En cuisine

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Pour la fête des mères, nous avons décidé avec ma sœur de faire un flan dans le dos de notre mère. Or, bien évidemment, j'aurai dû me douter que ce ne serait pas aussi facile.

Dans la recette, après avoir fait chauffer nous devions verser le mélange dans la pâte feuilletée. Sauf que... une partie est restée collée au fond.

"Je pense que j'ai fait chauffer trop fort..." lui dis-je.

Elle ne pus qu'acquiescer, n'y connaissant rien en cuisine. Avec une spatule, j'essayais de retirer le reste et de le mélanger au liquide. Malheureusement rien n'y faisait et il y avait de gros morceaux. J'ai dû enlever les plus gros et les mettre dans la poubelle puis camoufler tout ça avec des déchets.

"Dis moi, tu rigole ou tu pleure ?" demanda-t-elle.

"Je sais pas" dis-je en rigolant.


Peu après la période de repos, elle insista pour mettre notre "flan" dans le four.

"Tu le fais tomber et je te torture puis je te tues !" la menaçais-je.

"Ouais... Du coup, je propose qu'on le mette au sixième ou au cinquième étage."

"T'es au courant qu'on a que quatre étages ?"

"Ah bon.... c'est pas grave, au troisième dans ce cas."


Bref, après la préparation, il fallait évidemment faire la vaisselle pour effacer les traces. C'est en nettoyant la casserole que je me rendis compte que non seulement on avait fait cramer une partie de la mixture mais également le fond du récipient...

"Bon, là tu pleure ou tu rigole ?"

"Je fais les deux !"


Plus tard, alors que j'essuyais en me dépêchant pour ne pas que nos parents nous surprennent, je la vois qui parle toute seule.

"Au lieux de ne rien faire, viens plutôt m'aider à essuyer."

Elle va chercher un torchon et me demande :

"Alors mademoiselle, que puis-je essuyer ?"

Je lui montre la vaisselle en face d'elle et celle-ci ose dire :

"Ah, j'avais pas vu."

Elle commence par prendre la fameuse casserole qui doit peser pas loin de deux kilos. Evidemment, je la vois galérer alors je la lui prends.

"Tu faisais pitié" ajoutai-je.

Elle prend un fouet (de cuisine, je précise) et fais semblant d'avoir du mal à le porter.

"Il est lourd, lui aussi !"

En voyant mon regard, elle continua en silence.


Après avoir enfin fini, je lui dit :

"Si il est loupé, je peux dire adieux à ma carrière."

"Ben, t'as pas de carrière."

La vérité sort de la bouche des enfant, n'est-ce pas ?

"Non mais dans le futur."

"Mais t'as pas de carrière devant toi !"

Ouch, ça fait mal.

"Ben c'est vrai, tu es devant les serviettes."

Recueil de stupiditésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant