Quelque jours plus tard, les policiers inculpèrent Gerland et Darty de meurtre avec préméditation et menèrent un long interrogatoire. Au début les suspects nièrent tout en bloc mais quand Cole présenta à Darty les pages de son journal, il fondit en larmes et avoua tout. Seul Richard continuait de nier l'évidence de son crime malgré les preuves matérielles contre lui. Cole essayé : l'approche douce, l'intimidation, le soudoiement... mais rien n'avait fonctionné. Il songea même à la torture mais ses sous-fifres lui rappelèrent maintes et maintes fois que cela était illégal.
Ayant abandonné l'idée d'interroger Gerland, le détective se pencha plus particulièrement sur les vidéos de surveillance découvertes lors de la perquisition. Après quelques minutes de recherche, il tomba enfin sur l'enregistrement de la nuit du 24 décembre, le soir du meurtre. Il mit alors le disque dans le lecteur CD et lança la vidéo. Winston était dans son bureau en train de classer des papiers. Ce fut à exactement 23 heures 12 que la porte de son bureau s'ouvrit, laissant apparaître la silhouette de Jules Darty, accompagné de Richard Gerland. Winston se leva, surpris de cette visite et commença une discussion animée avec son cousin Richard. Soudain Darty empoigna un chandelier et se rua sur Winston, l'assommant avec. Alors que Louis était évanoui, Darty le porta sur sa chaise pendant que Gerland l'attachait minutieusement avec une corde. Après lui avoir noué les poignets, Darty redonna un coup de chandelier sur le crane de Winston pour le réveiller, faisant couler un filet de sang de la tête du pauvre homme qui se réveilla en sursaut :
« Lève-toi !
-M...ma...mais enfin, Richard, qu'est ce qui t'arrive ?!
-Ce qui m'arrive ? CE QUI M'ARRIVE ! Tu sais très bien ce qui m'arrive. Et pourquoi ça m'arrive...
-N-non mais enfin, qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi agis-tu comme cela?
-Tu le sais très bien. Ce jour-là je t'avais bien dit que je me vengerais !
-Quel jour ? Et pourquoi devrais-tu te venger de moi ? Je n'ai jamais rien fait contre toi !
-Jamais rien hein ? A ce que je vois tu refuses d'assumer les conséquences de tes actes cousin ! »
Richard donna alors un puissant coup de poing dans le ventre de son cousin, le faisant cracher un peu de sang.
« Alors tu ne te souviens pas de ce que tu m'as fait ? De l'humiliation que j'ai subie, du rejet de mes parents, de ma dépression... TOUT CA A CAUSE DE TOI !
-Ta dépression ? Le rejet de tes parents ? Mais enfin, tu dis n'importe quoi ! Je ne me souviens de rien de tout cela !
-Alors je vais te rafraîchir la mémoire... »
Il mit alors des gants noirs et sortit un couteau de sa poche.
« J'ai volé ce petit bijou à ton ami le cuisinier. J'espère qu'il ne m'en voudra pas... »
Il souriait de manière sinistre et finit par éclater de rire. Darty, visiblement effrayé, par le comportement de son compagnon, s'enfuit en courant de la pièce.
« Maintenant que le gêneur est parti, je vais pouvoir te faire te souvenir de notre enfance...maintenant écoute bien, je ne risque pas de le répéter deux fois... »
Il avait dit ses mots de manière presque chantante, souriant jusqu'aux oreilles. Il commença alors un long monologue :
« Quand on avait 12 ans, on était la fierté de notre village natal. Nous étions deux excellents cuisiniers. Voilà où était le problème : nous étions DEUX ! Et il ne restait plus qu'une seule place pour la formation supérieure de Ferrandi, la grande école de cuisine. Nous voulions tous les deux y aller et faire carrière. Alors, le maire a eu cette BRILLANTE idée pour nous départager : organiser un concours dont nous serions les seuls participants. Je m'étais énormément préparé pour ce concours, et avais inventé ma propre recette que je gardais secrète. J'étais prêt pour le concours tandis que toi, tu n'avais absolument rien fait, fainéant comme tu l'étais. Quand le jour de l'épreuve est arrivé, je me suis mis à préparer ma recette.... tandis que toi, tu n'as pas levé le petit doigt pour commencer à cuisiner. Après avoir sorti mon gâteau du four et l'avoir décoré, je suis parti quelques instants. Et à mon retour, il n'était plus sur le plan de travail. TU L'AVAIS PRIS ! ET TU L'AS PRESENTE AU MAIRE EN DISANT QUE TU L'AVAIS CUISINE ! TU AS VOLE MON AVENIR ! TU AS RUINE MA VIE ! »
Winston pâlit alors, des gouttes de sueur perlant sur son front alors que son cousin s'approchait lentement de lui, brandissant sa lame sur laquelle se reflétait la lumière de la lune.
« Donc tu t'en souviens maintenant ? »
Winston hocha imperceptiblement la tête. Son cousin reprit la parole et dit de manière chantante :
« A ce que je vois je pense que oui. Maintenant, tu vas avoir ce que tu mérites »
Il abattit alors le couteau sur la jambe de Winston, le faisant crier de douleur.
« Alors l'agneau fait du bruit ? Ce n'est pas bien d'interrompre les gens... »
Dit l'assassin en plantant son couteau dans le ventre de sa victime qui hurlait de douleur. Il continua alors d'enfoncer le couteau dans son ventre, encore et encore. Alors que Winston allait lâcher son dernier souffle, Richard s'approcha de lui et lui murmura à l'oreille :
« Je te l'avait dit. Je me suis vengé. Bon séjour en enfer cousin. »
Cole était horrifié, partagé entre la peur, l'horreur, et la colère. En rage, le détective prit le CD afin de le montrer au meurtrier, pour le faire enfin avouer.
Après le visionnage de la vidéo, Richard se tourna vers Cole et lui dit en souriant :
« Je ne regrette rien... »
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Crime en Cuisine [TERMINEE]
ContoLyon. Une ville comme les autres où les habitants mènent une vie normale. Très normale. Jusqu'à l'annonce d'un meurtre qui en affolera plus d'un : celui d'un patron de restaurant. Pourquoi avoir pris pour cible un homme apparemment irréprochable, ta...