chapitre seizième

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Oubliez tout le mal que j'ai pu dire sur ce village, il est plutôt charmant, après réflexion. Bien qu'un peu vieillot et commercial. Je crois que depuis que je suis là, j'ai entendu plus de gens -touristes- parler anglais que francais.

Deux jours se sont écoulés depuis que j'ai dormi avec Jasmin ; deux jours que je déambule dans les rues de Samoëns, mes écouteurs sur les oreilles et mon téléphone à la main. C'est un petit village -je ne saurais pas donner son nombre d'habitants exact- mais il intéressant malgré tout.

Le centre est composé de quelques boutiques sans intérêt et extrêmement chères. L'hôtel de ma famille se situe au bout de la rue principale. Si bien que l'on peut facilement accéder à la place de la grenette, à l'autre extrémité de la rue, sur laquelle se passent tous les spectacles, expositions et autres.

Les longues heures de ballade dans Samoëns m'ont même permis de découvrir un petit magasin aux apparences d'églises, vendant des tee-shirts vintage et autres.

Mes yeux sortent de mes pensées profondes pour aller vers l'insigne de l'hôtel où je loge. Je rentre, salue la réceptionniste -une petite brune aux cheveux coupés en carré- puis me dirige vers les escaliers.

Il est un peu plus de midi ; mes parents sont partis acheter de la charcuterie dans une fruitière recommandée par Irina, et Lucy est sûrement dehors avec des autochtones qui ont vu en elle une amie possible.

La cohabitation à l'appartement se passe plutôt bien, chacun de son côté. Nous ne mangeons que le repas de soir -le dîner- ensemble, et cela me convient amplement.
J'attrape un sandwich au hasard sur la table basse du salon, et, pressé, fait le chemin inverse : je sors à nouveau de l'hôtel.

Je croque dans mon repas en laissant mes yeux divaguer sur les façades en bois de ce village savoyard.

Étrangement, je me surprends à penser un peu à Shawn. J'ai laissé le blond à Paris il y a quelques jours déjà et je ne l'ai pas appelé depuis. Un sourire fend mon visage rien qu'à l'idée d'appeler le mouton qui me sert d'ami.

Je me mets à trottiner inconsciemment en me dirigeant vers un endroit plus calme et moins fréquenté que la rue principale. Je m'aventure alors dans une ruelle perpendiculaire à l'allée commerciale, et attends d'avoir fait quelques pas.

Une chose me dérange, quand j'y pense : le fait que Shawn n'ait pas été le premier à être au courant pour moi. Non, il a fallut que la première personne qui l'apprenne soit un hippie dont je ne connais que le nom et avec qui j'ai passé une nuit dans la forêt.
Super.

Impatient, je compose le numéro du blond.

"Jude, il répond, ça faisait longtemps! J'ai presque cru que tu m'avais oublié!

- J'ai essayé, je te le jure, mais ta sale tête reviens toujours en charge!.."

Je l'entends un peu rigoler. Il reprend, joyeux :

"Alors, dis-moi tout! Si tu ne m'appelles que maintenant, c'est que tu dois bien t'amuser un minimum!

- Le village est pas mal, et il fait pas trop chaud, comme je pensais."

Un silence se pose, je devine que Shawn hésite sur quelque chose.

"Et avec tes parents?

- Ça va, je gère. Chacun dans son coin ; on a vu mieux comme famille mais c'est déjà ça. T'inquiète pas pour moi.

- Si tu le dis."

Un nouveau blanc s'impose. Puis, comme pour changer de sujet, Shawn demande:

Portés par le vent | bxbOù les histoires vivent. Découvrez maintenant