⚜️ Chapitre 28 ⚜️

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Il faut avoir peur de perdre les choses pour les aimer passionnément.

David Foenkinos

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J'étais stressé. Je savais que Jess était dans son bureau juste à côté du mien, à quelques pas de moi. Il ne me restait plus qu'à aller chercher un bon à la caisse du bar de la boîte, l'ajouter au autres et partir.

En ouvrant la porte avec précaution pour ne pas
perturber le silence ambiant, je fus surpris de voir que sa porte s'ouvrait en même temps que la mienne, nous laissant face à face.

Un instant suspendu dans le temps, nos regards se croisèrent.

Sans attendre qu'il ne commence une conversation, je me hâtai vers le bar, espérant dissimuler l'effervescence qui bouillonnait en moi.

— Thaïs attends...

Mon cœur s'est emballé lorsque j'ai entendu son appel, mais j'ai fait semblant de ne rien percevoir, continuant à avancer.

Pourtant, il persistait et m'a suivi jusqu'à ce que nous nous retrouvions derrière le comptoir, se tenant juste derrière moi.

— Je t'ai vu dans le reflet de la vitre hier.

Un frisson m'a parcouru l'échine, sentant sa présence imposante et son regard intense posé sur moi. Il m'ordonna de me tourner vers lui, et j'ai obéi, me sentant gêné et vulnérable.

Comme par habitude, il a replacé une mèche rebelle derrière mon oreille.

— Et toi tu n'as pas répondu à sa question.

— Parce que c'est à toi d'entendre ce que je ressens en premier et pas lui.

Parce que c'est à toi d'entendre ce que je ressens en premier et pas lui.

Mes yeux erraient nerveusement, refusant obstinément de se fixer sur lui. Chaque inspiration semblait plus courte que la précédente. Je scrutais frénétiquement tout ce qui m'entourait, sauf son regard.

J'évitais délibérément de le croiser. Soudain, sa main se posa doucement sur ma joue, m'obligeant à plonger mes yeux dans les siens. Ses prunelles noires étincelaient d'une lueur à la fois vive et douce, alors que les miens devaient trahir la terreur qui m'envahissait.

— Regarde moi, murmura-t-il d'une voix empreinte de tendresse. De quoi as-tu peur bébé ?

Mes lèvres s'entrouvrirent, mais un poids invisible semblait m'empêcher de parler, de prononcer ne serait-ce qu'un seul mot. J'aspirais à me confier entièrement à lui, mais le destin semblait s'acharner contre nous.

— Je ne t'abandonnerais pas Thaïs. poursuivit-il, sa voix résonnant comme une promesse. Si tu tombes, je te relèverai. Si tu te fais mal, je te soignerai. Si tu as mal, parle-moi.

Les mots transperçaient mon cœur, touchant la corde sensible de mes peurs les plus profondes.

J'avais peur de le voir partir, de me retrouver seule. Ces paroles, si semblables à celles prononcées quelques jours auparavant, lorsque j'avais avoué avoir besoin de lui.

|TOME 1| Thaïs : Adoptée par la rue. |EN RÉÉCRITURE|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant