Au Gré des Vents / 1- l'Alizée

Chapitre 8 : Entrevue

Chapitre 8

- Pour le mercredi douze, vous me remplirez un rouleau de parchemin sur la première Guerre des Sorciers en insistant sur le rôle qu'ont eu à jouer les membres de la Résistance, annonça le Pr. Potter en fermant son livre. Vous avez donc deux semaines. Bon week-end. Vous vouliez me parler, Mlle Neigea ?

- Oui... Euh... Je voudrais vous parler, à vous et au Pr. McGonagall. Ça concerne la maison de Gryffondor et... mes parents.

- Je vois, fit Mr. Potter en redressant ses lunettes rondes, dégageant ainsi une mèche de cheveux noirs en épis qui dévoilèrent la fine cicatrice qui était devenue son symbole. Veuillez me suivre, Alizée.

Elle hocha la tête et il sortit de la salle de classe, talonné par son élève. Elle sortit sous le regard interrogateur de Kathy, mais elle ne pouvait tout de même pas lui révéler ce qu'elle allait faire dans le bureau de la directrice... Car elle voulait, de peur que des papiers administratifs ne mettent ses parents en garde sur la nature de sa maison et ne dévoilent la mascarade, prévenir Mr. Potter et le Pr. McGonagall. Après tout, ils étaient tout les deux des Gryffondors ; sans doute seraient-ils un peu plus compatissants que si Slughorn avait été le directeur ! À cette pensée, Alizée soupira ; les Potions étaient toujours son principal point faible, et le gros professeur au visage de morse ne semblait pas beaucoup l'apprécier. En Métamorphose, elle avait aussi de nombreux problèmes, mais le Pr. McGonagall semblait malgré tout bien l'aimer car elle l'avait souvent vue réviser tard le soir dans la bibliothèque ou dans la salle commune, essayant de transformer un objet en un autre, s'énervant parfois jusqu'à se mettre la baguette dans l'œil – ce qui était fort gênant, surtout quand Zéphyr était à proximité, car lui aussi aimait veiller tard. Depuis leur discussion lors de l'escapade de Fizwi, il ne lui avait plus parlé, et elle n'avait pas non plus fait d'efforts particuliers pour l'approcher, gardant leur dialogue au fin fond de son esprit, comme une petite victoire naïve mais chaleureuse. Après tout, elle avait parlé à Zéphyr Feliann... Ce dont peu de personnes pouvaient se vanter !

Elle arriva devant le bureau de la directrice, gardé par une grande gargouille qui leur réclama le mot de passe – esquimau – et les laissa passer lorsque le Pr. Potter le lança d'une voix haute et claire. Ils laissèrent les escaliers magiques en colimaçon les conduire jusqu'au bureau d'aspect sévère orné de tableaux et d'étranges objets en argent qui avaient appartenu au regretté Dumbledore. Harry Potter appela la directrice, mais il n'y eut pas de réponse ; apparemment, elle était absente. Sur le bureau, un grand bol de pierre plein d'une eau argentée était troublé par de petites vaguelettes brillantes.

- Elle est dans la Pensine, lança un tableau.

- Oh !

, répondit le professeur d'un ton posé en allant s'adosser au mur incrusté de poutres de bois. L'as-tu étudié en cours d'Histoire de la Magie ?

- Non, mais j'ai lu des livres à son sujet, avoua la jeune fille sans mentir (elle se souvenait encore des très longues heures passées à feuilleter des manuels poussiéreux qui, parfois, l'insultaient ou se mettaient à crier lorsqu'elle cornait malencontreusement une page.) Bonjour Mr. Black, ajouta-t-elle en s'approchant du tableau. Je m'appelle Alizée Neigea.

- Cette petite me plaît, lança l'ancien avec un sourire qui avait quelque chose d'effrayant mais aussi de chaleureux.

Sans plus de cérémonie, il quitta le tableau dans un grand bruit de froufrous émanant de sa cape émeraude immortalisée dans toute sa splendeur.

Alizée et le Pr. Potter attendirent un moment avant que, brusquement, McGonagall, penchée sur la Pensine, apparaisse en plein milieu de la salle. Elle leur jeta un coup d'œil, sourit à son collègue qui avait aussi été son élève et alla s'asseoir derrière le bureau avant d'allumer une chandelle d'un coup de baguette pour éclairer la pièce sombre et poussa un soupir avant de demander ;

- Oui ?

- Je vous amène cet élève, dit le Pr. Potter.

- Ne me dites pas qu'elle a fait des bêtises. Elle m'a pourtant l'air assez studieuse, répliqua la directrice, un sourire aux lèvres, en reposant sa baguette sur un petit coussin posé sur le bureau et prévu à cet effet.

- Non, mais elle souhaite vous parler. Et à moi aussi, apparemment.

- Euh, oui, balbutia Alizée en se recroquevillant sur le fauteuil sur lequel elle avait prit place. En fait...

Le Pr. Potter lui adressa un sourire bienveillant, et elle se décida à parler ;

- Vous savez, je suppose, que je suis à Gryffondor ?

- Ce qui est un honneur pour nous, fit Mr. Potter tandis que la directrice hochait la tête. C'est aussi notre maison.

- Eh bien... Je ne sais pas si vous connaissiez mes parents. Hector et Karellia Neigea, de naissance Samleer ? C'était des élèves de Serpentard, et ils ont toujours accordé beaucoup de valeur au fait que je fasse aussi partie de cette maison. Mais moi, j'ai toujours voulu aller à Gryffondor ; si le Choixpeau m'y a envoyée, c'est parce que je le désirais. Alors, voilà, quand le moment est venu de dire la vérité à mes parents, je... je me suis dégonflée. Pas très Gryffondor, n'est-ce-pas ? Bref, j'ai menti, ils pensent que je suis à Serpentard. Je n'ai pas honte de ma maison, mais eux auraient honte de moi s'ils savaient, et je veux faire leur fierté, par leur honte, alors... J'aimerais que vous ne leur disiez rien, si c'est possible bien sûr. Je veux pouvoir le leur dire moi-même lorsque je trouverais le courage.

Potter, qui avait écouté avec attention, se tourna vers McGonagall et l'interrogea du regard.

- D'accord, jeune fille, il ne sera rien dit à vos parents, dit-elle d'un ton sévère. Mais il faudra bien que vous le leur disiez un jour, ils finiront bien par l'apprendre...

Elle avait raison, bien sûr. Alizée soupira.

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