Garreth était assis dans ce qui ressemblait à une salle d'attente. Pour lui, patienter fut interminable. Il perdit son sang-froid à l'idée d'assister à la réaction de son père. Lorsqu'il avait pratiquement retrouvé son calme, respirant lentement, il entendit des bruits de pas lourd, comme de grosses bottes en cuir tapant le sol métallique.
Un homme arriva, la soixantaine, tout au plus. Il mit les bras derrière son dos et commença d'un ton rude :- Pourquoi es-tu là, gamin ?
Garreth ne trouva pas ses mots face à la carrure de cet homme. Il ne le regarda pas dans les yeux non plus. Il serra ses poings. . . une douleur affreuse lui parvînt à cause de son. . . malentendu. Le vieil homme arrivant à grands pas était Roderick Anderson, son grand-père ainsi que le second du sergent Ramirez. Quand il leva ses yeux larmoyants, il mit quelques secondes à réaliser que le vieillard attendait une réponse.
-Je. . . j'ai fais une bêtise monsieur, dit-il tout en tremblant.
Il l'appela "monsieur" car les liens familiaux ne doivent en aucun cas interférer dans les professions. Et le fait qu'il soit le fils du commandant ne changea en rien la procédure.
-Ton père ne t'a jamais enseigné les principes de ce foutu Refuge ? Cria l'homme.
Le ton employé par le grand-père envers Harold est assez dévalorisant. Les deux ne sont pas très proches...
-Grand-père je. . .
-Ne t'imagines pas que je vais te traiter différemment, continua le vieillard, tu as commis une erreur. J'attendrai ton père une fois que tu seras à l'intérieur.
-Je n'ai pas. . !
-Ce n'est pas le moment de répondre ! Lève-toi et suis moi, ajouta le grand-père tout en amorçant la marche.
-Oui grand-p. . . Monsieur, répondit Garreth tout en frottant ses yeux humides.
En suivant Roderick, Garreth tenta désespérément de lui faire entendre la vérité, que Silver était la cause de son débordement. Il espérait avoir le courage de tout lui raconter, qu'après chaque fin de classes, il était victime d'harcèlement. Il essaya de commencer une phrase mais aucun mots ne voulu sortir. Il s'exécuta une dernière fois. . . en vain.
En traversant un petit couloir proche de la salle d'attente, ils arrivèrent face à une porte ou était inscrit en d'énormes lettres bâton blanche : S.G.T RAMIREZ. Une goutte de sueur dégoulina le long du front de Garreth et une odeur de fumée de cigare le rendit mal à l'aise.
Roderick s'empressa de composer un code sur le panneau holographique à proximité de la porte. Quelques secondes après, elle s'ouvra vers le haut laissant le champ libre à Garreth.-Avance jeune homme, fit part le vieillard d'un ton sec.
-Oui monsieur.
Dès son premier pas, Garreth se mit à trembler de peur. Son âme d'enfant prenant le dessus, il s'imagina les punitions que l'on pourrait lui infliger. Son deuxième pas fut encore plus terrible, comme si la fin était proche. Il baissa la tête, croisa ses bras et se mit à respirer avec difficulté. Le troisième pas était une torture mentale lui faisant regretter son acte désordonné, puis vint le dernier pas, une prise de conscience.
Il était enfin dans le bureau, au garde-à-vous comme on le lui avait appris à l'école, prêt à affronter la réalité.
L'enfant se tint droit, dans un espace blanchâtre du sol au plafond. Ses pieds reposèrent sur un sol parfaitement lisse et brillant qu'il put apercevoir son reflet. Face à lui, un bureau parsemé de dossiers en tout genre ainsi qu'une plaquette en métal où furent gravés : SERGENT ET PROTECTEUR DU REFUGE. Derrière le bureau se trouvaient une série d'écrans holographique surveillant différentes parties de l'abri. Enfin, signant de la paperasses tout en s'enfilant un cigare, un homme vêtu d'une tenue en motifs de camouflage noir était assis. Le sergent Ramirez leva le regard sans pour autant bouger sa tête.
Ramirez lança une série de mauvais regards à Garreth tout en lisant un rapport d'incident sur son bloc-notes. Quelques secondes passèrent puis il finit par s'arrêter dans ses occupations.
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Lysandre - Une épopée post-apocalyptique
Ciencia FicciónPlanète en proie au désespoir, Lysandre est désormais poussière ne laissant que des ruines arpenter son sol. La consommation de masse dévora nos contrées. Les pénuries furent une épreuve difficilement surmontable. La colère engendra des émeutes meu...