9. Traumatisme, une partie de la vérité

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TROIS MOIS PLUS TARD...

2 SEPTEMBRE, Shreveport

point de vue : Hazel Rock

Encore une autre journée, chaude et lourde, semblable aux dernières. Le chant du coq du voisin m'avait réveillée, j'étais nauséeuse depuis quelque temps déjà, et cette nuit je m'étais réveillée à multiples reprises pour ça et d'autres choses encore une fois. Je traînais des pieds pour sortir de cette chambre commune à celle de mes frères, ça avait été le seul endroit où il me restait une place dans un lit le jour où j'avais débarqué. Dimanche. Les garçons grognaient, ils ne voulaient pas aller à la messe et pourtant, il le fallait, ils iraient, et moi aussi, tout le monde y va. De notre grand-mère forcément, au plus petit de mes frères, Marlon (prononciation : Marlone) qui a six ans et avec qui je partage un lit chaque nuit. J'avançais vers la cuisine, j'avais un marcel noir et un short de basket de l'équipe de la Nouvelle-Orléans ce qui me servaient de pyjama ; je trainais des pieds sur le carrelage froid, puis un liquide chaud trempa mon pied... Un liquide ?

─ Wab, tu fais chier putain... m'abaissant pour essuyer l'urine de ma chienne

─ Tu sais, c'est pas bien de dire des gros mots. rit-il

─ Oh, ferme ta grande gueule toi.

Répondis-je à Coy (prononciation : Cau ye), mon petit frère de treize ans. Celui-ci me contourna, ronchon, trainant aussi des pieds en pyjama, il se laissa tomber sur le banc en bois et commença à s'assoupir sur la table nappée d'un gros bout de plastique coloré. Je mis les bouts d'essuie-tout dans la poubelle dehors, il faisait chaud, il faisait jour, la petite ruelle était pratiquement vide, certaines mères sortaient les poubelles, ramassaient les bouteilles de lait distribuées ce matin même pour le plaisir des bambins. Arrête de rêver. Je pris à mon tour les trois bouteilles de lait pleines et rentrai, ils étaient tous attablé, à chahuter, ils faisaient un bruit monstre, comme d'habitude, Babou cuisinait le petit-déjeuner dominical, ordonnant à l'un puis à l'autre de s'asseoir.

─ J'ai pris le lait. dis-je doucement à ma grand-mère

Reagan arrête ça ! Bon. cria-t-elle avec son fort accent créole, elle se tourna main sur sa hanche

Une de mes sœurs, mon portrait craché, Reagan (prononciation : Rigane) âgée de quinze ans, déjà maquillée comme trois pots de peinture, soupira en s'asseyant et arrêta donc d'embêter Marlon auquel elle tirait les cheveux crépus.

Tu veux du lait chaud Em' ? tout doucement

La plus jeune de nous tous, Emerson (prononciation : Émèressone) qui a trois ans et demi, fit un simple oui de la tête, ayant son pouce dans la bouche, elle continuait à se frotter les yeux. Elle et Marlon ont été retirés à Tania dès le plus jeune âge, alors que nous autres, on était déjà ici avec Babou qui galérait avec cinq gamins. Je mis donc du lait dans une casserole pour le faire chauffer.

WE ARE BAD : TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant