|TOME 1| Thaïs : Adoptée par la rue. |EN RÉÉCRITURE|

⚜️ Chapitre 6 ⚜️

Lorsque les mains sont liées, la rage monte au cerveau.

Oskar Panizza

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Thaïs

La sonnerie de mon téléphone retentissait une fois de plus, rompant le silence de la nuit. Mon réveil affichait deux heures du matin.

- Allo ? articulais-je.

Aucune réponse. Seule une respiration lourde résonnait à travers le combiné.

-  Allo, répétai-je.

- Thaïs, c'est moi, c'est Khaleb, parvint-il enfin à articuler, son ton empreint d'inquiétude.

-  Ça va... ?

-  Je n'ai pas beaucoup de temps, coupa-t-il brusquement.

-  Tu es où ? Qu'est-ce qu'il se passe ? m'empressai-je, sentant la panique monter en moi.

-  Je suis dans ma voiture en face d... oh putain.

La peur transpirait dans sa voix, mais je refusais de me laisser submerger. D'un bond, je me levai, enfilant mes chaussures avec précipitation.

-  Khaleb, dis-moi où tu es, s'il te plaît, j'arrive tout de suite !

-  Ils sont plusieurs. Je suis devant...

Les mots de Khaleb se perdirent dans un tumulte de chaos et de terreur. Le fracas d'une vitre brisée, les cris sauvages qui se mêlaient aux siens, tout cela parvint à mes oreilles comme un coup de poignard en plein cœur. Mon souffle se coupa, mes mains se crispèrent sur le combiné, mais je restai figée, impuissante face à cette violence qui s'abattait sur lui.

Chaque coup, chaque hurlement résonnait en moi comme une douleur lancinante. Les questions se bousculaient dans mon esprit tourmenté, une angoisse glaciale me serrant la gorge. Pourtant, au milieu de ce tourbillon d'émotions dévastatrices, je savais que je devais reprendre le contrôle, garder espoir, pour avoir ne serait-ce qu'une infime chance de lui venir en aide.

Et puis, soudain, le silence.

Un silence assourdissant, oppressant, qui écrasait tout sur son passage. L'appel avait été coupé brutalement, me laissant dans un abîme de néant. La dernière chose que j'entendis fut le son métallique du téléphone tombant au sol, comme un écho lugubre de l'horreur qui venait de se produire.
Je me précipitai vers mon scooter, mais avant de partir, je devais appeler Samy.

- Allo ?

- C'est Thaïs, je viens de recevoir un appel de Khaleb. Il s'est fait agresser.

- Où est-il ?, hurla-t-il.

- L'appel a été coupé, il m'a juste dit qu'il était sur un parking, dans sa voiture, et qu'il y avait plusieurs personnes...

Il me raccrocha au nez. Sans savoir où chercher, je décidai de me rendre chez lui.

***

Des heures semblaient s'être écoulées, un interminable laps de temps où je me retrouvais toujours dans le salon, en compagnie de You. L'atmosphère pesante enveloppait la pièce, le silence épais accentué uniquement par les pas inlassables de You résonnant à travers l'espace.
L'attente devenait de plus en plus insupportable, une angoisse grandissante envahissait mon esprit. Les consignes étaient claires et strictes : il m'était formellement interdit de quitter cet endroit.
- Laissez-moi vous aider, crachai-je, la frustration étreignant ma voix.