⚜️ Chapitre 15 ⚜️

2.3K 114 2
                                    



Parce que chaque geste – même le plus insignifiant – est dicté par un sentiment.

Donato Carrisi

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Thaïs

Nous étions dans la cuisine du restaurant, Nino et moi. Son visage était pâle, marqué par de profondes cernes noires. Ses yeux, empreints de sagesse et de tristesse, reflétaient une multitude d'émotions que je ne pouvais déchiffrer. Mon cœur se serrait à la vue de son état, mais avant que je puisse agir, une force invisible semblait me clouer au sol, m'empêchant de le rejoindre.
Puis, Nino prit la parole. Ses mots résonnaient dans l'air chargé d'émotion, me transperçant comme des flèches empoisonnées. Il m'avoua son amour profond, affirmant que j'étais la fille qu'il n'avait jamais eue. Il promit de veiller sur moi, mais me demanda de le laisser partir. Un tourbillon d'émotions contradictoires m'envahit, une douleur lancinante noua mon estomac, étouffant mes cris intérieurs.
Mes yeux embués de larmes, je sentais mon cœur se briser en mille morceaux. Les sanglots étouffés secouaient mon être, ma respiration devenait laborieuse face à la déchirure qui s'emparait de moi. "Ne me laisse pas, s'il te plaît, pas toi Nino", parvins-je à articuler entre deux sanglots, la voix brisée par l'angoisse et la douleur.
Le silence pesant qui s'ensuivit semblait étouffer toute la pièce, laissant planer une atmosphère lourde et chargée d'émotions. La peur de l'adieu imminent me submergeait, la perspective de perdre Nino, cet être cher qui avait toujours été là pour moi, était insupportable. Je voulais le retenir, le serrer contre moi, mais une force invisible nous séparait, nous condamnant à la souffrance de la séparation.
Dans un ultime élan de désespoir, je tendis les bras vers lui, les larmes coulant à flots, priant silencieusement pour que ce cauchemar prenne fin, pour que Nino reste à mes côtés, pour l'éternité.

Brusquement, je me suis réveillée en sursaut, le souffle court et le cœur battant la chamade. La lumière des lampadaires qui filtraient à travers les rideaux semblaient irréels, comme si je flottais entre deux mondes. Mes joues étaient inondées.

Mon téléphone, posé sur la table de nuit, clignotait avec insistance, affichant une série d'appels manqués. Une angoisse indescriptible s'est emparée de moi, mes mains tremblaient, mes jambes refusaient de me porter.

Nino...

Sans réfléchir, sans même prendre le temps de m'habiller, je me suis précipitée à l'hôpital, les larmes brouillant ma vision, le cri de mon cœur résonnant dans le silence oppressant. Je vis que Jess était sur le balcon en train de fumer.

Je ne pris pas la peine de savoir si je faisais du bruit ou pas. Tout ce que je voulais était de rejoindre Nino au plus vite. Alors j'ai couru jusqu'à en perdre mes poumons.

Chaque pas semblait un supplice, chaque seconde une éternité. Je sentais le poids de l'inconnu peser sur mes épaules, la peur de l'adieu imminent m'étreindre le cœur.

Mon roc, mon repère dans ce monde tourmenté, luttait pour sa vie et j'étais impuissante, désemparée, terrifiée. Le rêve avait prédit l'inévitable, avait annoncé le choc à venir, mais rien ne m'avait préparée à la douleur lancinante qui déchirait mon âme en lambeaux.

Et ainsi, dans un tourbillon d'émotions contradictoires, de peur et d'amour, de culpabilité et de dévouement, je me suis rendue à l'hôpital.

|TOME 1| Thaïs : Adoptée par la rue. |EN RÉÉCRITURE|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant