1 - 30 août

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"Celle-ci est à moi."

Je ne comprends pas... qu'a voulu-t-il dire ? Je continue de fuser à travers le couloir quand soudainement la même voix de toute à l'heure s'élève : "Marie ! Attends !"

Je ne me sens pas concernée et me dirige vers ma salle, nous avons reçu notre emploi du temps quelques jours après la porte ouverte le 22 août pour les inscriptions. Et maintenant nous voilà 8 jours plus tard. J'ai aussi mes clés de casier et mes livres pour étudier.

"Hé ! J'te cause !" dit une fois encore la voix masculine, d'un ton dur.

Puis je sens quelque chose se poser sur mon épaule et me retourner brusquement. Sous le choc, je reste sans voix. Il fait facilement une tête et demi de plus que moi. Ses yeux presque noirs me scrutent de la tête aux pieds. Me déstabilisant complètement. Qu'est-ce qu'il me veut ? Il passe une main dans sa chevelure brune foncée et souffle bruyamment de mon mutisme. Je n'ai pas le souvenir de l'avoir déjà vu auparavant alors que dans cette ville, personne devrait-nous être inconnue. La population est plutôt faible. Je balbutie alors :

"Je-je-je... je ne m'appelle pas Marie."

Le jeune homme en face de moi se met à rire.

Je rêve où il est en train de se moquer de moi ?

"Je ne vois pas ce qui est drôle là dedans, tu as juste dû te tromper de personne. Tu m'excuseras." Je lui tourne le dos, plutôt vexée par son manque de politesse... Puis on ne brutalise pas une fille de cette manière.

"Non mais, Marie ! Reviens." Cet idiot est hilare, mais c'est pas vrai ! Il est obligé de m'embêter l'un de mes jours préférés de l'année.

Je me stoppe donc croisant mes bras, je tape du pied, légèrement irritée. Il se débrouille une fois encore pour être devant moi.

"Faith ! Faith ! Faith !" Je lui répète plusieurs fois pour qu'il retienne.

"Foi ? Foi ? Foi ?"

"C'est mon prénom, ok ?"

"Oh, oui, mais je le savais déjà Marie. Tout le monde connaît la fille du meilleur flic de l'année ici. Je suis ton guide pour la journée, ravie, flattée, à deux doigts de l'extase ? Respire un bon coup, moi aussi je serais dans cet état, si un mec comme moi me faisait visiter les lieux." Il affiche un air prétentieux, j'ai envie qu'il disparaisse de ma vue.

"Tes penchants relationnelles ne m'intéresse pas du tout. Et je peux me débrouiller toute seule. Merci mais au revoir." Il me bloque le passage avec son bras.

"Écoutes, ça ne me plait pas non plus hein. Mais je n'ai pas le choix. Tes parents ont demandé un traitement de faveur et j'ai des heures de colle de l'année dernière à épuiser. C'est une punition pour moi aussi. Donc, tu vas sa-ge-ment m'accompagner comme tu sais si bien le faire, Marie." Il insiste sur le sagement et moi, je craque :

"Mais tu te prends pour qui ? Le caïd de l'école, le - bad boy- de Pleasantville ? Monsieur a un piercing à l'arcade et il ne se sent plus pisser ? Toi, tu vas écouter, t'es en train de gâcher l'une de mes journées favorites et je dois aller en cours. Je n'ai pas besoin de traitement de faveur. Profites bien de tes heures de colles. Maintenant, pousses-toi de mon chemin. Et je m'appelle Faith !" Je pose un index rageur sur son torse pour me donner un peu plus de constance mais je n'ai réussi qu'à apporter l'intention des autres élèves sur moi et à faire étirer son sourire suffisant. Je n'aime pas ça... Il est tellement outrecuidant !

"Ça y est, t'as fini ? Prêtes-moi ton téléphone et je te laisse tranquille. J'ai oublié le mien chez moi." Je n'attends pas une seconde, je ferai n'importe quoi pour qu'il s'en aille. Je bascule mon sac vers l'avant et en ressort le portable au fond de celui-ci et lui donne rapidement. Si ça continue, il va me rendre en retard. Je ne tiens pas à faire mauvais impression dès le premier jour. Il pianote je-ne-sais-quoi et me le tend à nouveau.

FAITHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant