Chapitre 11

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« Amour, amour,

De nuit ou de jour.


Amour, amour,

Mensonge de toujours.


Qu'est-ce que cette poésie ?

Qu'est-ce que cette jalousie ?


Perfide chanson interdite

Ma raison doucement s'effrite.


L'amour n'existera jamais,

Et mon existence s'en blâmait.

Enlevez donc son identité à l'être parfait,

La souillure se répandra en son esprit défait. »

Nous le savions pourtant si parfaitement. Rien n'était éternel. Tout avait un début, tout avait une fin. Trahison et mensonge demeureraient à jamais raison de notre existence. Le cœur se brisait tandis que le temps défilait.

Personne ne survivait aux assauts du cœur, à sa peine et à sa douleur.

J'avais mal, la seule réalité que l'amour m'offrait et m'offrirait. Si les fleurs de l'amour étaient empoisonnées ou épineuses, elles restaient inaccessibles pour une tout autre raison. Elles apparaissaient en loin, d'un souffle cruel, puis disparaissaient pour toujours et à jamais, comme un fruit du hasard. Des choix comme prédestinés de fortune.

Il arrivait un moment où les flammes destructrices de l'amour venaient tout ravager.

Le feu consumait tout.


Durant le vol, agrippée aux épaules de cet imbécile d'ange, mon corps avait commencé à m'abandonner. Toutes ses forces s'en étaient allées. Cela n'avait pas alerté cet emplumé ! Ce dernier s'était contenté de continuer son chemin aérien comme si de rien était. Les humains étaient des animaux terrestres. Ils n'avaient rien à faire dans le ciel !

Arriva ce qui devait arriver, j'avais alors perdu conscience. Rien à voir avec de la terreur. En tant que pécheresse expérimentée, rien ne pouvait m'effrayer. Jamais.

Mais en reprenant connaissance, la sensation du vent sur ma peau ne terrifia pas mes sens. Tout était calme. Nous ne devions plus être en train de voler.

Un son de satisfaction m'échappa. Une agréable sensation semblait s'emparer de moi. Une chaleur douce et rassurante. Une chaleur brûlante, mais dont la flamme ne blessait pas mon épiderme, se contentant de seulement l'envelopper sans brusquerie. C'était agréable. Juste agréable et apaisant.

Me roulant en boule, je me blottissais dans ce cocon protecteur, ne désirant pas me réveiller. J'étais bien installée, j'étais comme à ma place ici.

« Le feu consumait tout. »

Ces mots, que je venais de rêver, furent comme murmurés à mon oreille. Je me figeais d'incompréhension. Était-ce bien autre chose qu'un simple rêve ?

Je n'eus pas le temps pour davantage de réflexion. Quelque chose s'enroulait autour de moi. Une menace ?

Observant rapidement mon nouvel environnement, il m'apparut rapidement l'évidence même : je me trouvais dans une chambre. La chambre d'une demeure assez aisée. Où avais-je donc pu atterrir ? Où m'avait emmené Lysandre ?

Veni Vidi Vici 1 - IndésirableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant