Somnambule » JAMES ✓

réaliser

Madrid, Espagne
7:37
Addison Corazón

-Salut, Addison ! Ça fait longtemps que t'es là ?

-Je viens d'arriver, elle répondit en souriant à son collègue Carl.

Elle s'entendait avec tous ses collègues, mais ceux avec lesquels elle échangeait le plus étaient Carl et Lila. Carl s'occupait des grandes sections de maternelle, dans la classe face à la sienne tandis que Lila, elle, s'occupait des petites sections dans la classe voisine. Quand elle était arrivée dans l'école, il y a maintenant deux ans, ils avaient été là pour l'aider à s'intégrer et à trouver sa place dans cette école, ce qui avait été un soulagement pour elle.

-On mange ensemble, ce midi ? demanda Carl, et Addison hocha la tête.

-Mmh, ouais. Il faudra que j'aille à la supérette à côté pour m'acheter une salade, j'ai pas eu temps de préparer quoi que ce soit.

-T'inquiète, tu connais Lila la reine de l'organisation, elle va dire exactement la même chose quand elle va arriver, il remarque, et Addison rit parce qu'il n'avait absolument pas tort sur ce point. Lila avait tendance à oublier qu'une journée ne durait que vingt-quatre heures et du coup, elle s'étalait beaucoup.

-Salut tous les deux ! s'exclama la principale intéressée en arrivant, les bras chargés. Qu'est-ce que vous manigancez ?

-On parlait du déjeuner, répondit Addison. C'est quoi, tout ça ? elle montra les sacs qu'elle avait dans les mains.

-Ah, il faudra que je m'achète un truc, pas eu le temps de m'en occuper avant, lança Lila, et Carl regarda Addison d'un regard qui voulait dire « je te l'avais bien dit ». Et ce sont des nouveaux pots de pâtes à modeler que j'ai ramené. Ils sont pour ma classe mais vous pouvez vous en servir, évidemment. Faites juste attention à ce que vos élèves ne mélangent pas les couleurs.

-C'est toi qui es maîtresse des petites sections et c'est eux qui mélangent les couleurs, remarqua Carl.

-Ne critique pas ma classe comme ça, elle se défendit. Bon, je vais ranger ça et accueillir les élèves. On se voit plus tard !

Addison hocha la tête avant de rejoindre sa salle de classe afin de tout préparer pour l'arrivée de ses élèves.

Madrid, Espagne
8:26
Addison Corazón

Addison ouvrit la porte en voyant que quelques parents attendaient déjà avec leurs enfants.

-Bonjour ! elle leur lança avec un grand sourire, et les deux enfants déjà présents lui renvoyèrent avant d'entrer dans la classe.

Elle sortit des feuilles blanches ainsi que des feutres et laissa les enfants vaquer à leurs occupations pendant qu'elle restait à la porte pour saluer les parents qui déposaient leurs enfants.

-Addi, je t'envoie un papa qui cherche les gants de sa fille ! lança la voix de Lila à côté, et la blonde hocha la tête, même si sa collègue ne pouvait pas la voir. Elle lança un regard d'ensemble sur la classe avant d'entendre un petit « bonjour ». Elle se retourna avant d'ouvrir grand ses yeux.

Qu'est-ce que James Rodríguez faisait ici ?!

Elle continua de le regarder avec des yeux ronds, ce qui fit rire le Colombien.

-Quoi ? Vous êtes surprise de me voir ? Parce que vous ne faisiez pas cette tête la première fois.

-La première fois ?! elle s'exclama avant de fermer les yeux. Oh mon Dieu, non...

Elle ne pouvait pas avoir été somnambule ce jour-là. C'était juste impossible.

-Vous êtes sûre que vous allez bien ? Écoutez, vous m'avez embrassée et-

-Vous m'avez embrassé en retour ! elle se défendit, les bras croisés, avant de s'assurer qu'aucun parent n'avait entendu ça. Je ne peux pas vous expliquer ça maintenant, mais j'ai pas fait exprès.

-Pas fait exprès de m'embrasser, il répéta.

-Je suis somnambule, d'accord ? elle expliqua, une octave plus basse. Je croyais que c'était un rêve et c'est pour ça que j'ai fait ça, sinon, je me serais abstenue. Est-ce qu'on peut oublier que c'est arrivé ?

-Bien sûr, il répondit, et elle sourit.

-Merci. Désolée pour...ça. Vraiment. Je m'abstiendrais de faire ce genre de truc même si j'ai l'impression de rêver, maintenant. Vous cherchiez quelque chose ? Les gants de votre fille ?

-Ça fait rien, il assura. Merci.

-Je vous en prie, elle lui lança, mais il était déjà parti.

Elle soupira. Elle aurait dû se douter que ce soi-disant rêve n'en était pas un, ses rêves étaient toujours plausibles. Mais croiser James Rodríguez dans la rue était tellement improbable.

Elle avait réellement embrassé le Colombien, et maintenant, elle se sentait vraiment coupable. Si ça avait été un rêve, ça n'aurait eu aucune incidence sur leur vie, mais là, ça en avait clairement. Elle ne s'intéressait pas assez à la vie amoureuse des joueurs de football pour savoir si James était marié, mais si sa fille était dans l'école...il y avait de fortes chances pour que la mère de cette petite et lui soit toujours quelque chose l'un pour l'autre.

Génial. Maintenant, en plus d'être simplement somnambule, elle brisait des ménages.

Elle soupira pour la millième fois avant de reprendre son sérieux et de se concentrer sur son travail. Elle avait une classe à gérer toute la journée, pas le temps de se laisser distraire par un footballeur.