NARNIA - Les liens du sang

Entre deux mondes

Je dois dire qu'elle te vas mieux qu'à moi, me fait Susan en parlant de la robe.

- Oh, merci, dis-je en baissant le regard.

Peter tire une chaise jusqu'au lit et s'assois face à moi.

- Nous sommes venus parce qu'on comprend ce que tu ressens. Nous non plus on ne comprenait rien à notre arrivée. Alors, on aimerai bien faire connaissance avec toi. Peut-être qu'on pourra t'aider.

Je les regarde un par un, ne sachant pas par où commencer.

- Dis-nous simplement qui tu es, fait Susan d'un air rassurant.

Je soupire et commence à me présenter.

- Euh et bien, comme vous le savez je m'appelle Alie Dobson, je vis, enfin je vivais à Manchester pour mes études, et puis... voilà... je ne sais pas...

- Tu veux dire que ta famille a déménagé pour tes études ? Vous êtes riches ? Demande Lucy.

Edmund lui donne un coup de coude.

- Non, je suis partie sans ma famille, repris-je, mon université est loin de la maison de mes parents.

- Tu as eu de la chance, fait Edmund, c'est difficile de rentrer dans une école, surtout après la Guerre.

La guerre ? Comment ça ?

- De quelle guerre tu parles ? Le questionné-je. La dernière était il y a soixante-quinze ans.

Tous les quatre semblent choqués de ma réponse.

- Non, reprend Lucy dans l'incompréhension, la Guerre était il y a tout juste quatre ans.

Peter se frotte le menton et pose son regard sur moi.

- De quelle année viens-tu Alie ?

- Quoi ?? S'exclame Susan, enfin Peter tu ne crois tout de même pas qu'elle vient du futur ?!

- Susan s'il te plais, reprend t-il sèchement.

Moi même je comprend alors que nous ne venons pas de la même année, ni du même siècle.

- Je suis née en 1998 et je vis en 2017.

- C'est impossible, dit Susan en s'appuyant sur la chaise. Tu n'as pas connu la Guerre alors ?

Je fais non de la tête.

- Même mon grand-père était trop jeune pour aller se battre.

- Je n'arrive pas à y croire, soupire Edmund en regardant le sol.

- De toute manière ça ne change rien, reprend Peter, tu es ici maintenant. Demain nous te conduirons à Aslan. Il nous en apprendra peut-être plus.

Il se relève et se dirige vers la porte.

- Si tu as faim, le repas sera servie dans moins d'une heure. Tu nous retrouveras là bas.

Il fait signe à Edmund et ses sœurs de le suivre mais Lucy s'arrête juste avant la porte.

- Tu sais, Narnia n'est pas parfait, mais à chaque fois que je suis retourné dans notre monde à nous, je ne pensais qu'à revenir ici. Je suis certaine que tu n'es pas là pour rien et que tu trouveras ta place.

La porte se referme et je me retrouve seule dans cette grande chambre. Je ne comprend pas ce qu'il se passe, je ne sais plus quoi penser, ni quoi faire. Je suis coincée ici pour un long moment surement. Je ne veux pas.

Les Pevencie veulent m'emmener voir Aslan, mais je ne vois pas cette personne peut faire pour moi. Je veux rentrer chez moi, retrouver mes amis et ma vie en Angleterre.

Je me rappelle alors que je devais retrouver copain aujourd'hui, enfin mon ex petit copain, pour mettre les choses au clair sur nos sentiments. Même si je ne suis pas idiote, il a été clair au téléphone, c'est terminé, c'est tout.

Je ne sais pas pourquoi je pense à ça d'ailleurs, qui sait quand je le reverrai ?

Peut importe, je suis ici maintenant. Et tout ce qui doit me préoccuper est de trouver un moyen d'en partir rapidement.

C'est alors qu'une idée me vient à l'esprit; Peut être qu'en retournant dans la foret où je me suis réveillée je vais pouvoir me téléporter chez moi. Ça doit surement marcher. 

Je m'approche de la fenêtre pour regarder si je peux passer par là. Mais tout ce que je vois sont les vagues se brisant sur les rochers qui soutiennent le château. Si je saute, je n'ai que très peu de chance de survivre. 

La seule solution est de passer par les couloirs en restant la plus discrète possible. Je relève la robe au niveau des mollets pour ne pas être gênée pour courir et ouvre doucement la porte. 

Je regarde à gauche, puis à droite afin de m'assurer qu'il n'y ai personne. Le couloir est vide et silencieux. J'avance sur la pointe des pieds jusqu'aux escaliers les plus proches et en descend une trentaine de marche. Je ne sais pas du tout où je vais arriver mais je continue d'avancer sans m'arrêter. 

En bas des marches se trouve une petite porte en bois dans une impasse. Je tourne la poignée mais celle-ci se trouve fermée. Hors de question que je fasse demi tour. Je ne resterai pas une heure de plus dans ce château. Je fais quelques pas en arrière pour prendre de l'élan et m'élance de toutes mes forces sur la porte. 

Je m'arrête soudainement quand j'entend comme des clés tourner dans la serrure. Je suis piégée, je n'ai pas le temps de repartir. 

La porte s'ouvre doucement et je découvre devant moi un soldat qui me regarde d'un air interrogateur. 

- Tout va bien mademoiselle ? Demande t-il. 

- Euh oui, je voulais juste prendre l'air, mentis-je.

Il hoche la tête et me laisse passer sans me poser plus de question. 

Je lui fait un rapide sourire pour le remercier et une fois que je me trouve sur le pont, je me met à courir en direction de la forêt. 

Sur la plage, le sable vole sous le vent et vient se coller sur ma peau. Les vagues sont hautes et le courant est puissant. Je n'aurai vraiment pas survécu à la chute si j'avais décidé de sauter par la fenêtre de la chambre.

J'entre dans la forêt, je sais qu'il me reste un long chemin à parcourir, sachant que je ne sais pas si j'arriverai à le retrouver, mais je suis plus déterminée que jamais. 

Tout ça est complètement fou, hier encore je rêvais d'avoir une vie digne d'un roman, maintenant que j'y suis, je me rend compte à quel point j'aimais avoir une vie banale. 

Je cours pendant quelques minutes mais finie par être essoufflée. Je m'arrête pour reprendre mon souffle, mais je commence à réaliser que je ne sais pas du tout où je suis. Je suis trop éloignée de la mer pour l'entendre et les feuilles des arbres cachent entièrement le ciel. Mon cœur s'emballe, je suis sur le point de pleurer. Jamais je ne rentrerai chez moi.