvert son carnet c'était dur mais je l'ai quand même lu. 

C'est comme si elle avait prédit sa mort. 

Il est caché. Ça me fais trop mal de le voir.

Elle m'a dit que je pouvais commencer mais moi, je peux pas faire ça!

On a reçu la lettre avant-hier. C'est maman qui l'a ouverte. Quand elle a lu le contenu, elle a pâli. C'était pas une contravention, une fiche de paye ou des impôts. 

Non, c'était une lettre de la police. 

Elle nous informait qu'un carambolage avait eu lieu sur L'autoroute Nord en direction de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle. Après deux jours d'enquêtes pour identifier les victimes et secourir les survivants, ils avait trouvé une clio immatriculé BC-466-AA.

 À l'intérieur se trouvait les corps sans vie de  Marc, Éric, Xavier Fulon, de Thea Rotmen et celui de Hélène, Marie, Julie Turmin.

Ma mère est parti s'enfermer dans la cuisine et m'a demander d'aller chercher mon père ce que j'ai fait. Ensuite, elle m'a dit de sortir alors je suis partie au terrain vague pas loin de chez moi. 

Quand je suis rentrée j'ai trouvé mes deux parents complètement effondrés. 

 « Je ne pense pas que lui cacher la vérité soit une bonne idée.

- Mais imagine qu'elle se mette en tête de rejoindre sa soeur! 

- On l'accompagnera, on restera soudés ensemble pour faire face au deuil.»

À ce moment là je suis entré. Je voulais savoir. J'avais peur que grand-mère se soit encore échappée de la maison de retraite et qu'on venait de retrouver son corps sur le bas-côté d'une route quelconque, au beau-milieu de la pampa. Et puis pourquoi je voudrais rejoindre Hélène?

En vérité je me doutais un peu qu'il était arrivé quelque chose à ma soeur mais je ne voulais pas me l'avouer. 

Papa a pris la parole:  «Morgane», il avait la tête de quelqu'un de très triste, « Depuis quand tu écoute notre conversation? Bon assieds toi, il faut d'abord que tu sache qu'on t'aime profondément et que tu peux compter sur nous». Mon père se tordait les mains et  il a ajouté d'une voix étranglée: « Hélène est morte».

À ce moment là je suis resté sans voix. Un rire nerveux s'est échappé de ma voix mais mes parents ne plaisantaient vraiment pas.

Alors je me suis tue.

La douleur est arrivée après comme elle a toujours fait et comme elle fera toujours.

Mon monde s'est effondré, je me suis effondrée.

Son enterrement est prévu Jeudi. 

Je n'arrive vraiment pas à le croire.

Au nom du PamplemousseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant