Larmes dorées

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Femme de la grâce, enfant du soleil, fillette de la joie, elle danse sur les étoiles, virevolte sur les nuages, glisse sur les rayons de l'astre doré, peint la lumière et dessine les reflets brillants sur les lacs.

Elle rit toujours, elle n'est jamais triste. Elle est en permanence fière de ceux qui vivent, qui pleurent, qui découvrent, qui expérimentent, qui meurent, en dessous d'elle. Elle est fière d'eux parce-qu'ils éprouvent des émotions, parce-qu'ils sont des créatures de chaire et d'os, de sentiments et de pensées.

Elle, elle n'est capable que de sourire, de les envier un peu, d'oublier surtout. Elle n'est qu'une créature de vent, d'air, de temps. Elle n'est qu'une créature éphémère et immortelle, légère, impossible à attraper. Elle, elle n'existe pas vraiment, et elle déteste ça. Enfin quand elle n'oublie pas qu'elle n'existe pas vraiment.

À quoi bon "vivre" pour toujours si c'est pour ne rien se rappeler?

Et parfois, quand elle est trop nostalgique, pendant une demi-seconde, une larme dorée roule sur sa joue de vent. Elle s'évapore ensuite, ou se fait avaler par les nuages, mais elle existe. Un quart de seconde elle existe. Et puis elle disparaît. Comme elle.

La fille aux larmes dorées.

Je t'excuses, Fille de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant