FAITH

10 - 20 novembre

Vaseuse, voilà comment je me sens dès mon éveil. Comme si je n'avais pas réussi à me reposer. Mes yeux me piquent étrangement, n'étant pas assez humectés, je papillonne des paupières pour rectifier cela, sans grand succès.

 Les rayons du soleil m'interpellent... On est déjà le matin... Quel rêve abracadabrant, j'ai une imagination si rocambolesque ! Alalalalalalah, quel soulagement d'être chez so-... Mon Dieu ! 

Je suis dans la chambre d'Emily, pourquoi ?!  Tout ce qu'il s'est passé... N'était pas un songe ?! Où est Méphisto ?

Je m'extirpe du dessous de la couverture sans attendre... Quelle heure est-il ? Angel devait nous rejoindre pour me raccompagner... Mais on est déjà le petit matin ! 

Oh non... Mon regard s'attarde sur le fait que je ne possède plus le vieux jogging que Seth m'a prêtée ! Qu'est ce que j'en ai fait... Me dites pas que j'ai... Seigneur, seigneur, seigneur ! Prise de panique, je m'agenouille face au lit, les mains liées entre elles m'accoudant contre le matelas pour prier.

Subitement, Seth débarque dans la chambre avec un bol de céréales et son célèbre sourire abusé.

"Bonjour toi, cette position et cet accoutrement laissent libre cours à mes fantasmes les plus inavouables." 

Je me relève et m'axe vers lui, l'air grave... très grave. tirant légèrement sur le pull déjà grand pour moi.

"On a péché ?" 

"Mmh, je ne crois pas avoir utilisé de cannes ni d'appâts cette nuit. Quoi qu'on en a pas besoin pour partir à la pêche aux mou..." 

"Ça suffit de faire le comique ! Je suis on ne peut plus sérieuse ! Je vais finir par être à bout, tu comprends ça ?!"

"Wouah, calme, on a juste fumé, je peux savoir ce qu'il te met dans un état pareil ?"

"Je ne retrouve plus le bas que je portais..." Dis-je à voix basse.

Il me regarde scotché... à quoi pense-t-il ? Il s'avance affichant une expression plus froide que la glace et me tend le bol qu'il tenait. 

"C'est pour toi." Déclare-t-il. "Je constate que tu n'as pas très bien dormi. Angel ne devrait pas tarder. Tes vêtements sont secs dans la salle d'eau sinon." 

Il retire d'un geste la couette découvrant le dit survêtement.

"Si tu prenais le temps de chercher au lieu de m'accuser d'abus sexuel." Son ton est glacial. "Il était trop lâche, pas étonnant qu'en gigotant cette nuit tu le perdes."

Il retourne de ce pas dans le salon qui lui sert également de chambre et referme la porte coulissante. Il... m'en veut ?

Quelque temps après avoir ingurgité le petit déjeuner et m'être habillée de mes vêtements d'origine, je le rejoins en déposant la vaisselle dans l'évier. Les bras croisés, il semble complètement fermé à la discussion sur le canapé. L'horloge indique 10h08.

"Tu comptes bouder encore longtemps ? Je te signale que je risque d'être privée de tout ce qui est possible et inimaginable par ta faute !"

"Non. Je t'ai fait une blague." Affirme-t-il impassible.

"Comment ça ?"