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Madrid, Espagne7:30James Rodríguez

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Madrid, Espagne
7:30
James Rodríguez

-Papa ?

James fronça les sourcils en entendant la petite voix de sa fille. Le ton qu'elle avait employé pour l'appeler n'indiquait rien de bon. Il entra dans la cuisine et trouva Salomé assise au même endroit que lorsqu'il l'avait quitté, mais l'étendue de son bol-lait et céréales-était étalée sur son haut de pyjama.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? il demanda, s'approchant de la petite pour lui enlever son haut, voyant qu'elle grelottait légèrement.

-Je sais pas, répondit-elle d'une voix blanche.

-C'est pas grave, Salomé, il lui assura. Je vais nettoyer ça pendant que tu t'habilles pour l'école, ok ?

-D'accord, elle hocha la tête avant de se diriger vers sa chambre.

Il soupira une fois seul dans la cuisine. Peut-être qu'il n'aurait pas dû la laisser seule, même s'il était juste parti mettre la machine à laver en route. Elle savait très bien prendre son petit-déjeuner toute seule, mais depuis le divorce de ses parents, elle avait du mal à effectuer les tâches les plus simples. Comme manger un bol de céréales, ne pas faire pipi au lit, attacher les scratchs de ses chaussures. Et comme Daniela l'avait elle aussi remarqué, ils avaient immédiatement consulté le médecin. Médecin qui leur avait annoncé que Salomé allait très bien et qu'elle faisait exprès d'oublier des choses de la vie quotidienne pour attirer l'attention de ses parents.

James se sentait terriblement coupable depuis. Et même si elle ne lui avait pas dit, il savait que Daniela aussi. Ils ne s'étaient pas rendu compte que le divorce avait autant perturbé leur fille, probablement parce que ça avait été un divorce pacifique. Il n'y avait eu ni cri, ni gestes violents, simplement la réalisation qu'ils n'étaient pas faits l'un pour l'autre, et que se séparer était la meilleure solution. Du haut de ses quatre ans, Salomé avait très bien compris ce qui se passait, et d'après le médecin, c'était une accumulation qui l'avait fait réagir de cette façon. Voir ses parents ne plus être amoureux, puis apprendre qu'ils n'allaient plus vivre ensemble et surtout que sa mère retournait vivre en Colombie alors que son père restait en Espagne avait été un sacré choc. Et c'était beaucoup de changements d'un coup. Daniela et lui avait décidé d'un commun accord que pour le moment, il était préférable que Salomé reste vivre à Madrid, où elle avait déjà ses repères, et même si James était ravi, il se sentait parfois mal pour la petite qui était obligée de vivre loin de sa maman. De plus, il devait souvent compter sur Katia, la nounou de Salomé depuis toute petite, pour la récupérer à l'école ou juste rester avec elle quand il avait des entraînements et des matchs, et il savait très bien que sa vie aurait plus stable avec sa mère qui ne vivait pas une vie aussi mouvementée que lui.

Il savait que ce n'était qu'une question de temps pour que Salomé s'adapte à ce nouveau mode de vie, alors il essayait d'être présent et de communiquer avec elle le plus possible.

-C'est bon papa, je suis prête pour l'école, lança la petite en entrant dans la cuisine, habillée.

Contrairement à quand elle était entourée de ses parents, à l'école, Salomé ne semblait avoir aucun problème, au contraire. Elle qui, jusqu'à maintenant, était une élève dissipée et bavarde, s'était drôlement assagie, à la surprise générale. Et même si c'était probablement une manière pour la petite de s'occuper, c'était une bonne nouvelle pour ses parents, qui craignaient qu'au contraire, elle essaie d'attirer leur attention au point de faire n'importe quoi à l'école.

James rinça l'éponge qui avait servi à nettoyer la table avant de rejoindre Salomé dans l'entrée, qui enfilait une veste. Il fit de même avant d'ouvrir la porte, et ils restèrent silencieux tous les deux jusqu'à ce qu'ils soient installés dans la voiture et que James démarra.

-Ça te dirait qu'on aille au restaurant un soir, toi et moi ?

-Pourquoi ? répondit honnêtement Salomé.

-Comme ça, pour manger un bon repas et se retrouver un peu tous les deux, le Colombien haussa les épaules. Tu pourras choisir le restaurant qui te plaît.

-D'accord, acquiesça la petite, l'air très concentré sur le paysage qui défilait par sa fenêtre.

Il sourit, satisfait. Il savait que ce serait probablement bizarre pour elle d'aller au restaurant sans sa mère pour la première fois, mais il fallait petit à petit qu'ils s'habituent tous les deux à la vie sans Daniela.

Il accompagna Salomé jusqu'à l'entrée de sa classe comme il avait l'habitude de le faire depuis toujours-c'était toujours lui qui l'emmenait à l'école-et la petite lui fit un bisou avant de rejoindre la classe, le sourire aux lèvres.

Ce qui fit sourire James à son tour.

Ce n'était qu'une mauvaise passe, mais rentrerait dans l'ordre bien assez vite.

-Bonjour monsieur Rodríguez, lança la maîtresse de Salomé après avoir salué la petite et lui avoir demandé d'accrocher son étiquette au tableau pour indiquer qu'elle était présente. Comment va Salomé ?

Évidemment, James et Daniela n'avaient pas eu d'autre choix que de prévenir la maîtresse de la situation.

-Ça commence à s'arranger, il haussa les épaules. Elle est contente de venir à l'école.

-Oui, ça se ressent, répondit la maîtresse en hochant la tête avant de lancer un regard à sa classe. Addison ! elle cria.

-Oui ? répondit une voix qui n'appartenait clairement pas un enfant.

-Tu peux jeter un œil à mes élèves le temps que je parle à un papa ?

-Oui oui, ne t'inquiète pas !

La dénommée Addison entra justement dans la pièce pour parler avec un élève qui semblait avoir du mal à repérer son prénom, et c'est là que James se figea.

Parce que c'était la fille qu'il avait rencontrée dans la rue la veille.

Elle ne portait plus son pyjama Mickey Mouse, mais il reconnaissait très bien ses cheveux blonds virevoltants autour de son visage et son sourire.

-Je pense qu'il lui faut juste un temps d'adaptation, reprit la maîtresse, et James sortit de ses pensées.

-Oui, je pense aussi. Ça va aller. Merci beaucoup, en tout cas.

-Merci à vous, passez une bonne journée, sourit la maîtresse, et James lança un dernier regard dans la salle, mais la blonde avait disparu.

Somnambule » JAMES ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant