TEXTE 7

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Catégorie : Romance

Silencieux, il observait son Angelika se masser le bas de la jambe. Ceci mis à part, elle ne montrait aucun signe de tout ce qui venait de se passer. Comme à son habitude, elle était parfaitement calme. Un fait que lui ne pouvait s'empêcher d'admirer. Son cœur battait la chamade, son corps, saisi d'épouvante, tremblait. Et pourtant,à chaque fois qu'il la regardait, sa respiration était contrôlée,son visage neutre, comme si elle ne connaissait pas la peur. Mais comment faisait-elle ?

Elle posa sa main sur la sienne. Tournée vers lui, elle lui offrit un sourire étonnamment rassurant au vu de la situation dans laquelle ils se trouvaient. Cependant, celui-ci se transforma en une légère grimace alors qu'elle effleurait son épaule. Il serra sa prise sur ses doigts ; jamais il n'avait voulu l'entraîner dans tout cela. Toute cette pression endurée, tous ces sacrifices qu'elle avait faits pour eux. Pour le groupe. Pour lui. Ce n'était pas ce qu'il avait souhaité pour elle.

Au temps de sa décision, il avait pris le risque de la perdre, de perdre ce qu'il avait de plus cher. Et pourtant, malgré tout ce qu'ils avaient traversé, elle était restée avec eux, à ses côtés. De son propre chef, elle avait accepté de tout endurer, peu importe la difficulté, sans jamais les abandonner. Même dans les instants d'incertitude ; pas une seule fois elle n'avait remis en doute son choix de les accompagner. Pourquoi ?Jamais il n'avait trouvé la réponse à cette question. Et il n'aurait peut-être plus l'occasion de le faire.

Et s'ils ne s'en sortaient pas ?

Il n'osait imaginer l'état de son frère, qui lui, avait pu sortir à temps. Il devait être mort d'inquiétude, à se demander où ils étaient, et surtout pourquoi ils ne l'avaient pas rejoint.Qu'avait-il vu en dernier ? Tout était allé si vite ! Il avait lui-même à peine eu le temps de réaliser ce qu'il se passait quand Angelika lui avait sauté dessus pour le plaquer au sol. Un coup de feu avait retenti au même instant et la paniques'était répandue dans la salle.

Tous les spectateurs s'étaient précipités à l'extérieur. Les autres membres du groupe avaient été évacués par leur garde du corps. En visite dans leur ancien lycée, ils avaient réduit leur effectif au strict minimum, ils se pensaient en sécurité face à un si petit public. Seuls eux étaient restés. Sonnés par le choc de leur tête contre la scène improvisée, ils n'avaient pas pu réagir assez rapidement. C'était sûrement la dernière chose que Tomah avait vue ; leurs deux corps, allongés et immobiles.

Maximilianne savait pas si son jumeau avait pu revenir les chercher. Sans perdre un instant, son amie l'avait aidé à se relever, dès qu'elle-même en avait été capable. Elle lui avait alors pris la main et tiré à sa suite vers la sortie. Mais il leur avait bloqué la route et elle avait donc fait demi-tour. Dans le fond du gymnase,une porte leur avait permis de se réfugier dans le bâtiment scolaire où ils étaient désormais coincés.

Un léger rire coupa court à ses réflexions et le posa un regard plus qu'interrogatif sur son amie.

–J'ai toujours dit qu'aller au lycée, c'était comme aller à la mort,justifia-t-elle. Mais je n'aurais jamais pensé qu'un jour ce serait vrai !


Il ne trouva pas la force pour un simple sourire. La peur et les remords étaient bien trop présents dans son esprit. Pourquoi avait-elle toujours cette manie de le protéger ? Même inconsciemment. Sans son intervention...

–Dis Max, tu te souviens ? interrompit-elle le flux de ses pensées.

–De quoi donc ?

–De tout... De comment tout a commencé, continua-t-elle après une petite pause. De comment nous en somme arrivé là. Séparés...

–Ah ! Oui, ajouta-t-il d'une petite voix.

–Tu veux bien en parler ? Ou plutôt raconter. Je veux tout savoir. Je voudrais comprendre. Et puis, c'est toujours mieux que de rester dans ce silence à attendre, non ?

Il releva un sourcil et l'observa, perplexe.

–Pourquoi pas, répondit-il. Mais seulement si toi aussi, tu parles.

–D'accord.Mais tu commences.

Il sourit avant d'inspirer profondément tandis qu'elle s'installait contre lui, la tête posée sur ses genoux. Caressant ses longs cheveux noirs, il prit quelques secondes pour réfléchir. Il y avait beaucoup à dire, beaucoup à confesser. Et, comme si elle avait encore une fois de plus lu dans ses pensées, elle demanda :

–Es-tu prêt pour nos confessions ?

Il ne put retenir un sourire, expira lentement pour se lancer. Elle avait raison oui, c'étaient leurs confessions. L'un envers l'autre. Et il savait exactement où commencer...

Fais péter ton prologueWhere stories live. Discover now